Ushijima - L'usurier de l'ombre Vol.20 - Actualité manga
Ushijima - L'usurier de l'ombre Vol.20 - Manga

Ushijima - L'usurier de l'ombre Vol.20 : Critiques

Yamikin Ushijima-kun

Critique du volume manga

Publiée le Vendredi, 26 Juillet 2013

Ce vingtième tome est composé de deux parties : la première conclut l'arc centré sur son héros et la vengeance suscitée par ses actions passées, la seconde entame un nouvel arc centré sur un nouveau personnage, suivant les codes établis par la série.

Nous avions laissé Ushijima dans une posture inédite à la fin du dix-neuvième tome : oui Ushijima, intouchable depuis le début de la série, semblait en difficulté ! Ses collègues de Buybuy Finance capturés et séquestrés, la question était de savoir comment le yamikin allait réagir. Ce tome 20 ne fait pas de chichis : les premières pages nous lancent directement dans le vif du sujet. Les frères Gakuto font chanter le yamikin et réclament une rançon...mais surtout, torturent les membres de Buybuy finance. Les séquences de supplices et souffrances physiques, on y avait déjà eu droit à petites doses au cours de la série, mais dans ce volume, l'auteur franchit encore un cap dans le malsain. Les châtiments et les tourments infligés sont difficilement supportables, et rapprochent de plus en plus la série d'un Ichi the killer. L'importance prise par le personnage de Takemoto, seule lueur d'espoir et d'humanité vue dans ce manga, ancien camarade de collège d'Ushijima, constitue la seule vraie surprise de cette partie. On pouvait espérer une conclusion digne de ce nom pour un arc qui nous en a (enfin) appris plus sur Ushijima, mais il n'en est rien : cet arc se termine assez rapidement, et de façon plutôt décevante. L'auteur s'enfonce dans un parti-pris où l'espoir n'a pas sa place, et tout ce qu'a fait Takemoto pour aider autrui n'a aucun sens. L'auteur nous montre ainsi que face au reste des seinen violents, Ushijima est décidément le plus noir d'entre eux. De plus, le personnage d'Ushijima apparaît réellement comme intouchable, puisqu'au final, il parvient de nouveau à s'en tirer à bon compte, même si une case jette l'ambiguïté sur sa personnalité, puisqu'on le voit s'essuyer le visage après tous les événements...

La deuxième partie du volume est consacrée à un tout nouveau personnage, qui croise subrepticement la route de notre yamikin. Ce personnage est un trendy, homme mûr branché, salaryman solitaire, ne supportant pas le désordre et la saleté et les gens ayant un mode de vie précaire. Il est aussi et surtout un mari infidèle ayant de fortes envies de luxure, et adepte des pratiques sadomasochistes, lui se plaçant du côté du sadique. Sur un pari avec son seul ami, il s'intéressera à une femme plus âgée que lui : une cinquantenaire paraissant 20 ans de moins, travaillant pour une chaîne de cosmétiques. Ce nouvel arc donne lieu à des scènes de sexe nombreuses et encore une fois très crues. Cependant, les nouveaux personnages n'ont rien de franchement original : pire, ils font craindre que la série tourne vraiment en rond.

Maintenant qu'on en sait un peu plus sur Ushijima (mais pas trop non plus), l'auteur va sans doute continuer sur la même ligne suivie pendant les 15 premiers tomes : des arcs s'étendant sur 2 tomes maximum consacrés à des personnages secondaires, qui finissent tous par se ressembler plus ou moins, précaires financièrement (sans emploi, petits boulots mal payés, ou endettés suite à des comportements à risque), psychologiquement (obsédés par l'argent, le sexe, la mode) et physiquement (obèses, difformes, sales). Quand on sait que la série fait désormais 28 tomes au Japon, on en vient à se dire que le mangaka aurait mieux fait de s'arrêter avec ce vingtième tome, à la fin de la première partie concluant l'arc centré sur son anti-héros. Celle-ci aurait effectivement constituer une fin assez parfaite : un Ushijima ne changeant pas, un ton extrêmement pessimiste à travers le destin de Takemoto, seul personnage refusant la violence et aidant son prochain. Repartir sur le même schéma avec des personnages quasi-identiques est une vraie crainte, surtout lorsqu'on voit que l'auteur a, durant 20 tomes, fait le tour de toutes les formes de violences extrêmes sévissant dans le Japon urbain et pauvre.

Ce vingtième tome n'est donc pas mauvais en soi, mais pose réellement la question de la redondance de la série. La note n'est donc pas sévère, mais les prochaines risquent fortement de l'être vu l'évolution prise...


Critique 1 : L'avis du chroniqueur
RogueAerith
14 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs