Critique du volume manga
Publiée le Jeudi, 20 Novembre 2025
Depuis qu'elle a découvert à la maison une boîte contenant beaucoup d'argent, Himari se demande quelles activités son mari peut bien exercer avec Kagayama quand il s'absente le soir, si bien qu'elle finit par le suivre et par arriver jusqu'à la ferme que les deux hommes ont bâtie ! Sur place, que comprendra la douce épouse de Morio ? Présenté comme un vrai bon petit climax dans la toute dernière partie du tome précédent, ce problème retomber étonnamment très vite voire un peu facilement, au point d'être occulté dans toute la suite du volume. Par ailleurs, il ne s'agit as du seul axe plus ou moins mis de côté dans ce tome, car c'est aussi le cas des investigations de la police, les inspecteurs étant ici quasiment transparents.
La raison ? Eh bien, c'est tout simplement parce que, cette fois-ci, l'auteur met plus l'accent sur la poursuite des petites affaires de Morio qui, depuis qu'il pense avoir tué Maruyama et avoir déjà fait le pas de trop, semble plus décidé que jamais à amasser au plus vite l'argent qu'il estime nécessaire pour assurer le bonheur de son épouse et de sa fille au cas où il ne serait bientôt plus là. Dans cette optique, Shimizu et les Kurobe ne sachant pas qu'une ferme a été créée et que la production de Mick X va augmenter, l'occasion est idéale pour aller faire du business ailleurs, pour vendre de la Super Mick X à des gens prêts à l'acheter plus cher... et par la force des choses, notre héros va rapidement se retrouver face à deux autres gangs. Tout d'abord, les Bad Dog d'Ikebukuro, une organisation facilement violente et dirigée par Gozu "tête de boeuf", avec qui les négociations s'annoncent difficiles. Puis les Omega de Shibuya en tête desquels se trouve l'étonnant et charismatique Gaoh, jeune homme qui semble tout avoir de l'électron libre, capable de passe en un rien de temps de la jovialité insouciante à la colère noire et menaçante.
Alors que, de ce fait, les conflits entre gangs pourraient à terme s'accentuer pour la drogue dont il est le cultivateur (chose qu'aucun malfrat ne sait à l'heure actuelle), alors que pourra faire un simple fleuriste comme Mori face à eux ? C'est peut-être sur ce dernier point que le récit interpelle le plus, tant chaque étape montre, peut quand même de façon un peu rapide et facile, à quel point le gentil papa fleuriste acquiert toujours plus d'aplomb pour faire face aux potentiels acheteurs, pour négocier, pour ne rien lâcher, voire pour manipuler un peu ses interlocuteurs (comme quand il tire parti de la haine des Bad Dog envers les Kurobe). Pourtant, on sent aussi que notre protagoniste reste avant tout un passionné de plantes, chose qu'il montrera très bien en répondant brillamment et avec une précision hors du commun à l'épreuve de Junkie Joe (un gros cliché de gars camé à l'extrême), puis en s'inquiétant toujours du soin à apporter aux plantes qu'il élève avec amour.
Derrière un déroulement assez classique et non dénué de quelques clichés, ce volume révèle tout de même un paquet d'avancées et de nouveaux personnages qui ne peuvent que renforcer les enjeux et les dangers pouvant surgir de toutes parts sur Morio et sur son entourage. Ainsi, Tokyo Cannabis conserve tout notre intérêt en vue de la suite, même s'il manque toujours un petit quelque chose à la série pour sa rapprocher des excellents représentants du genre.
20/06/2025
21/11/2025