Critique du volume manga
Publiée le Mercredi, 11 Septembre 2024
Pour sauver sa boutique de fleurs, répondre aux récents soucis de santé de sa femme et plus généralement assurer les finances de sa famille qui étaient trop difficiles, le brave jardinier Morio Chitô a fini par se laisser convaincre par Kagayama de se lancer dans la culture de cannabis, plante strictement prohibée par la loi japonaise. Les premières étapes semblent bien se passer: la visite dans un cercle d'amateurs proches de Kagayama se passe bien, alors que lui-même ne fume pas notre héros gagne leur confiance grâce à l'excellente qualité de son herbe... Quand il doit se frotter concrètement à la fabrication de la came à partir des plantes qu'il a faites pousser, il a certes quelques doutes initiaux puisqu'il n'est normalement qu'un jardinier/fleuriste amoureux de botanique, mais le fait est que les gens qui fument ça semblent heureux, que ça lui permet d'avoir plus de budget pour rendre son épouse Himari et sa fille Saki heureuses, et que lui-même, en tant que fleuriste passionné, est mine de rien réjoui à l'idée que des clients attendent ses plantes.
Mais il va de soi que dans ce petit monde restreint et illégal, les petites affaires de Morio vont toujours plus attirer l'attention, et que c'est face à certaines épreuves qu'il devrait pouvoir voir à qui il peut vraiment faire confiance ou pas. Même si le cas du flic suspicieux et très caricatural est brièvement entretenu sur une ou deux pages, c'est du côté d'autres trafiquants et de crapules que, pour le moment, les choses se corsent, dès lors que la nouvelle variété d'exception créée par notre héros attire convoitises, jalousies et rivalités. Car dans un milieu de ce type, certains sont prêts à tout pour ne pas voir leurs propres affaires s'écrouler, si bien que l'on voit ici l'étau se resserrer autour de Morio, Kagayama et Kimura, sous le joug des Kurobe et de leur leader l'inquiétant Shimizu, et non sans de premières petites escalades de violence faisant déjà bien peser des dangers plus sérieux.
Soyons francs, la recette est on ne peut plus standard des histoires de ce genre, mais Yûto Inai a le mérite de faire avancer à bon rythme son intrigue et d'entretenir assez efficacement le suspense: à l'origine brave passionné de botanique juste désireux de rendre sa famille heureuse, Morio s'en sortira-t-il facilement face aux diverses menaces qui planent ? La question est d'autant plus présente que, en parallèle, il faut aussi retenir ce qui se passe du côté de la jeune Saki et de son amie au lycée, via l'entrée en scène inquiétante de la dénommée Akatsuki. Et même si l'on pourra se dire que la ficelle est un peu grosse vu le lien de cette fille avec certains autres personnages, ça a au moins le mérite d'apporter un facteur d'intérêt et de possibles dangers supplémentaire.