Wandering Witch - Voyages d'une sorcière Vol.4 : Critiques

Elaina poursuit son voyage en ayant une nouvelle destination claire en tête, à savoir l'un des lieux qu'elle veut à tout prix voir: la ville sainte d'Esto, une ville-état à laquelle on ne peut pas accéder si on n'est pas accompagné d'un habitant des lieux, et dont la rumeur dit que, quand on veut la quitter, soit on perd la mémoire soit on devient citoyen d'Esto, ce qui fait que personne ne sait ce qui s'y passe vraiment, et qu'y pénétrer et en ressortir sans problèmes risque d'être compliqué pour la jeune sorcière. C'est alors que, lors de sa visite du pays reculé d'Albed qui est normalement interdit à tous les mages, le destin place sur sa route Amnésia, une fille-chevalier frappée par une mystérieuse malédiction qui lui fait perdre la mémoire à chaque fois qu'elle s'endort, si bien qu'elle tâche de consigner autant que possible son parcours et ce qu'elle apprend dans un journal. Le but d'Amnésia étant précisément de réussir à regagner sa ville natale qui n'est autre qu'Esto, les deux jeunes filles choisissent d'accomplir ensemble ce périple. Elaine pourra-t-elle découvrir la ville sainte sans heurts ? Les origines de la malédiction d'Amnésia pourra-t-elle être découverte, et sa mémoire lui reviendra-t-elle enfin ?

Cette fois-ci, la mangaka Itsuki Nanao, en se basant toujours sur le light novel d'origine de Jougi Shiraishi, nous propose un fil rouge clair tout au long de cet épais volume d'environ 220 pages, pour ce qui forme un véritable arc complet centré sur l'histoire d'Amnésia, une jeune fille que l'on prend plaisir à découvrir en même temps qu'Elaina: non seulement la terrible malédiction qui la frappe la rend naturellement touchante, mais en plus sa nature joyeuse et volontaire ainsi que sa façon de toujours avancer malgré sa situation en font un nouveau personnage suffisamment haut en couleurs, sympathique et attachant. Le voyage de ces deux-là vers Esto se veut alors plutôt dynamique et pimpant au gré de quelques petites situations saugrenues, mais on préfèrera sans doute y retenir la halte dans une ville figée dans la glace tout comme ses habitants, et dont le binôme va devoir percer le mystère en laissant précisément la part belle à Amnésia, celle-ci étant contrainte de faire quelque chose qu'elle préfèrera sûrement oublier pour venir en aide à notre héroïne. Ainsi, en plus de souligner plutôt efficacement le lien d'amitié qui naît bel et bien entre les deux filles, ces petites péripéties, bien que rapides, permettent aussi d'évoquer quelques réflexions très rapides autour de l'oubli, de la mémoire, du souvenir.

Toutefois, après ce voyage somme toute sommaire mais assez convaincant, c'est bel et bien l'arrivée à Esto qui occupe la dernière partie du tome et qui soulève d'emblée de nouveaux gros problèmes, puisque la vie d'Amnésia se retrouve d'emblée en grand danger. Pourquoi donc ? A-t-elle commis quelque chose de mal ? Est-ce pour ça qu'elle a été atteinte d'une malédiction d'amnésie ? Même si la nature de cette affaire apparaît tout de suite très prévisible dans ses grandes lignes (jusque dans la façon très habituelle dont la méchante va se faire avoir), on va éviter d'en dire beaucoup plus afin de ne pas spoiler, et on va se contenter d'évoquer quelques jolies qualités, comme l'affirmation par Elaina de tous les bons côtés d'Amnésia qu'elle a pu voir pendant le voyage, le fait que les principales étapes de ce voyage se rattachent donc bien au final de cette partie au sein d'Esto, ou encore le lien de la fille-chevalier avec sa petite soeur qui a pu parfois être compliqué mais qui en ressort grandi ici.

Au final, on a sans doute là le meilleur tome de cette version manga de Wandering Witch à ce jour. Certes, il y a toujours des petites lacunes graphiques (en tête quelques grosses erreurs anatomiques comme des genoux trop bas ou des membres trop longs), et le déroulement reste globalement très convenu, mais il y a un vrai plaisir à suivre cet arc un peu plus long et à découvrir Amnésia, un personnage qui a a priori tout pour devenir une figure récurrente de l'oeuvre.