Critique du volume manga
Publiée le Vendredi, 14 Février 2025
Les récents événements n'ont pas manqué de chambouler encore un peu plus nos héros: Asako a failli connaître un sort terrible face à Hikaru, mais s'en est sortie vivante bien qu'elle n'entende presque plus de l'oreille droite, et après ça Yoshiki n'a pas réussi à éliminer définitivement l'être qui a remplacé son ami d'enfance. En conséquence, l'adolescent a choisi d'accepter une bonne fois pour toutes cette chose qui a remplacé Hikaru, tant dans le fond elle ne semble pas méchante malgré les problèmes sinistres qu'elle crée. Et à présente, tous deux prennent conscience qu'il leur faut à tout prix comprendre ce qu'est "Hikaru" exactement, puisque même le principal concerné l'ignore.
Tout un axe de ce quatrième volume est alors voué à ces fameuses recherches sur la nature et l'identité du faux Hikaru, pour un résultat assez stimulant: au fil de leurs investigations, et quand bien même les avancées semblent un petit peu simples puisque les interlocuteurs de nos deux personnages principaux sont facilement bavards, Yoshiki et Hikaru remontent des pistes aussi sombres qu'intrigantes sur le village de Kubitachi, sur ce qu'il était autrefois, sur un certain seigneur No'unuki, ou encore sur le rôle des Indô et sur une chose que les hommes de cette famille se transmettraient de génération en génération dans la montagne. Les pistes se précisent, des hypothèses peuvent commencer à être faites, cependant Mokumokuren excelle toujours dans l'art d'entretenir le mystère, tant on sent bien que ce village et ses alentours cachent encore bien des choses inquiétantes, le tout dans une atmosphère toujours aussi bien entretenue par les dessins foisonnants des environnement du village reculé et de la nature aux alentours, par les cadrages soignés et par les onomatopées très présentes quand il le faut pour faire ressortir l'aspect étouffant de l'été.
Au fil de tout ceci, les thématiques de l'identité, du deuil et du fardeau qu'est la mort restent bien entretenues aussi, notamment à travers la relation particulière entre Yoshiki et le faux Hikaru qui oscille désormais plus vers la confiance que vers la méfiance. Tout en souhaitant réussir à faire le deuil de son ami d'enfance sans pour autant l'oublier, Yoshiki souhaite désormais une chose pour l'être qui l'a remplacé: ne pas le forcer à s'intégrer comme un humain alors qu'il n'en est pas un, mais plutôt chercher un endroit où il pourrait vivre en étant lui-même... mais cela sera-t-l possible ? En effet, parallèlement aux recherches des deux garçons, les événements au sein du village ne cessent plus d'empirer: certains comportements sont de plus en plus terrifiants comme si les gens n'étaient plus eux-mêmes, des visions inhumaines apparaissent, les souillures s'étendent, si elles continuent d'augmenter beaucoup de gens mourront... Sans oublier la possibilité qu'il y ait encore autre chose dans la montagne, et le cas du dénommé Tanaka qui poursuit aussi ses investigations, jusqu'à nous laisser sur un gros cliffhanger dans les toutes dernières pages.
Autant dire que l'on attendra impatiemment le cinquième volume de The Summer Hikaru Died, au bout de ce quatrième tome bien mené. Tout en faisant petit à petit avancer son intrigue et ses personnages, Mokumokuren excelle surtout dans son travail de dessins, de mise en scène et d'ambiance, toujours aussi impactant.