Though I Am an Inept Villainess Vol.1 - Manga

Though I Am an Inept Villainess Vol.1 : Critiques

Futsutsuka na Akujo dewa Gozaimasu ga - Suuguu Chouso Torikae Den

Critique du volume manga

Publiée le Lundi, 31 Juillet 2023

Les récits de réincarnations (qu'ils soient dans un autre monde ou non) sont plus que d'actualité. Ces histoires, souvent issues de light novel, sont ensuite adaptées en des mangas qui ont largement trouvé leur public, y compris chez nous. Dans sa volonté de satisfaire les fans du genre, Meian couvre des registres variés de ce genre, y compris les fameux récits de "vilaines". Après "7th Time Loop" et "Si je suis la vilaine, autant mater le boss final", un nouveau titre vient régaler les amateurs d'héroïnes vengeresses avec "Though I Am an Inept Villainess", une autre adaptation de light novel.
Lancé en 2020 aux éditions Ichijinsha, le roman d'origine "Futsutsuka na Akujo dewa Gozaimasu ga: Sûgû Chôso Torikae Den" est écrit par Satsuki Nakamura et illustré par Yuki Kana. Le projet semble avoir rapidement été envisagé sous son optique cross-media puisque le manga est né la même année, dans un magazine du même éditeur. Publié dans le Comic Zero-Sum, il est dessiné par Ei Ohitsuji, une jeune artiste qui n'a que des œuvres courtes à son actif ainsi que plusieurs participations à des anthologies.

A la cour impériale d'un monde fictif, les clans rivaux d'autrefois ont placé près de l'empereur des représentantes, sachant que seule l'une d'entre deviendra l'épouse du monarque. Mais aucune lutte n'est possible, puisque l'une des cinq jeunes filles a déjà conquis le cœur de l'Empereur, et même du pays entier. Par sa douceur et sa pureté, Reirin Ko fait l'unanimité, et ce n'est qu'une question de temps avant qu'elle s'unisse à son promis. La seule à être contrariée par la situation est Keigetsu Shu, l'une des représentantes, méprisée par son entourage, et terriblement envieuse de la situation de Reinrin. C'est par la sorcellerie qu'elle renverse son destin le jour où elle jette un maléfice qui lui permet d'intervertir leurs corps. Ainsi, l'âme de Reirin siège désormais dans le corps de Keigetsu, accusée de trahison et bannie sur un territoire abandonné de la cour. Mais loin de désenchanter de la situation, la jeune fille profite de cette liberté, dans un corps qui n'a pas la fragilité de son enveloppe originelle. De son côté, si Keigetsu est désormais choyée sous cette nouvelle identité, elle va comprendre ce qu'être Reirin implique...

Jouant dans le registre de la fantasy (et n'étant pas un isekai), "Though I Am an Inept Villainess" pourrait être considéré comme à la croisée des grandes mouvances, grâce à ce premier volume. Récit d'une vilaine d'une part, l'intrigue traite astucieusement ses mécaniques, tout en incorporant à l'ensemble un zeste de complot dans une cour royale aux inspirations asiatiques, par une héroïne si débrouillarde qu'elle en jouerait presque les apothicaires. Oui, ce tome de démarrage ne décontenancera pas les lectrices et lecteurs qui suivent les tendances actuelles, à commencer par les mangas ou la méchante a le beau rôle, et les histoires dignes des Carnets de l'Apothicaire, l'oeuvre de Natsu Hyûga semblant d'ailleurs être l'un des représentants les plus populaires.

Si cette alchimie a de quoi transpirer la facilité, il n'en est rien. Par les éléments scénaristiques choisis, Satsuki Nakamura ne laisse rien au hasard, et donne du sens au destin de son personnage central, celui de Reirin glissée dans le corps de la perfide Keigetsu. La pure promise de l'empereur gagne une vie nouvelle, avec une casquette de paria certes, qui agira sur sa psychologie pour en profiter un maximum. Et à l'inverse, l'instigatrice de la machination va aussi devoir faire avec un cadre de vie nouveau qu'elle ne soupçonnait pas, et qui pourrait s'avérer plus ardu que prévu.

Et pour donner du piquant à cette base, l'autrice n'a pas hésité à apporter quelques complots en cour impériale, avec son lot d'actions immorales et de déséquilibre sociétal, pour donner l'impression d'un royaume perverti et qui ne laisse guère sa chance aux laissés pour compte. Reirein et Kegetsu, l'héroïne et la méchante, ne deviennent alors que deux destins qui pourraient être amenés à comprendre les rouages de cet ensemble, devant mener une lutte personnelle chacune de leur côté. La proposition se révèle alors saisissante et le récit captivant, d'autant plus que la mangaka Ei Ohitsuji possède un trait fin et élégant pour mettre en image cette intrigue, bien que quelques maladresses subsistent encore, mais rien qui ne saurait nous sortir du récit.

Capable de parler à un large public de par ses orientations, "Though I Am an Inept Villainess" est une œuvre prometteuse, qui distille intelligemment ses éléments pour faire ressortir de la complexité à un univers pourtant simple en surface. Un premier opus plus que séduisant, et qui donne l'envie de se rue immédiatement sur sa suite.

Côté édition, saluons le travail toujours très propre des éditions Meian, le lettrage propre de Genki Design, et la traduction d'Angélique Mariet qui fait ressortir la force des échanges entre personnages, un point essentiel vu l'orientation du récit.

Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Takato
15.5 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs