Vagabond Vol.16 : Critiques

Kojiro grandit, et avec lui sa passion pour le sabre ainsi que son envie de devenir fort, mais son père adoptif, qui enseigne déjà à des élèves, refuse de lui enseigner l’art du sabre, afin de le protéger des combats et de la mort. Mais c’est là tout un paradoxe, en refusant de lui apprendre l’art du sabre, en contenant ses assauts, et en l’affrontant pour le repousser, l’enseignement se fait malgré tout, et Kojiro devient de plus en plus fort, il est de plus en plus dévoré par une bestialité enfouie au fond de lui…ne pas la laisser s’exprimer reviendrait à nier sa nature. Et c’est le premier disciple de son père, qui le premier s’en apercevra…grand manieur de sabre, il éveillera des pulsions chez le jeune garçon.
Une nouvelle fois un tome remarquable, où la science du sabre frôle avec la folie, les différents intervenants étant tous plus ou moins borderline, ôter la vie à moins d’importance que de progresser dans cet art…c’est là toute la complexité, la dualité que Inoue exprime à merveille dans son titre, et il le fait d’autant mieux que toute cette ambivalence est d’autant plus palpable chez Kojiro, ce jeune sourd muet, pour qui le sabre est devenu le seul moyen de s’exprimer.
Le talent de l’auteur permet d’amplifier la violence, à la fois gratuite et insoutenable, mais comment ne pas s’extasier devant ces planches de toute beauté ?
Encore une grande réussite !