Versailles of the Dead Vol.1 - Actualité manga
Versailles of the Dead Vol.1 - Manga

Versailles of the Dead Vol.1 : Critiques

Versailles of the Dead

Critique du volume manga

Publiée le Vendredi, 17 Mai 2019

Déjà connue en France pour les mangas Blood+ A et, surtout, Afterschool Charisma avec lequel elle a gagné une petite notoriété, Kumiko Suekane s'offre en ce printemps 2019 sa troisième publication française chez un troisième éditeur différent, avec l'arrivée de Versailles of the Dead aux éditions Kana. Prépubliée à partir de 2016 dans le magazine Hibana de Shôgakukan, puis transférée dans le magazine Ura Sunday quand Hibana a cessé d'exister en été 2017, cette série allie dans son titre deux sujets on ne peut plus opposés: d'un côté Versailles, évoquant la cour des Rois de France, et l'autre un "of the dead" typique des récits de zombie... Et pour cause: ce sont bien ces deux thèmes que l'autrice a décidé de mêler dans sa nouvelle oeuvre !

Nous voici donc plongés dans la France du XVIIIe siècle, quelques années avant la Révolution, à un instant crucial pour le pays: afin de renforcer une alliance avec l'Autriche, et ce dans le but de pouvoir concurrencer les nations les plus puissantes d'Europe comme l'Angleterre et la Prusse, la jeune Marie-Antoinette a été promise au futur Roi de France Louis XVI. A bord de son carrosse, près de la frontière française, elle poursuit sa route jusqu'à Versailles pour rencontrer Louis XVI, la cour, et les gens qui deviendront désormais son nouveau quotidien. A l'intérieur, elle est accompagnée d'un homme, Albert, en qui la peste semble n'accorder que peu d'estime, même s'il joue un rôle essentiel pour elle: Albert n'est autre que le frère jumeau de Marie-Antoinette, et n'est qu'un "homme de l'ombre" devant lui servir de remplaçant ou de doublure si la situation l'exige. Et la situation risque de l'exiger beaucoup plus vite que prévu quand, soudainement, le carrosse est attaqué par des hommes à l'allure de cadavres ambulants ! Un moment de chaos et une ellipse plus tard, il s'avère qu'en arrivant à Versailles, seul Albert débarque, mal en point. Sous la stupeur générale, il est le seul survivant de l'attaque... et il a déjà fait son choix: devenir la dauphine Marie-Antoinette, à la place de sa défunte soeur. Un choix qui convient parfaitement au Roi: lui qui a tant besoin de son alliance avec l'Autriche, comment pourrait-il avouer aux autrichiens que Marie-Antoinette et morte, qui plus est attaqué par des hommes en proie à ce qu'il appelle la "maladie des revenants", une maladie née récemment en France ? Pour Albert, c'est donc le début d'une nouvelle vie, à la place de sa soeur. Il deviendra l'"épouse" de Louis XVI, et concernant la future descendance on trouvera bien une solution le moment venu. Mais alors qu'il commence à profiter de sa nouvelle vie de luxe et de la Cour, le jeune homme, en tant que Marie-Antoinette, risque de vite s'attirer la jalousie de certaines personne, dont Madame du Barry, la favorite du roi qui voit d'un très mauvais oeil son arrivée. Seulement, quand deux tueurs sont envoyés dans la chambre de Marie-Antoinette, ils ne sont pas au bout de leur surprise concernant la nature de leur cible...

Avec une narration fluide et ne traînant pas, un certain soin dans la reprise à sa sauce de certains éléments historiques (en tête la jalousie de Madame du Barry, ou la rencontre avec Fersen), et des dessins soignés avec des décors et costumes d'époque assez riches et crédibles ainsi que des expressions faciales et des mises en scène impactantes, Suekane nous plonge efficacement dans un récit dont on cerne encore peu les tenants et aboutissants, mais qui se fait facilement prenant en installant une atmosphère très réussie. Atmosphère qui, au-delà du cachet d'époque et des petites intrigues de la Cour, doit surtout beaucoup à un élément: le personnage d'Albert, qui se révèle petit à petit comme un être inquiétant... et peut-être plus vraiment humain. Pour nous le faire comprendre, la mangaka procède par étapes, en distillant les uns après les autres des indices, des faits troublants, en tête desquels l'incapacité des deux tueurs à éliminer leur cible, suspendue au plafond et très résistante... C'est essentiellement cela qui, pour l'instant constitue l'attrait: le plus gros problème d'Albert ne sera pas forcément le fait qu'il soit un homme, mais peut-être plutôt e fait qu'il ne soit plus un homme, plus humain... Dans ce cas, qu'est-il exactement, et quel but entretiendra-t-il ? Suekane est assez maligne, car en filigranes, même sur ce plan elle continue de ré-exploiter à sa sauce des éléments que l'on prête à Marie-Antoinette, comme sa déconnexion du peuple. Et il est également assez intéressant de constater qu'à l'heure où le peuple souffre de la fin et des maladies, certains d'entre eux semblent désireux de devenir des zombies, car justement ces derniers ne souffrent pas de tels maux... Et bien sur, Suekane n'oublie aucunement d'entretenir des attentes autour des autres questionnements de la série, comme les petits intrigues de la Cour, les avancées historiques et, bien sûr, l'énigme de l'origine de cette "maladie des revenants".

On se laisse donc facilement happer par ce premier tome bien mené, bien narré, qui constitue une bonne mise en bouche en attendant de connaître la suite. Il faut toutefois se dire qu'il faudra être patient pour suivre cette série: seuls deux volumes sont pour l'instant parus au Japon, le tome 2 datant de janvier 2018...

Cette chronique ayant été faite à partir d'une épreuve numérique fournie par l'éditeur, on ne donnera aucun avis sur l'édition.
  

Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Koiwai
15 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs