Touch of charm - Actualité manga

Touch of charm : Critiques

Te wo Tsunaide - Sora wo

Critique du volume manga

Publiée le Jeudi, 28 Juillet 2011

Après « Lovers and soul » et « Vanilla Star », Kano Miyamoto nous revient en France pour un nouveau one-shot, sous le plus grand plaisir de ses fans. En fait de one-shot, c’est un énorme pavé qui nous attend, comprenant à peu près deux tomes complets. Et tout ça, pour le même prix. Merci à Taïfu pour cette sortie agréable, qui ne sépare pas cette œuvre qui se lit dans une même globalité, même s’il est en réalité composé de deux parties. La première correspondrait au premier manga, avec une longue histoire, celle d’Haruya et Maki. Le premier est un ancien romancier qui, faute d’inspiration, se retrouve à écrire des articles pour survivre sous la houlette de son responsable d’édition qui le pousse à se relancer dans un véritable projet. Maki est un adolescent livre à lui-même, complexé et solitaire. Il a de gros problèmes relationnels, a vécu un traumatisme dans son enfance le marquant profondément, et n’a aucun port d’ancrage alors que sa mère est alcoolique. Un jour, ils se rencontrent par hasard et Haruya décide de prendre momentanément sous son aile ce jeune garçon à l’air enfantin et dont la souffrance se lit sur ses traits fins. Mais rapidement, le charme complexe de Maki réveille la passion qu’Haruya avait perdue, qui s’exprimera par son envie de se rapprocher de Maki mais aussi par une subite poussée d’inspiration. Les deux jeunes gens construisent alors quelque chose ensemble, malgré la différence d’âge, malgré les tabous, malgré toutes les difficultés qui les surprennent.

Cette première partie est un moment touchant et agréable, avec un Maki peu ordinaire qui nous montre cette face toujours torturée et froide que l’auteur insuffle systématiquement à l’un de ses personnages. C’est peut être cela qui déçoit un peu : le côté déjà vu, qui nous rappelle trop ses autres œuvres. Toutefois, les émotions développées sont intéressantes bien que, avouons-le, elles soient un peu rapides en ce qui concerne le très réservé Maki. La seconde partie est plus un recueil de petites nouvelles indépendantes, durant plus ou moins longtemps comme la première qui s’étale sur plusieurs chapitres. Celle-ci est plus facile d’accès, plus mature et moins torturée bien qu’elle soit tout aussi difficile à mettre en œuvre. Vient une autre, sur la notion de tabou de l’homosexualité et le regard qui y est posé dans une société très fermée, puis un chapitre assez dérangeant mêlant viol et sentiments dérangés, inhabituels, comme un jeune homme séquestré qui semble pardonner à son bourreau, et prêt à le revoir ... Et encore une autre histoire, anecdotique, avant de revenir quelques pages sur nos héros de la première partie. En résumé, dans sa globalité le manga est plutôt réussi d’autant qu’on a beaucoup de pages et de temps pour découvrir l’auteur et son univers. Dommage, pourtant, que certaines idées soient floues ou lointaines, presque inaccessibles pour nous simples lecteurs. Il est alors peu évident de pénétrer dans le manga, mais une fois ceci-fait c’est une agréable surprise que ce Touch of charm, une petite balade sympathique et appréciée.

Au niveau des graphismes, on se retrouve face à un dessin assez original dans le traité, avec beaucoup de traits brouillons qui font un ensemble à la fois soigné et désorganisé. Sous des dehors sages, les scènes érotiques sont plutôt bien représentées. Le reproche principal, c’est le manque de finesse parfois dans certaines situations, mais surtout le masque assez hermétique des protagonistes, qui empêche parfois de faire passer tout ce qu’il survient entre les deux amoureux. Des décors cependant assez conséquents, des personnages bien différenciés … Le tout reste agréable, malgré le petit défaut cité ci-dessus. On retrouve parfaitement la souffrance et la mélancolie constante de tous les personnages de l’auteur, mais c’est peut-être justement cela qui pèse parfois et rend la lecture un peu difficile. La joie se fait rare, les rires encore plus et il manque un peu de gaieté à ce titre, comme aux autres œuvres de l’auteur, même si ici Maki en exprime d’avantage sur la fin. Au niveau de l’édition de Taïfu, pas de grandes différences avec l’ordinaire : un travail correct, qu’on félicite ici par rapport au prix inchangé malgré la taille du volume. Il vaudra mieux lire « Lovers and soul », mais ne soyons pas difficile c’est tout de même une très agréable lecture que nous propose ici Kano Miyamoto.


Critique 1 : L'avis du chroniqueur
NiDNiM
15 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs