Vilaines filles au corps de rêve - Actualité manga

Vilaines filles au corps de rêve : Critiques

Akujo Kôsatsu

Critique du volume manga

Publiée le Mercredi, 28 Août 2019

Cet été marque la nouvelle collaboration des éditions Hot Manga avec certains éditeurs japonais dont essentiellement Wanimagazine, l'une des maisons d'édition les plus appréciées dans le registre du manga X. Et pour l'occasion, afin de marquer comme il se doit l'arrivée de titres réputés comme étant plus qualitatifs, l'éditeur a décidé d'effectuer une petite refonte de sa charte graphique, avec un nouveau logo affichant un petit lapin. En dehors de ceci, pas de gros changement à l'horizon: on retrouve évidemment le grand format typique de ce genre de titres, et la qualité de papier et d'impression restera toujours aussi bonne.

Ainsi, c'est toute une salve de nouveaux hentai et d'auteurs assez réputés dans le milieu qui paraît cet été chez l'éditeur. Et pour commencer notre petit tour d'horizon de ces différents titres, abordons en premier lieu l'arrivée en France d'un auteur dont on va bientôt réentendre parler, puisque Mizuki Mikuni, auteur ayant fait ses premières années de mangaka professionnel (depuis le début des années 2010) dans le hentai, a ensuite changé de registre et de nom en 2016 en signant, sous le nom de Makoto Yotsuba, l'adaptation manga de Record of Grancrest War, un seinen fantasy dont la future publication française a été fraîchement annoncée par Pika Edition.

Deuxième (et à ce jour dernier) recueil hentai de Mikuni, Vilaines filles au corps de rêve est sorti au Japon en 2016 sous le titre Akujo Kousatsu, et regroupe les histoires que l'auteur avait alors dessinées les deux années précédentes pour le fameux magazine Comic Kairakuten Beast de Wani. Au programme de ce livre de 215 pages, pas moins de dix récits dont les deux premiers ne sont que des friandises de 4 pages chacune et entièrement en couleurs, centrées respectivement sur une petite amie allemande entreprenante et une demoiselle ayant décidé de s'accaparer le sexfriend de sa soeur. On attaque ensuite le plat de résistance avec différents récits dont quasiment tous font une vingtaine de pages.

Le risque avec des récits aussi courts est toujours le même: qu'ils soient trop courts, justement. Mais Mizuki Mikuni fait partie de ces auteurs qui s'en sortent plutôt très bien dans le domaine, car en un nombre limité de pages il parvient à poser une contextualisation suffisamment soignée ainsi que des personnalités convaincantes. Un jeune homme qui a terriblement envie de le faire plus souvent avec sa petite amie adorée alors que celle-ci, extrêmement sérieuse et caractérielle, refuse de le faire plus d'une fois par mois, et jamais avec moins de 3 capotes, de peur d'un accident. Une geekette de jeux vidéo qui ne sort jamais de chez elle et qui se surprend elle-même à être attirée par son seul camarade de jeux. Une loubarde chargée de manipuler avec son corps un camarade de classe chétif à qui elle finit par s'attacher sans l'avouer. Une jeune employée de bureau désespérée par le comportement gamin de son petit ami et qui finit par se laisser séduire par un autre homme prenant plus soin d'elle. Un garçon retournant dans son village natal où il retrouve son aie d'enfance, une campagnarde censée être sa fiancée. L'initiation délicate à la sodomie, par son petit ami, d'une brillante étudiante qui s'est toujours montrée solitaire, froide et sévère avec les autres. Un drôle de cours de révisions donné à un jeune garçon par une amie d'enfance de deux ans son aînée.

Tels sont les principaux récits de l'ouvrage, qui ont au moins le mérite d'offrir une certaine diversité de cadres et de situations... ce qui ne les empêche pas d'avoir, pour la plupart, un joli point commun. En effet, le recueil ne porte pas ce nom par hasard: les personnages féminins proposés ici jonglent bien souvent entre demoiselles maladroites voire peu sociables, filles de caractère faisant un peu tourner en bourrique leur partenaire ou leur entourage, voire véritables pestes au premier abord. Certaines sont clairement entreprenantes et ont le dessus sur leur compagnon, tandis que d'autres finissent par évoluer et se laisser aller au plaisir.

Dans tout ceci, on n'a pas encore évoqué une histoire en particulier: celle sur une petite peste faisant tourner en bourrique un jeune garçon amoureux de sa soeur, qui s'étire sur trois chapitres pour un total d'environ 60 pages, ce qui en fait la plus longue histoire X du mangaka. Il s'agit d'un récit que l'auteur gère très bien, dan la mesure où, petit à petit, on est amené à mieux cerner le fond de cette demoiselle, Akane, qui cache derrière son côté peste et manipulatrice son amour sincère ainsi que son profond complexe d'infériorité par rapport à sa soeur que tout le monde admire. Avec ses petits défauts et son évolution, la jeune fille sonne plutôt juste et est un réel plaisir à suivre.

Pour accompagner tout ça, le mangaka dévoile un trait véritablement charmant, porté par des héroïnes aux corps envoûtants, assez charnels et sensuels, et suffisamment différents côté look et gabarit. Chacune d'elles possède son propre charme, et le mangaka ne se prive évidemment pas pour les mettre en valeur dans des scènes coquines assez bien croquées, où l'on aurait juste aimé par moments un peu plus de variété dans les poses (ça concerne surtout certaines histoires en particulier). Qui plus est, on appréciera de voir que l'auteur ne néglige jamais non plus les décors, qui sont très présents et assez soignés. Seule petite ombre au tableau: le rendu visuel de la toute dernière histoire, pour laquelle le mnagaka semble avoir changé de façon de dessiner: c'est plus "numérique", plus froid, un peu moins charnel et moins riche... Pas forcément la meilleure des idées, en somme.

Au bout du compte, Vilaines filles au corps de rêve est donc un recueil coquin très plaisant, essentiellement grâce à ses héroïnes souvent bien campées et à une patte graphique pleine de charme. Qui plus est, c'est pas moins d'une dizaine de pages couleur qui attendent les lecteurs, l'auteur montrant aussi de belles qualités dans sa colorisation.


Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Koiwai
15 20
Note de la rédaction