Critique du volume manga
Publiée le Jeudi, 01 Octobre 2009
On l'aura attendu ce dernier tome, 14 mois après le précédent alors que la série était finie depuis longtemps. Le duel fratricide entre Vash et Knives touche ici à sa fin. Depuis plusieurs tomes déjà, l'histoire n'a plus rien à voir avec celle de l'animé qui fit connaître la série. L'auteur a poursuivi son récit pour nous offrir quelque chose de différent : du très spectaculaire (avec Razlo) au plus intimiste comme ce tome.
Pas du tout destiné au métier de mangaka au départ, Yasuhiro Nightow nous aura offert un titre atypique. S'il s'agit bien là d'un seinen d'action, on ne se retrouve pas avec des fusillades permanentes ni avec un héros invincible au regard froid et la rage aux dents. Car si Vash the Stampede est bien -à première vue- l'archétype du héros « classe » avec ses petites lunettes, ses trois revolvers et son long manteau rouge, il n'est en rien le héros que j'ai décrit plus tôt. Toujours le sourire aux lèvres même quand tout va mal, blagueur, maladroit, Vash est prêt à tout mais pour ne tuer personne ! Il devient très vite attachant et amusant à l'image de cette dernière couverture. Étonnant pour un tueur !
Ainsi Nightow ne respecte pas vraiment les codes du genre. D'abord avec un dessin difficile, souvent confus -et c'est le cas pour ce volume-, des chapitres et à fortiori des tomes de longueur variable. Mais aussi dans son scénario avec une histoire de science-fiction qui prend place dans un environnement western, qui se veut souvent interrogateur (place de l'homme et du divin dans l'univers) comme cet ultime opus qui fait la part belle à l'introspection du personnage principal. Vash se retrouve seul face à ses principes et délaisse grandement l'action, ailleurs l'ambiance devient inattendue, mystique comme ces fragments de mémoire électroniques devenues plumes d'anges.
La fin -plus que correcte- restera elle aussi étonnante pour un titre de ce genre, même si elle était légèrement prévisible quand on connait le personnage de Vash. On ne s'ennuie pas un seconde et ce tome se lit d'un seul élan malgré la mise en scène confuse. Le mélange action/introspection est équilibré, la confrontation finale entre les deux frères est intelligente, dans la logique de leurs caractères respectifs.
Pour l'édition c'est correct, sans plus, avec toujours le minimum syndical si cher à l'éditeur côté adaptation et quelques problèmes de traduction (la ville d'October devient ici Octovanne).
Passée un peu inaperçue malgré la bonne réputation de sa version animée, Trigun (Maximum ou non) est une bonne série d'action avec un scénario intéressant et un personnage ultra charismatique. Le manga va bien plus loin que l'animé, donc si vous l'avez aimé ne passez pas à côté de l'original !