Critique du volume manga
Publiée le Mercredi, 23 Mars 2022
Attaquée, Kagetora a pu trouver refuge au Mont Kôya en compagnie de Shinshi Genjûrôn vassal du shôgun qui n'a pas hésite à mettre sa vie en péril pour la protéger, au point d'être désormais blessé et alité. En ce lieu où les femmes sont interdites, notre héroïne prend évidemment soin de se faire passer pour un homme, comme toujours, et reste ainsi au chevet de Genjûrô. Beau, brave et séduisant, l'homme lui plaît, et ces sentiments sont réciproques, tant et si bien que tous deux finissent par ne plus les cacher en partageant la même couche. L'idylle est vouée à être de courte durée, puisque chacun des deux amants est ensuite obligé de reprendre sa place. Et c'est ainsi que Kagetora finit ensuite par repartir dans sa province d'Echigo, avec la ferme intention de préparer la campagne du Kanto promise au shôgunat des Ashikaga, et d'affirmer son nouvel idéal de pacification du pays. Mais face à ses ambitions, c'est un événement inattendu et plus personnel qui, bientôt, vient la troubler. un événement directement lié à la nuit passé avec Genjûrô...
Comme l'explique Akiko Higashimura dans ce volume, il y a toute une année de la vie de Kagetora dont il n'y a absolument aucune trace dans les archives, comme s'il ne s'y était rien passé (chose étonnante au vu de la vie bien chargée du personnage), ou alors comme si on avait voulu la cacher car ce qui s'y serait passé n'aurait pas été avouable. Et à partir de là, la mangaka s'empare de cette année "vide" pour concevoir l'une de ces hypothèses se tenant très bien et pouvant renforcer l'idée selon laquelle Uesugi Kenshin était une femme: et si notre héroïne, cette année-là, était tombée enceinte ? Toute une partie de ce tome voit alors l'autrice décortiquer et approfondir cette idée dans une certaine logique... le tout en n'oubliant jamais de cristalliser non seulement cette condition féminine de Kagetora, mais aussi sa force de caractère puisque, malgré tout, et malgré les inquiétudes de certains proches comme Shiro ou Shûken, elle est déterminé à mener de front ses deux batailles: la bataille d'une mère pour mettre au monde son héritier, et la bataille de la seigneur de guerre dans le Kanto. A moins qu'un nouveau drame ne vienne tout chambouler...
Et ce nouveau drame, nul doute qu'il a un impact fort sur Kagetora, dans une deuxième partie de volume où, au fil des épreuves historiques et personnelles, on la sent en perdition, s'interrogeant sur sa condition, sur ces conflits incessants, jusqu'à permettre à Higashimura de poursuivre ses hypothèses en évoquant, cette fois-ci, les possibles raisons ayant provoqué le célèbre épisode de la "fuite de Kenshin" puis son désir d'entrer dans les ordres. Mais pendant que notre héroïne doute, un autre guerrier risque fort d'en profiter, à savoir Takeda qui continue de bouger ses pions et de forger ses alliances.
Non contente de très bien aborder ici l'hypothèse d'une Kenshin féminine, Higashimura n'oublie donc pas de s'intéresser aussi à son éternel rival Takeda, mais poursuit également avec suffisamment de détails l'abord de certains moments historiques importants de l'époque (comme la 2e bataille de Kawanakajima où les deux camps se sont observés pendant 200 jours de façon éreintante), ainsi que la présentation de différents personnages ou lieux, l'ensemble étant toujours clair et riche. Mais si tout ça vous barbe, bien sûr, vous pourrez toujours profiter des emblématiques pauses-thé de la mangaka à la place !
A l'arrivée, la lecture du Tigre des Neiges s'avère toujours aussi limpide, précise et passionnante. Mais toutes les bonnes choses doivent avoir aussi une fin, et le prochain volume sera donc le dernier de la série. Dans l'immédiat, au vu des évolutions de notre chère Tora dans la dernière partie de ce 9e tome, tout laisse bel et bien espérer une conclusion à la hauteur de cette excellente fresque historique.
Comme l'explique Akiko Higashimura dans ce volume, il y a toute une année de la vie de Kagetora dont il n'y a absolument aucune trace dans les archives, comme s'il ne s'y était rien passé (chose étonnante au vu de la vie bien chargée du personnage), ou alors comme si on avait voulu la cacher car ce qui s'y serait passé n'aurait pas été avouable. Et à partir de là, la mangaka s'empare de cette année "vide" pour concevoir l'une de ces hypothèses se tenant très bien et pouvant renforcer l'idée selon laquelle Uesugi Kenshin était une femme: et si notre héroïne, cette année-là, était tombée enceinte ? Toute une partie de ce tome voit alors l'autrice décortiquer et approfondir cette idée dans une certaine logique... le tout en n'oubliant jamais de cristalliser non seulement cette condition féminine de Kagetora, mais aussi sa force de caractère puisque, malgré tout, et malgré les inquiétudes de certains proches comme Shiro ou Shûken, elle est déterminé à mener de front ses deux batailles: la bataille d'une mère pour mettre au monde son héritier, et la bataille de la seigneur de guerre dans le Kanto. A moins qu'un nouveau drame ne vienne tout chambouler...
Et ce nouveau drame, nul doute qu'il a un impact fort sur Kagetora, dans une deuxième partie de volume où, au fil des épreuves historiques et personnelles, on la sent en perdition, s'interrogeant sur sa condition, sur ces conflits incessants, jusqu'à permettre à Higashimura de poursuivre ses hypothèses en évoquant, cette fois-ci, les possibles raisons ayant provoqué le célèbre épisode de la "fuite de Kenshin" puis son désir d'entrer dans les ordres. Mais pendant que notre héroïne doute, un autre guerrier risque fort d'en profiter, à savoir Takeda qui continue de bouger ses pions et de forger ses alliances.
Non contente de très bien aborder ici l'hypothèse d'une Kenshin féminine, Higashimura n'oublie donc pas de s'intéresser aussi à son éternel rival Takeda, mais poursuit également avec suffisamment de détails l'abord de certains moments historiques importants de l'époque (comme la 2e bataille de Kawanakajima où les deux camps se sont observés pendant 200 jours de façon éreintante), ainsi que la présentation de différents personnages ou lieux, l'ensemble étant toujours clair et riche. Mais si tout ça vous barbe, bien sûr, vous pourrez toujours profiter des emblématiques pauses-thé de la mangaka à la place !
A l'arrivée, la lecture du Tigre des Neiges s'avère toujours aussi limpide, précise et passionnante. Mais toutes les bonnes choses doivent avoir aussi une fin, et le prochain volume sera donc le dernier de la série. Dans l'immédiat, au vu des évolutions de notre chère Tora dans la dernière partie de ce 9e tome, tout laisse bel et bien espérer une conclusion à la hauteur de cette excellente fresque historique.
17/03/2022 
