Tokyo Revengers Vol.18 - Actualité manga
Tokyo Revengers Vol.18 - Manga

Tokyo Revengers Vol.18 : Critiques

Tokyo 卍 Revengers

Critique du volume manga

Publiée le Mardi, 16 Août 2022

Chronique 2 :


La date du 22 février au soir est arrivée, et le Tenjiku emmené par Izana Kurokawa attend de pieds fermes l'arrivée du Toman... ou, du moins, ce qu'il en reste. Car après certains coups durs comme la trahison de Mucho et le massacre de Mitsuya et Smiley, l'odieux et lâche meurtre d'Emma semble avoir fini de briser la cohésion du groupe, si bien que Mikey et Draken eux-mêmes, brouillés, sont hors d'état de se battre. Izana et ses sbires en viennent même à douter que les dernières forces du Toman osent se montrer. Mais Tetta Kisaki, dont les manigances auprès d'Izana se poursuivent sans relâche, sait très bien qu'il y a, au sein du Tokyo Manji, un garçon qui ne lâchera jamais. Qui ne LE lâchera jamais. Prenant le leadership du clan en l'absence de Mikey, Takemichi arrive sur place avec les dernières forces du Toman. A cinquante contre quatre cents, la bataille s'annonce perdue d'avance, alors la détermination de nos héros suffira-t-elle ?


Depuis l'assassinat particulièrement soudain, brutal et injuste d'Emma, c'est avec une tension encore décuplée que l'on attendait le vrai démarrage de cette bataille si longtemps attendue. Et pour Takemichi qui semble ne plus avoir droit à l'erreur vu qu'il ne peut (pour l'instant ?) plus effectuer de voyages temporels, les enjeux sont aussi nombreux qu'évidents: venger Emma, récupérer Kokonoi, mettre Izana Kurokawa hors d'état de nuire, écraser le Tenjiku, et surtout mettre une bonne fois pour toutes hors d'état de nuire Tetta Kisaki qu'il soupçonne toujours plus fortement de pouvoir voyager dans le temps lui aussi.


Ken Wakui peut alors compter sur un paquet d'éléments pour dynamiser en permanence la bataille, et cela même s'il se repose forcément sur quelques ficelles classiques du genre, à commencer par plusieurs duels un peu clichés entre les grandes figures du récit, quelques coups de boule exagérés (mais dans le fond, ça s'inscrit bien dans le registre shônen furyo du manga). L'élément qui pourra éventuellement laisser le plus circonspect proviendra toutefois des toutes dernières pages: si le binôme contre-nature qui y est installé avait de quoi intriguer, les raisons pour lesquelles il se met en place possède une tonalité qui ne colle franchement pas avec le reste et qui, pour le coup, tombe trop dans la caricature.


Malgré ces quelques toutes petites limites (qui n'en seront clairement pas pour tout le monde, ça dépendra vraiment des goûts), le fait est que l'on reste souvent emporté par la lecture, car entre le rythme trépident et le dessin pêchu l'auteur sait offrir des brefs moments de baston intenses, où la plupart des figures installées dans les deux camps ont de quoi en imposer, à l'image de Peyan qui fait fort dans les premières dizaines de pages (ce personnage étant rarement en vue alors qu'il reste un membre important du Toman, ça fait plutôt plaisir), ou évidemment d'Izana qui aura vite fait de démontrer toute sa force.


Mais au coeur de l'action, Wakui n'oublie aucunement certains approfondissements cruciaux, en particulier deux ici. Tout d'abord, les quelques brefs éléments explicatifs qui commencent à se dessiner autour de la fameuse "génération maudite" de 1987 et du lien étroit qu'a Isana avec celle-ci. Ensuite, le rapport entre Inui et Kokonoi qui prend une nouvelle tournure avec un "imprévu" tirant ses sources dans le passé commun des deux garçons. Quel drame a uni ces deux amis d'enfance au point de désormais les diviser ? Pourquoi Koko, à l'origine, pensait-il autant au fric ? L'heure est venue de découvrir cela, et même si le flashback reste plutôt classique il n'en est pas moins efficace, d'autant qu'il arrive vraiment au bon moment.


La grande bataille tant attendue est donc enfin lancée, et pour le moment elle remplit plutôt efficacement son rôle dans sa globalité. Malgré quelques petites réticences qui seront peut-être gommées par la suite, on reste sur une lecture addictive qui atteint petit à petit, sans aucun doute, un climax dans l'histoire générale.



