Wind Breaker Vol.15 : Critiques

L’assaut des anciens élèves de Fûrin sur la ville met les Wind Breaker dans une posture délicate. L’ennemi a désormais franchi le parc, et la situation du côté de l’avenue et du pont est aussi complexe. Mais Sakura a un coup d’avance, et une manœuvre datant d’avant les hostilités permet une intervention providentielle qui retourne les rapports de force…

Le conflit entre les actuels et anciens élèves de Fûrin se poursuit. Jusqu’ici, l’arc abordait un cheminement assez simple et linéaire, et le rebondissement qui survient dès les premières pages de ce quinzième tome s’ancre dans une orientation tout aussi classiciste. Dans une telle situation, difficile d’imaginer autre chose que l’intervention d’alliés extérieurs, un deus ex machina qui, à première vue, peut faire souffler. L’inventivité vient alors de ce que Satoru Nii fait d’un tel retournement de situation.

Depuis le départ, l’auteur fait de Wind Breaker une œuvre profondément humaine, axée sur la compréhension de l’autre à travers des personnages touchants derrière des facettes parfois archétypées. Ces événements font office de bilan, une mise à l’honneur des adversaires du passé qui, au contact de Sakura et de son groupe, ont été tirés par le haut. En soi, c’est un développement déjà vu et revu. Les ennemis d’hier devenant les alliés d’aujourd’hui, c'est un trope qui ne surprend plus tellement, mais qui prend une certaine saveur dans la grande bienveillance thématique de la série. Le retour des personnages tels que les Lion Head a du sens en plus d’offrir une finalité à ces adversaires d’autrefois, des évolutions qui se font en marge de celle du héros qui n’est définitivement plus le simple casse-cou avide de baston. Sakura a su s’entourer, et c’est un pouvoir qu’il exploite via la tournure de l’arc dans ce volume.

Et si ces développements font mouche, c’est aussi parce qu’ils ont été abordés dans les climax des arcs scénaristiques précédents. On savait ainsi que Chôji, Togame et Suzuri ont pris de bons chemins, et le mangaka leur permet d’aller encore plus loin en montrant leurs perspectives lumineuses. Cette force de l’humanité et de la chaleur derrière une façade simpliste est la force de Wind Breaker depuis ses débuts, et celle-ci prend une nouvelle saveur en s’intéressant à ces personnages. Et puisque Tsubakino a aussi droit à ses approfondissements vis-à-vis de Fûrin et de Umemiya, achevant là aussi son propre arc de personnage, c’est un tome extrêmement généreux qui nous est offert.

À vrai dire, les développements sont si nombreux qu’on pourrait se demander si la série n’est pas sur sa conclusion. Le nombre de volumes actuel au Japon (le 23e étant prévu pour septembre), on sait que ce n’est pas le cas. Et tant mieux, car on ne demande qu’à rester le plus longtemps possible aux côtés de ces personnages hauts en couleur et si attachants.