Critique du volume manga
Publiée le Mardi, 07 Janvier 2025
Dans un monde marqué par les profondes inégalités entre les 10% d'"élus" sanctifiés et les 90% de réprouvés, Yulith, une jeune réprouvée pleine de caractère et sachant se battre, a a priori été étonnamment choisie par la déesse Liliana pour devenir une des Providences, jeunes filles sélectionnées une fois par siècle pour hériter des pouvoirs divins. Mais alors qu'il n'y a normalement que quatre Providences, qui plus est toutes des sanctifiées, notre héroïne est la cinquième roue du carrosse, en plis d'être une réprouvée, et les quatre autres élues sont bien décidées à lui faire comprendre qu'elle est de trop lors du thé de rencontre organisé en leur honneur...
Il ne s'agit toutefois que de la première péripétie attendant Yulith ainsi que ses deux gardes Kirick et Kyte, au fil de ce deuxième volume très dense et riche: les brèves retrouvailles de notre héroïne avec sa mère malade et auprès de qui elle continue de se faire passer pour son défunt frère Yule, la rencontre des élues avec l'évêque, les imprévus comme l'irruption d'un mystérieux agresseur cicatrisé dont les motivations restent inconnues, les mystères concernant les plans de Kirick, les tourments intérieurs de Kyte, ou encore le cas de la dame de compagnie Marée qui se met au service de Yulith alors que les réprouvés la dégoûtent, sont autant de pistes que les autrices installent, consolident ou entretiennent juste, pour un résultat qui ne cesse jamais de piquer notre curiosité.
Pour ça, il faut dire que Tsukasa Arima continue de faire de bonnes choses dans son adaptation manga: le récit a beau être très dense et bavard, on ne s'y perd jamais, et la mangaka continue d'accompagner le tout avec un dessin assez fin, expressif et clair. Mais surtout, il reste difficile de résister à cette héroïne qui a constamment un sacré caractère et la langue bien pendue ! Loin des "prout-prout" sanctifiées, Yulith bouscule son entourage avec sa langue bien pendue, ses réparties cinglantes qui font particulièrement mouche (et qui sont donc très bien rendues par la traductrice Aurélie Lafosse-Marin), les surnoms rigolos qu'elle donne aux autres providences, son don pour souligner sans détours les injustices de ce monde... mais aussi ses alans de franchise plus émotive quand il s'agit de s'inquiéter pour Kyte et les autres, ce qui souligne bien les liens qui se bâtissent entre eux.
La lecture reste alors aussi plaisante que dans le tome 1, quand bien même un doute se confirme: Tsukasa Arima aura-t-elle le temps de tout conclure comme il se doit en un seul tome, puisque le troisième volume sera le dernier ? Au vu des nombreuses choses encore installées dans ce deuxième tome, on espère que oui. Mais en attendant, ne boudons pas notre plaisir !