Chronique 1 :


Manipulant habilement son échiquier, Tetta Kisaki a tout fait pour mettre Mikey sur la touche, en lui asseinant un choc émotionnel fort : Le meurtre d'Ema. Le Tokyo Manji, tel qu'il est actuellement, n'a pas la force de se confronter au Tenjiku, mais c'est sans compter la détermination de Takemichi qui parvient à galvaniser le clan, malgré l'absence de ses deux leaders. Tandis qu'Izana est persuadé que le Toman a jeté l'éponge, le gang se rend sur le lieu de rendez-vous pour en découdre dans une ultime bataille.


Ken Wakui nous mettait une gifle monumentale avec son volume précédent, narrant un drame narré le plus efficacement possible, tout en justifiant scénaristiquement l'un des points centraux de Tokyo Revengers. Alors, comment rebondir avec un tel événement, une telle portée émotionnelle ? Car l'affrontement décisif contre le Tenjiku mené par Izana est sur le point de débuter, une lutte désespérée dans laquelle Takemichi s'impose comme chef temporaire pour mener les troupes du Toman.


Avec ce dix-huitième tome, le climax de l'arc n'en n'est clairement qu'à sa première partie, un sentiment que l'on éprouve de par la mise en retrait du héros, par l'absence de Mikey et Draken peinés par la perte qu'ils ont subi, mais surtout par les différents petits focus que fait le mangaka sur des personnages plus secondaires. Arc après arc, Ken Wakui a nourri un véritable mythologie, une chronologie des clans se battant pour les quartiers tokyoïtes, amenant son lot de sous intrigues comme celle de la fameuse génération maudite, ou la dualité entre Koko et Inupi, ces deux amis d'enfance qui se retrouvent aujourd'hui dans des camps opposés. L'un est tombé dans le pêché, tandis que l'autre a surmonté les tragédies passées en donnant l'avenir de son clan au héros de l'histoire. L'histoire des deux compères est certainement la plus touchante du tome, mais aussi la plus dense, celle qui laisse part à une belle ambiguïté dans les liens entre les deux personnages. C'est une intrigue autour de figures secondaires parmi d'autres, mais particulièrement réussi.


Toutes ces histoires, Wakui parvient à les narrer dans une baston générale habilement narrée. Très vite, chacun trouve son adversaire idéal, a droit à un petit moment de gloire, ou rencontre des difficultés lors du combat. Le tout est délicieusement nerveux et effrené, d'autant plus que l'enjeu n'est pas tant la tête d'Izana mais celle de Tetta Kisaki, le responsable de tous les drames dépeints depuis le début de l'histoire, et celui qu'il faut mettre hors état de nuire à tout prix. Dès lors, on en attend forcément beaucoup de cette bataille finale d'arc.


Et si l'intensité domine, l'auteur sait implanter à son récit différentes tonalités. A côté du drame et de l'adrénaline, quelques touches d'humour parviennent à s'immiscer avec brio, ce qui est le cas du tout dernier segment de l'opus qui introduit une combinaison aussi inédite que déroutante, qui n'a rien pour fonctionner sur le papier, mais qui pourrait réserver quelques surprises dans le prochain volet. Une preuve de plus que l'auteur sait ce qu'il veut faire de cette grande bataille qui, selon son développement, pourrait constituer l'un des moments majeurs de Tokyo Revengers.


A noter que ce tome 18 se décline, pour la première fois, en une édition collector compilant l'opus dans sa forme classique avec le premier guidebook de la série, ainsi proposé en large avant première plus qu'il ne sera disponible indépendamment dans le commerce que début juillet. Les deux ouvrages sont accompagnés par deux marque-pages (sélectionnés aléatoirement parmi une série de six), le tout dans un fourreau rigide illustré par Tamemichi et Chifuyu d'un côté, et Mikey et Draken de l'autre. Un joli objet pour les fans de la série, et qui propose une vraie plus value par l'avant-première du guidebook, d'autant plus que Glénat semble avoir pris les scalpers dépourvus de toute passion de court, en prévoyant de grandes quantités.


Critique 2 : L'avis du chroniqueur
Koiwai

15.75 20
Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Takato
16 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs