Tokyo Babylon - Poche Vol.1 - Actualité manga
Tokyo Babylon - Poche Vol.1 - Manga

Tokyo Babylon - Poche Vol.1 : Critiques

Tokyo Babylon

Critique du volume manga

Publiée le Lundi, 28 Septembre 2009

« Il y a longtemps … Très longtemps … Nous nous étions déjà vus. T’en souviens-tu ? »

Prélude à X 1999, mais également série complètement à part, Tokyo Babylon existe depuis déjà longtemps … Seulement la difficulté de se procurer les tomes de la première édition se faisant sentir, Tonkam en lance une seconde, dans l’air du temps de l’anniversaire des CLAMP. Excellente initiative, qui permet aux plus jeunes ou moins chanceux de découvrir les aventures de Subaru Suméragi, maître du Yin et du Yang et chef actuel de la famille ancestrale chargée de la protection de Tokyo. Ce jeune adolescent est fidèlement secondé par Hokuto, sa sœur jumelle, mais surtout par Seïshiro Sakurazuka, héritier de la tristement célèbre famille d’assassins, Sakurazukamori et accessoirement vétérinaire. Celui-ci, pourtant, se défend d’avoir un lien quelconque avec les activités néfastes de sa famille, à laquelle il ne tient pas forcément à être rattaché. D’ailleurs, il est si doux et attentionné envers Subaru qu’on l’imagine mal à la tête de la famille adverse des Suméragi … Alors pourquoi les rêves de Subaru le font douter de la gentillesse de son compagnon ? Que cache Seïshiro derrière un sourire immuable, qu’on imagine bien factice ? Autant de mystères qui restent pour l’instant sans réponse, tout comme l’obscure raison pour laquelle Subaru ne doit jamais enlever ses gants, même en présence de celle qui est la plus proche de lui, sa jumelle.

L’activité de Subaru se résume en définitive à une succession d’exorcismes perpétrés sur des habitants de la capitale qui auraient mal tourné. Seulement, ces actes de chasse et d’apaisement des esprits sont expédiés avec un peu trop de rapidité : l’histoire ne va pas assez loin dans la compréhension des personnes. Entre volonté de plaire, d’être connu, efforts inutiles et réputation, la capitale nippone n’est pas présentée sous son meilleur jour, cependant rien de bien original ou de touchant ne transparait. Le lecteur doit se contenter d’une carcasse de scénario, rien d’assez fourni pour que l’on s’y intéresse en profondeur ou que l’on compatisse au sort de ces pauvres hères. Tokyo est ici comparée à Babylone, de par sa capacité à se faire abandonner de Dieu et à se complaire dans le vice, allant jusqu’à se détruire de l’intérieur. Peu reluisant, mais tout à fait dans l’esprit de X 1999 qui viendra approfondir la thématique de Tokyo en danger. Niveau personnages, on regrette l’effacement et le manque de charisme de Subaru, la lourdeur d’Hokuto qui, pour l’instant, ne sert qu’à l’humour du manga, un peu décalé de son contexte, par contre la finesse et le masque de Seïshiro sont autant de promesses pour la suite du titre.

D’un point de vue purement visuel, les graphismes n’ont rien de grandiose : comment oublier la finesse de RG Veda, qui a pourtant été imaginé bien avant ? Ici, on a la ferme impression que les CLAMP se sont relâchées. Peu de décors, ou alors des fusions un peu maladroites entre décors et personnages (Subaru dont le corps devient un ciel illuminé des lumières de Tokyo). De plus, on relève une distinction bien trop importante entre les personnages principaux et les autres, tant au niveau de l’esthétisme qu’à celui du travail de fond. L’absence de dégradés rend le tout très académique, bien trop carré et net. Les dessins sont spéciaux, efficaces mais bien loin de la recherche minutieuse, presque anarchique, dont on a l’habitude avec ces mangakas. Le tout est froid, ne fait pas passer grand-chose par les grandes trames sombres. De plus, les masses importantes de textes (notamment lorsque Hokuto intervient) n’aident pas à alléger le tout, et diminuent les chances du lecteur de tout assimiler dès le début. La réédition, si elle est bien moins chère que la première, et moins longue, souffre de quelques défauts. A part le papier, suffisamment opaque pour ne pas laisser transparaitre les grandes étendues noires sur la page suivante, l’ensemble est quelque peu décevant : les volumes sont plus compacts, moins légers, les couvertures moins belles, et cette surdose rend la lecture un peu plus indigeste. De plus, et c’est un détail qui vaut la peine qu’on le remarque : l’impression est de travers. Les pages nous laissent la désagréable impression du travail peu soigné, surtout lorsque cette erreur (étendue sur tout le premier tome) survient sur une des nombreuses pages noires, ce qui permet de relever immédiatement ce fait désagréable.


Critique 1 : L'avis du chroniqueur
NiDNiM
13 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs