Vatican Miracle Examiner Vol.1 - Actualité manga
Vatican Miracle Examiner Vol.1 - Manga

Vatican Miracle Examiner Vol.1 : Critiques

Vatican Kiseki Chôsakan

Critique du volume manga

Publiée le Jeudi, 15 Mars 2018

A l'origine de Vatican Miracle Examiner, on trouve le premier light novel de Rin Fujiki, écrit en 2010, terminé en deux volumes, et illustré par Shibamoto Thores. C'est en 2016 qu'est lancée l'adaptation en manga chez l'éditeur Media Factory dans le magazine Comic Gene (le magazine des séries Malicious Code, Servamp...). Toujours en cours, celle-ci compte actuellement 3 volumes (mais le light novel d'origine ne comptant que 2 tomes, cette adaptation manga ne devrait pas s'étirer). Diplômé en Histoire occidentale (même s'il dit qu'il ne s'y connaît pas tant que ça) et ayant déjà eu l'occasion d'aller plusieurs fois au Vatican, Anju Hino semblait être l'homme idéal pour cette adaptation. Et pourtant, il s'agit de son tout premier manga, et avant ça il était un modeste employé d'entreprise, poste où il a fini par démissionner. En 2017, la saga a été un peu plus popularisée avec une adaptation animée, diffusée en France sur ADN.


D'un côté, le père Robert Nicholas, un franciscain spécialiste en décryptage de livres anciens, d'un naturel plutôt suspicieux, et qui rêve de réussir un jour à obtenir certains écrits anciens pour les traduire. De l'autre, le père Kô Josef Hiraga, jeune homme d'origine japonaise, à la formation plutôt scientifique, réputé pour ses capacités, et qui fait tout ce qu'il peut pour son petit frère de 12 ans, Ryota gravement malade et qui n'a plus que 2 ans à vivre. Le point commun de ces deux hommes: ils forment les "Enquêteurs de miracles", au sein du Siège des Saints, une institution du Vatican chargée d'authentifier les miracles ! Malgré des approches parfois assez différentes, ils forment un tandem efficace, et d'ailleurs, depuis que Hiraga est arrivé, aucun miracle n'a été reconnu par le Vatican.


C'est en recherchant un soutien financier pour Ryota que Hiraga se voit confier par ses supérieurs une importante mission, avec Nicholas en guise d'assistant. Anna Dolores, une nonne de l'abbaye-école Saint Rosario aux Etats-Unis, prétend qu'un archange est venu la prévenir qu'elle est tombée enceinte en restant vierge, chose qui s'est apparemment révélée exacte. S'agit-il d'un miracle, et Anna est-elle une nouvelle "Vierge Marie" s'apprêtant à mettre au monde le Christ ? Nos deux héros et le Vatican ne peuvent ou ne veulent y croire, car vu que le Pape représente le Christ sur Terre, si le Christ venait à se réincarner l'existence du Vatican serait remise en cause. A moins que le jour du Jugement Dernier, seul jour où les humains pourront rencontrer le Christ, soit imminent... Trois conditions très strictes sont alors imposées dans cette mission de reconnaissance de miracle: le résultat ne devra pas être dévoilé au grand public sans l'approbation du Vatican, il faudra prévenir le Vatican de tous les détails un minimum suspect, et il faudra chercher l'équivalent d'une gravure de démon qui a été retrouvé aux pieds d'un père qui s'est récemment mystérieusement suicidé... De plus, le supérieur de nos deux enquêteurs les prévient tout de suite: la mission sera très dangereuse, ils devraient croiser la route de démons (ceux-ci existant bel et bien, visiblement), et leur prédécesseur est d'ailleurs mort sur place en enquêtant...


Autant le dire clairement: pour apprécier la lecture, il ne faudra pas s'arrêter aux premières pages, qui offrent une introduction très bavarde, assez lourde et un peu poussive. Mais au moins, toutes les principales bases sont posées d'emblée, y compris concernant certains problèmes internes du Vatican qui auront sûrement leur importance plus tard, et il faut attendre l'arrivée de nos deux héros aux Etats-Unis en province (sûrement vers le sud près du Mexique, vu le nom latin et le décor plutôt désertique) pour que les choses décollent un peu mieux. Une arrivée agitée, puisqu'ils ne sont pas encore arrivés à Saint-Rosario que Hiraga et Nicholas tombent sur le cadavre défiguré d'un enseignant de l'école-abbaye, avec un symbole de magie noire sous sa dépouille... Est-ce une manière de les "accueillir" ?


Par la suite, les choses deviennent de plus en plus intéressantes. En se basant sur un élément existant (il y a réellement, au Vatican, une unité chargée d'enquêter sur de possibles miracles), Rin Fujiki parvient vite à multiplier les éléments mystérieux, intrigants, voire angoissants et flirtant volontiers avec le fantastique. Le meurtre avec symbole de magie noire bien sûr, mais aussi une statue de la vierge Marie qui pleure, une apparition de la vierge à l'enfant dans la chambre d'Anna, la mort énigmatique du prédécesseur venu analyser cette apparition... sont les premières choses que Hiraga et Nicholas vont devoir chercher à expliquer... Mais en parallèle, l'auteur met également d'autres éléments inquiétants en place en nous faisant parfois suivre certains élèves de l'école: corps inanimé retrouvé en lévitation avec des stigmates, caractères anciens, rites satanistes... On devine déjà un fond assez complexe, et ça se confirme quand on voit à quel point Fujiki veut offrir un contenu riche ! Il n'est clairement pas avare en détail dans ses explications (ne serait-ce que sur le déroulement d'un exorcisme, au début) et dans les analyses effectuées par nos héros (sont-ce vraiment des larmes qui coulent de la statue ? D'où peut venir l'apparition dans la chambre d'Anna ?). Il en résulte un récit teinté de mystère, d'angoisse, de religion, d'ésotérisme, qui se veut plutôt pointu... et dont la faiblesse vient finalement du petit manque de consistance des personnages (principaux comme secondaires). Il y a déjà beaucoup de visages, mais très peu sortent vraiment du lot, y compris nos deux héros dont les spécificités et traits de caractère ne ressortent pas assez pour l'instant.


Reste que le principal point faible vient des dessins. Soyons honnêtes, on sent que Anju Hino dessine ici son tout premier manga: la mise en scène ne propose aucune réelle envolée, le découpage est très classique dans l'ensemble, les décors sont très souvent absents ou alors pauvres, les traits des personnages restent simples, pas toujours très expressifs et parfois un peu irréguliers... Il y a toutefois au moins de qualités: un déroulement qui reste quasiment toujours clair, et une volonté du dessinateur d'offrir aux personnages des visages quasiment tous bien différents, si bien qu'on les reconnaît sans souci alors qu'ils sont déjà nombreux.


Après un début pataud, et malgré ses visuels limités, Vatican Miracle Examiner parvient à se faire immersif et à intriguer de plus en plus au fil de notre avancée dans la lecture. Il y a clairement de belles promesses dans cette histoire assez complexe et pointue, et la suite devrait donc aller en se bonifiant.


Komikku livre une très belle édition, avec quatre premières pages en couleurs, un papier souple et épais, une excellente impression (faite chez l'imprimeur français Aubin, comme toujours avec l'éditeur), une traduction soignée de Fabien Nabhan, et un travail de lettrage efficace. La jaquette, elle, attire plutôt bien l'oeil, en plus de rester très proche de la jaquette japonaise.


Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Koiwai
14 20
Note de la rédaction