Vinland Saga Vol.9 : Critiques

Thorfinn vit à présent en tant qu'esclave dans la péninsule du Jutland au Danemark, et plus précisément au sein de la ferme de Ketil. Devenu complètement amorphe depuis la mort d'Askeladd, il n'a plus de goût pour rien. Toutefois, l'arrivée d'un nouvel esclave du nom d'Einar pourrait bien changer les choses, ce dernier ne tardant pas à se présenter comme un ami pour notre héros, qui n'a jamais connu de gens attentionnés envers lui depuis la disparition de son père...
Mais les choses ne tardent pas à se compliquer pour les deux hommes, lorsque Ormar, fils de Ketil désireux de devenir un guerrier, se retrouve embobiné par des mercenaires voulant le pousser à tuer Thorfinn et Einar. Une épreuve qui laisse pourtant Thorfinn indifférent, le jeune homme se montrant prêt à perdre la vie sans émotion particulière. Ainsi, le fait que notre héros n'a désormais plus aucune raison de vivre semble se confirmer, jusqu'à l'apparition de Serpent, le chef des mercenaires, au contact duquel il va dévoiler à nouveau une certaine volonté de vivre... mais dans quel but ?

Pendant que Thorfinn est réduit à l'état d'esclavage au Jutland, Knut, lui, doit faire face à d'autres problèmes en Angleterre, ou l'ancien roi d'Angleterre Ethelred, ayant appris la nouvelle de la mort de Sven, revient dans son pays pour récupérer le trône. Ainsi, l'Angleterre entre dans une crise opposant les deux prétendus rois. L'heure est alors venue pour le lecteur de voir jusqu'à quel point Knut a changé. Devenu profondément manipulateur, agissant et assassinant ses opposants sans le moindre état d'âme, il intrigue, et l'on se demande bien ce qu'il nous réserve par la suite.

Ainsi, ce neuvième volume s'avère assez calme, mais loin d'être inintéressant. De nombreux nouveaux personnages apparaissent, comme le Serpent ou le père de Ketil, dont on se demande volontiers s'ils joueront un rôle important par la suite. Knut évolue et prend la figure d'un roi sans pitié, un brin inquiétant, pendant que Thorfinn découvre le sens du mot "amitié" et cherche vaguement un nouvel objectif à une vie à laquelle il se raccroche presque contre son gré. Ces évènements peuvent paraître un peu amenés à la va-vite, mais au final, le récit évite ainsi de traîner sur des choses qui ne sont sans doute pas prioritaires mais qui restent néanmoins indispensables dans l'avancée du récit. Et surtout, la lecture est rendue toujours aussi plaisante grâce à la narration d'une fluidité exemplaire, aux dessins denses et très immersifs, aux personnages dotés de personnalités toujours bien marquées, au fond historique intéressant, et au talent tout naturel de Yukimura pour offrir aux cadres qu'il met en scène une grande richesse. Notamment, on saluera ici le travail apporté sur l'évolution et la hiérarchie au sein de la ferme de Ketil.

En quelque sorte un volume de transition, en attendant de voir les conséquences qu'auront les différents éléments qui y sont présentés.