Tokyo Babylon - Poche Vol.2 : Critiques

Durant les deux tiers du volume, les CLAMP mettent en place trois héroïnes d’un jour, qui font un mauvais usage de la magie. Cela a bien évidemment des répercussions, puisque ces trois inconscientes jeunes filles ne prennent aucune précaution et se croient invincibles, agissant anonymement par téléphone. Seulement, leurs actes ne sont pas anodins et cela va amener Subaru à se pencher sur leur cas. On sait bien, du moins l’a-t-on bien compris lors du premier volume, le but de ce manga n’est pas de rentrer dans les détails de la psychologie des personnages que Subaru va sauver. On s’intéresse beaucoup plus à l’évolution du héros, des répercussions que son métier aura sur sa vie, et surtout au lien qui l’unit à Seichiro. Cependant, cette focalisation des CLAMP gâche un peu la lecture : on ne peut être ému par la déchéance d’une société si l’on ne peut la comprendre. Il suffit certes de regarder le monde dans lequel on vit, mais cela n’est pas assez pour éprouver de la compassion envers ces pauvres hères qui souffrent dans une massez écrasante d’anonymat. Ces trois jeunes filles, donc, n’ont pour nous aucun passé et presque pas d’avenir. Tout ce qui compte, c’est de voir Subaru s’affaiblir et surtout Seichiro agir pour voler à son secours. On retrouve alors son regard froid, ses actes calculés et dénués de sa douceur et son flegmatisme habituels. Pour l’instant, c’est le seul personnage qui vaut le coup d’en apprendre plus sur le titre : qui d’autre a des secrets et une attitude étrange ?

Au final, ces deux chapitres n’ont rien de bien remuant : les actes dénués de sens des lycéennes actuelles ne sont pas une nouveauté, loin de là. Heureusement, la spiritualité plus présente, les déclarations de Seichiro et surtout cette histoire de promesse à tenir, parviennent à intéresser suffisamment le lecteur pour ne pas décrocher. Mais il faut bien admettre que jusqu’ici la lecture n’a rien de bien remarquable. Le dernier chapitre, lui, est un peu plus captivant. L’histoire de la mère éplorée n’a rien d’original, mais la confiance en lui de Subaru, confiance qui se brise et se solde par un mensonge, est un moment très lourd de sens. Notre héros au grand cœur se rend compte que tout n’est pas si évident, que tout n’est pas forcément comme il le prévoit et que les forces occultes ne se maitrisent pas, et ne sont en aucun cas prévisible. Les tréfonds de l’âme humaine sont tout juste soulevés, mais c’est fait avec adresse. La fin est abrupte juste ce qu’il faut, et l’on se dit qu’une petite réflexion dans ce genre à chaque volume ne serait pas de refus. Par contre, les pages de pubs en fin de tome ne sont pas des plus agréables au vu de leur nombre …