The World is still Beautiful Vol.1 - Actualité manga
The World is still Beautiful Vol.1 - Manga

The World is still Beautiful Vol.1 : Critiques

Soredemo sekai ha utsukushii

Critique du volume manga

Publiée le Vendredi, 06 Mars 2015

Popularisé l'année dernière par une sympathique adaptation animée, le manga The World is still beautiful arrive en France en suscitant quelques attentes. Il faut aussi dire qu'avec son pitch de base, cette série prépubliée au Japon dans l'éclectique magazine Hana to Yume a de quoi intriguer de par son côté un peu hybride, laissant autant penser à de la romance qu'à une histoire d'aventure dans un monde imaginaire et fantastique. C'est un peu de tout ça qui nous attend... et plus encore.


Quatrième princesse du Royaume de la Pluie, Niki Lemercier vit depuis toujours dans son pauvre, mais paisible pays. Très directe et un peu sauvageonne sur les bords, elle possède néanmoins, comme les autres filles de sa famille, le pouvoir merveilleux de faire tomber la pluie en chantant. Et c'est précisément ce pouvoir qui attire Livius 1er, le Roi-Soleil, qui tient le monde entier sous son joug, mais, comme les autres habitants du Pays du Soleil, n'a jamais vu d'eau tomber du ciel. C'est donc avec plus de curiosité qu'autre chose qu'il demande au père de Niki et de ses soeurs de lui envoyer en mariage l'une de ses filles... et c'est évidemment Niki qui est désignée, après une petite partie de pierre-feuille-ciseaux.


Mais les premiers instants de Niki et Livius ensemble sont loin d'être idylliques : en plus de n'être qu'un enfant, le jeune roi se montre arrogant et capricieux, et ne voit d'abord notre héroïne que comme une curiosité, une bête de foire à laquelle il ordonne d'emblée de faire tomber la pluie ! Mais le chant de la pluie est un rituel sacré, qui demande à ce que Niki ressente les sentiments, les sensations, la beauté du monde qui l'entoure, afin d'y adapter sa mélodie. Et pour cela, il lui faudra avoir le temps d'explorer ce monde, de s'y adapter, et de comprendre son nouvel entourage... dont son futur époux, dont elle percera petit à petit la coquille pour découvrir son véritable fond.


Le premier chapitre de la série se veut assez rapide dans la mise en place, mais il n'en faut pas plus pour être plongé dans l'ambiance. Non sans une forte dose d'humour surtout portée par le caractère des deux héros et par la difficile découverte par Niki des coutumes de la noblesse, la mangaka Dai Shiina dépeint une relation d'abord tendue entre Niki et Livius, puis qui s'adoucit petit à petit, au fil du temps, alors que tous deux apprennent petit à petit à s'apprivoiser, à se connaître, et simplement à se comprendre. Ainsi Niki a-t-elle déjà maintes occasions de déceler chez le jeune roi des fragilités bien cachées : s'il se montre comme un roi autoritaire ayant mis le monde à ses pieds en seulement 3 ans, il souffre quasiment en silence de blessures passées difficiles à refermer et qui ont fait de lui le très jeune souverain qu'il est, et a souvent de mal à se sentir bien ou simplement heureux, au point qu'il en a oublié la beauté du monde qui l'entoure, qu'il s'agisse de simples fleurs ou des étoiles dans le ciel. Pour lui, le monde est un avant tout un endroit douloureux qu'il doit dominer en éliminant ses ennemis. Il se comporte tantôt comme un gosse, tantôt comme un monarque, mais n'est en réalité totalement aucun des deux. Et ce sera alors à Niki de faire l'effort d'aller vers lui pour le cerner et l'apaiser, ses gouttes d'eau éteignant les douleurs du garçon.


"Tu as le monde entre tes mains, et tu ne le vois même pas."


Plus encore que son univers fantastique ne demandant qu'à se développer (et nul doute qu'avec les menaces pesant sur Livius, le parfum d'aventure sera bien présent par la suite) ou que son sujet nous rappelant de regarder la beauté du monde qui nous entoure, ce premier tome captive donc surtout dans ce portrait qui est fait des deux futurs époux, tous deux caractériels, ayant souvent du mal à être en accord, mais émettant de plus en plus la volonté de se comprendre et de se soutenir. Si l'on ne comprend pas l'autre, il suffit de faire l'effort de chercher à le comprendre.


The world is still beautiful se présente alors déjà comme une série belle et vraie, habile mélange d'aventure, de merveilleux et de valeurs humaines. Un monde que Dai Shiina sait rendre plaisant grâce à son trait classique, mais fin, son ambiance mêlant humour, romance et bienveillance, et ses personnages attachants, touchants et hauts en couleur. On a hâte de voir tout ça se développer et s'enrichir, ce qui commence déjà dans le dernier chapitre avec l'arrivée de la dénommée Luna, princesse du Pays de la Mer.


Notons que ce premier volume est un peu raccourci, se terminant après 150 pages pour ensuite laisser place à une histoire courte plutôt agréable à suivre.


Côté édition, on est dans les standards de l'éditeur. Notons toutefois le choix éditorial concernant le nom de l'héroïne : nommée Nike dans la version originale du manga et dans l'anime, elle est renommée ici Niki, pour des raisons que l'éditeur n'a pas clairement données. Rien de dramatique, au pire cela pourra-t-il troubler un peu celles et ceux qui ont regardé la série animée.


Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Koiwai
17 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs