Vinland Saga Vol.8 - Manga

Vinland Saga Vol.8 : Critiques

Vinland Saga

Critique du volume manga

Publiée le Jeudi, 14 Octobre 2010

Désormais à York, le prince Knut doit faire face aux menaces qui planent sur lui, car dans l'ombre, son père le roi Sven est bien décidé à l'écarter de la couronne qui lui reviendra un jour ou l'autre, et ce par tous les moyens. Mais Knut, suivant les fins conseils d'Askeladd, prépare un coup d'état qui se jouera sur la longueur. Un banquet rassemblant le père, le fils, ses sbires et les principaux chefs de clan arrive, pendant lequel les différents éléments de la stratégie d'Askeladd finissent de se mettre en place. Ainsi, on admirera ici, une nouvelle fois, le soin apporté à l'aspect stratégique, rendu très cohérent par Makoto Yukimura sans que l'auteur n'ait besoin de forcer, d'en faire trop sur ce point.

Et pourtant, les choses ne vont pas se passer comme prévu. En effet, Sven annonce avoir l'intention d'attaquer le Pays de Galles, qui n'est autre que la patrie d'origine d'Askeladd. Troublé, ce dernier va tenter de raisonner le roi lors d'une ultime joute verbale prouvant à nouveau tout son talent oratoire. Mais Sven n'est pas dupe et impose un choix crucial à Askeladd: s'il abandonne Knut à son sort, le Pays de Galles sera épargné. Acculé par un Sven qui ne montre qu'irrespect pour ses origines, Askeladd perd pied, et choisit une voie qui bouleversera le sort de l'Europe, et surtout le destin de Thorfinn...

Impressionnant. Il est impressionnant de voir avec quelle facilité Makoto Yukimura parvient à nous surprendre et à nous prendre littéralement aux tripes. Car avec ce volume, ce qui s'annonçait comme un long combat stratégique tourne finalement court, pour, de plus, aboutir sur un évènement profondément bouleversant dans le récit, un évènement que l'on n'attendait pas si tôt, et que l'on n'attendait pas ainsi.
Difficile de parler du volume sans trop en dire. On signalera seulement, ici, la puissance psychologique d'un Askeladd plus incroyable, courageux et charismatique que jamais de par l'ultime plan qu'il met en place pour ériger Knut sur le trône. Le prince n'est d'ailleurs pas en reste, car face au bouleversement qui se joue sous ses yeux et dont il deviendra le principal acteur, il parvient à garder tout son esprit, toute la force mentale qu'il a acquise précédemment: c'est désormais une certitude, Knut a profondément changé et est digne de devenir roi.
Mais si Knut garde son sang-froid, c'est loin d'être le cas de Thorfinn: la raison de vivre qui l'a animé jour et nuit depuis des années tombe ici en morceaux. Comment ce jeune homme rongé depuis toujours par la haine pourra-t-il se reconstruire, se trouver un nouveau but, une fois que cette haine n'aura plus de raison d'être ? Gageons que ce sera là l'un des grands axes de la suite de Vinland Saga.

Avec ce bouleversement radical prend fin la première grande partie de la série, et arrivés aux deux-tiers de ce volume, nous voici propulsés un an et demi plus tard, en juin de l'an 1015. Tandis que Leif Eriksson continue ses recherches pour retrouver Thorfinn, un jeune esclave du nom d'Einar est vendu à Ketil, un riche fermier de la péninsule de Jutland, au Danemark. Là-bas, Einar est chargé d'aider à abattre une forêt complète un autre esclave du fermier, un certain Thorfinn...

Ainsi, avec ce huitième tome, une page complète se tourne dans Vinland Saga. Une nouvelle ère s'ouvre, et si celle-ci s'annonce intéressante car riche en nouvelles perspectives, elle ne fait que débuter, et l'on retiendra surtout ici les évènements amenant ce brusque changement, menés de main de maître par un Makoto Yukimura qui nous surprend complètement et continue de s'appuyer sur un coup de crayon immersif, que ce soit au niveau des combats d'une violence rare ou des décors intérieurs et extérieurs détaillés et profondément immersifs.

Enfin, notons que le dernier chapitre de la première partie est sobrement intitulé "Fin du prologue". Un prologue de huit volumes ? Tant de richesse, tant d'évènements, tant d'émotion dans ce qui ne serait qu'une introduction ? Décidément, il semblerait bien qu'avec Vinland Saga, nous ne soyons vraiment pas au bout de nos surprises. Si nous n'en étions pas encore sûrs, nous le sommes à présent: Vinland Saga est un coup de maître. On n'en attendait pas moins de l'auteur du mémorable Planètes.

L'édition de Kurokawa reste de très bonne facture, et on y saluera les quatre pages en couleurs qui ouvrent la nouvelle partie.


Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Koiwai
20 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs