Wingman - Tonkam Vol.1 - Actualité manga

Wingman - Tonkam Vol.1 : Critiques

Yume Senshi Wingman

Critique du volume manga

Publiée le Lundi, 07 Mai 2012

Dans les années 1980, le Club Dorothée propose aux enfants de l’époque un panel de séries qui deviendront cultes. Par extension, les auteurs originaux de ces séries animées ont bénéficié d’un coup de projecteur leur permettant aujourd’hui encore de rester archi-connus. Akira Toriyama pour Dragon Ball, Tsukasa Hojo pour Nicky Larson, Masami Kurumada pour Saint Seiya, et Masakazu Katsura pour Wingman. Même si cette série est restée avec le temps plus discrète que ses blockbusters de consœurs, son auteur a vu une grande partie de son œuvre publiée en francophonie et s’est constitué un public solide. Citons parmi ses meilleurs succès Video Girl Aï et Zetman. Mais la série qui l’a révélé, Wingman, n’a pas eu une publication évidente pour autant. Une édition du manga en Français a vu le jour chez Manga Player dès l’apparition des mangas papier, mais elle n’a pas été plus loin que six tomes sur treize. En rééditant cette série, Tonkam a répondu à l’appel des fans de l’auteur en publiant la série fondatrice de son mythe. Autant dire que les nostalgiques seront aux anges !
     
Kenta Hirono est un lycéen rêvant de devenir un super-héros. Régulièrement, il perturbe la classe en se déguisant en Wingman, un justicier qu’il s’est inventé pour mettre un peu de piment dans sa vie. Ce qu’il n’osa espérer va se produire : une fille d’une autre dimension débarque chez lui, complètement inconsciente. Elle porte avec elle un étranger cahier. Sans trop réfléchir, il griffonne dedans des dessins de Wingman. Et dès cet instant, il peut se transformer en Wingman, il est devenu un vrai justicier ! Lorsqu’elle se réveille, la jeune fille lui apprend qu’elle s’appelle Aoi, que ce cahier permet de faire se réaliser ce qui est inscrit dedans, et que c’est l’objet de la convoitise d’un tyran qui règne sur sa dimension. Voyant là l’occasion de déployer son aura de super-héros, Kenta accepte de l’aider à le vaincre. S’en suit alors de multiples affrontements dans la dimension de Aoi et sur Terre, car les adversaires sont prêts à tout pour arriver à leurs fins.
   
N’y allons pas par quatre chemins : la série a pris 30 ans dans les dents. Le début de scénario conté dans ce premier tome ainsi que l’aspect graphique ont pris un méchant coup de vieux qui a de quoi rebuter le lecteur pas très au fait de l’enjeu de ce manga.
     
Le héros de l’histoire, Kenta, a une psychologie tout ce qu’il y a de plus classique et manichéenne, il est tout simplement le gentil qui veut devenir un héros en combattant les méchants. L’intérêt du manga réside aussi dans sa relation triangulaire avec Aoi, l’inconnue qui va bouleverser son quotidien, et Miku, la jolie fille du lycée, gentille et un peu (beaucoup) coincée. Pour l’instant, ce triangle ne semble pas avoir énormément de consistance, dans le sens où les sentiments de Kenta et Miku sont réciproques (sans l’avouer bien sûr) sans qu’on ait l’impression que Kenta n’ait quelconque sentiment envers Aoi. Bref, pour l’instant, pas grand-chose à dire là-dessus, cet élément sera sans doute développé plus tard.
    
L’aspect baston du titre occupe déjà une bonne moitié du volume. Les adversaires sont monstrueux et inhumains, Wingman prends des poses un peu ridicules, a des armes-gadgets transformables, bref, il faut y voir un hommage aux super-sentais. Là aussi, l’intrigue n’est pas forcément des plus réjouissantes, car hormis le pitch très manichéen, les adversaires n’ont aucun charisme. Ils ne ressemblent tellement à rien qu’on a même tendance à vite les confondre et les oublier.
     
Le graphisme est quant à lui bien éloigné de ce que peut faire Katsura aujourd’hui, sur Zetman par exemple. Les personnages ont un style assez standard de l’époque, qu’on peut rapprocher de Mitsura Adachi. Les décors sont pauvres, les mouvements brouillons, surtout dans les combats. Toutefois, Katsura a réussi à un insuffler un rythme de lecture prenant malgré tous ces défauts, car on s’ennuie rarement. Et c’est assez fort vu tous les reproches qu’on peut faire à ce début de série.
     
L’édition de Tonkam est globalement satisfaisante. L’édition est originale, puisqu’elle est compilée en sept tomes. Le livre est donc épais. Elle utilise en outre des illustrations différentes de n’importe quelle édition japonaise de la série. La couverture de ce tome est très bien choisie, surtout quand on jette un coup d’œil à celles de Manga Player, horriblement multicolores et kitsch. Le papier est d’un blanc immaculée et l’impression généralement bonne, malgré quelques rares éclaircissements. En revanche, la traduction est un peu bancale. Certaines tournures semblent peu naturelles, notamment des vulgarités qui apparaissent comme un cheveu sur la soupe.
     
En conclusion, Wingman s’adresse aux nostalgiques et aux fans de Katsura. Les autres auront bien du mal pour l’instant à trouver un réel intérêt pour manga qui était peut-être efficace à l’époque, mais qui parait daté à présent.
   
   

Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Raimaru
12 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs