The Promised Neverland Vol.19 - Actualité manga
The Promised Neverland Vol.19 - Manga

The Promised Neverland Vol.19 : Critiques

Yakusoku no Neverland

Critique du volume manga

Publiée le Mardi, 01 Juin 2021

Chronique 2 :

Suivant les plans de Norman, la reine Legravalima et les représentants des cinq familles régentes du monde des démos ont été liquidés. Et in extremis, Emma et Ray ont su convaincre leur ami, certes un peu trop facilement, de renoncer à son projet d'éradiquer tous les démons, y compris les civils innocents, sans autre forme de procès. Grâce aux vertus du sang de Mujika, une coexistence entre humains et démons pourrait effectivement peut-être s'installer à terme... mais pour y parvenir, encore va-t-il falloir parvenir à agir vite. En effet, Peter Ratri, sous prétexte de représailles, compte bien atteindre enfin son véritable idéal et s'emparer de plus belle du pouvoir, et pour cela il choisit d'emmener tous ses jeunes otages là où tout a commencé, Grace Field, en préparant soigneusement un accueil pas très chaleureux à Emma et ses compagnons qui n'ont d'autre choix que de se précipiter sur place. Pendant ce temps, Sonju et Mujika, comme promis auprès d'Emma, doivent désormais s'arranger pour qu'il n'y ait pas plus de victimes et pour éviter la guerre et les émeutes. Mais même si la monarchie semble désormais renversée chez les démons, certains hauts placés semblent encore bien décidés à garder leur pouvoir, quitte pour ça à manipuler la foule et à jeter l'opprobre sur les "Sang-Maudit"...

Cette fois-ci, nous y voici bel et bien puisque la série est vouée à s'achever avec son prochain tome: la dernière ligne droite de The Promised Neverland, qui, dans ce 19e opus, se joue sur deux créneaux parallèles: d'un côté les agissements de Sonju et Mujika dans la ville des démons avec une nouvelle menace pesant sur eux, et de l'autre la périlleuse infiltration à venir d'Emma et de ses compagnons au sein de Grace Field pour libérer leurs amis, avec également la volonté d'enfin en finir avec Peter Ratri. Mais malheureusement, les quelques facilités/rushs déjà entrevus dans les quelques tomes précédents (en particulier dans le volume 18) ne semblaient être qu'un avertissement, dans la mesure où, sur plus d'un point, le scénario de Kaiu Shirai atteint largement ses limites.

Pourtant, dans les grandes lignes, il n'y a pas à se plaindre, Shirai continue de savoir où il va et ce qu'il veut faire de sa dernière ligne droite. Les nouvelles menaces pesant à la fois sur le monde des démons et sur les enfants s'annoncent tout d'abord assez prometteuse, entre la mutilation de l'un des gosses qui nous rappelle brièvement la dureté des tout premiers volumes, et surtout nombre de massacres injustes ayant lieu dans la ville des démons malgré la volonté de Sonju et Mujika d'éviter le pire. Ce dernier aspect est même assez bien rendu dès qu'il passe par les deux-enfants démons Awla et Mawla, innocentes victimes collatérales. Egalement, le scénariste n'oublie pas certains détails importants, amène encore quelques informations-clés sur ce qui est arrivé à son éminence et aux quatre Sages de la civilisation des démons... Mais dans le même temps, ce dernier point donne déjà une idée de la catastrophe à venir, de par la justification à deux balles pour expliquer l'état desdits Sage: "j'ignore comment ils font". Ah.

Et le principal problème du tome est bien là: dès que l'on creuse un tout petit peu derrière les grandes lignes, les choses se cassent la figure. Pour un manga qui fut assez longtemps vanté pour sa construction scénaristique faisant très attention aux détails et indices disséminés, cette fois-ci Kaiu Shirai cède à toutes sortes de facilités, que celles-ci soient grosses ou petites, très importantes ou plus négligeables. Une constatation qui s'incarne particulièrement en deux éléments.
Tout d'abord, le retour tant attendu qu'espéré d'un personnage-clé des débuts de la série, qui n'est aucunement une surprise mais qui fait son effet... ou, en tout cas, aurait du faire son effet, si le scénariste ne cédait pas aux ficelles les plus prévisibles possibles quant à son nouveau statut et ses différents revirements. Il était quasiment sûr dès la fin de l'arc de l'évasion que ce personnages reviendrait de cette manière vu ses petits doutes, du coup tout le délire où elle se fait passer pour ce qu'elle n'est pas est beaucoup trop gros et forcé, impossible d'y croire. Sans compter que, une fois que son vrai but est révélé (sans surprise, donc), toutes les autres femmes se rallient à elle en 10 secondes après 2-3 belles paroles, vive le plan bien conçu...
Ensuite, le WTF complet du dernier chapitre, voyant resurgir de nulle part et pile au bon moment, en mode deus ex machina complet, un certain personnage qui change de camp sur la base d'un simple "j'ai eu une révélation". Y aura-t-il des explications plus consistantes dans le dernier tome ? Si oui, elles ont intérêt à être très solides, mais dans tous les cas elles ne rattraperont pas le côté "trop bien huilé" de ces rebondissements cédant à bien trop de facilités.

Et puisque l'on parle de facilités, c'est également l'impression qui domine souvent au fil de la dernière bataille que constitue l'infiltration d'Emma et des autres à Grace Field. Sur le papier, il y a pourtant plein de petites idées sympathiques: la division en différents groupes, le fait que chacun des deux camps tâche d'avoir un coup d'avance sur l'autre, quelques rôles secondaires importants, brefs mais assez efficaces comme celui de Vincent, le souvenir encore vivace des deux adultes de l'arc Goldy Pond... mais les auteurs n'en font quasiment rien, pour une raison: tout est extrêmement rushé, tout est totalement facile dans l'infiltration, à tel point qu'on a l'impression qu'il n'y a quasiment pas de réel enjeu. Nos jeune shéros progressent sans rencontrer de menace vraiment embêtante, une nouvelle fois Shirai n'ose aucune réelle mort du côté des gentils humains au point que la tension n'est plus vraiment là... Certes, Emma et les siens connaissent le plan de Grace Field, ils ont conscience de la faiblesse des démons au niveau de leur nerf optique, mais ça ne peut aucunement suffire à justifier une progression aussi facile, aussi dépourvue du moindre vrai enjeu, de la moindre tension palpable. Enfin, que penser du cas de Peter Ratri ? Le gars accumule quasiment tous les clichés de méchant caricatural, jusqu'à en devenir plus ridicule qu'autre chose.

On lit pourtant sans souci le volume, notamment car Posuka Demizu fait encore le job visuellement malgré différents petites baisses de régime au premier ou au second plan (par exemple, qu'est-ce que c'est que cette tête de Ray dans la 2e case de la page 138 ?). Mais dès que l'on creuse un tout petit peu, difficile de nier que l'édifice TPN s'effondre en partie, au fil de choses beaucoup plus convenues et bien trop faciles. Le tome 20 aura la difficile tâche de faire remonter un peu la pente, et c'est tout ce que l'on souhaite, afin de ne pas voir s'achever de manière trop mitigée une série qui fut si souvent addictive.


Chronique 1 :

Le plan concocté par Norman a permis de faire tomber le pouvoir qui régnait sur la société des démons. Mais grâce à l'intervention d'Emma et Ray, le projet de génocide du garçon est avorté, aussi Sonju et Mujica parviennent à sauver les démons du poison qui pouvait les condamner. Furieux de la situation, Peter Ratri contre-attaque, et prend le pouvoir sur Grace Field. La bataille finale aura donc lieu là où tout a commencé pour nos héros : L'orphelinat qui servait d'élevage du bétail de choix des démons.

Il ne fait aucun doute que The Promised Neverland est entré dans sa phase finale tant les récents événements ont été décisifs. Ils ne furent pas toujours bien amenés ni développés, avec énormément de facilités, mais l'approche du climax se faisait sentir et avait le mérite de planter une aura dantesque appréciable. Aussi, toute la promesse de fin de tome précédent semblait convaincante, le grand final de l'histoire étant déplace à Grace Field. C'était donc avec une certaine attente que le lecteur ouvrait cet avant-dernier tome, avant que ce soit la douche froide.

En étant synthétique, on pourrait décrire ce dix-neuvième opus comme un condensé de l'ensemble des défauts majeurs de la série. C'est d'abord un rythme bien trop effrené qui pose problème dans ce début d'acte final de l’œuvre : Les événements s'enchainent et les développements, parfois sortis de nulle part, nous sont jetés à la figure. Il en va de même pour le grand assaut de Grace Field, dépeint de manière expéditive et sans jamais prendre le temps de poser des difficultés pour notre grande bande de héros. Et quand bien même une tension pointerait le bout de son nez, impossible d'y croire. Voilà un moment que les enfants n'ont pas été mortellement mis à rude épreuve, et ce n'est pas sur un climax qui se veut débordant d'espoir que les choses changeront. Dans cet ordre d'idée, cette prévisibilité presque aberrante, l'un des retournements majeurs nous met une claque en plein visage, mais dans le mauvais sens du terme. Malgré de bonnes idées de développement, Kaiu Shirai gâche totalement le retour attendu d'un personnage, et ses actions ne surprennent à aucun moment. Le moindre événement du focus autour de Grace Field est d'une évidence consternante. Le manga capable de nous surprendre et de faire montre d'astuces est désormais loin derrière nous.

Les élans de subtilité ne sont plus, eux aussi. Les fragments d’ambiguïté, assez forts dans la première quinzaine de tomes, laissent place à des choix clichés et des personnages archétypaux au possible, dans leurs psychologies comme dans leur réaction. Pour le moment, n'espérez aucune nuance d'un Peter Ratri auquel il ne manque qu'un chat à caresser sur ses genoux, pour incarner le parfait stéréotype du grand méchant calculateur. Et puisqu'on parle d'ennemis, que dire du retour magique d'un ancien adversaire, un ingrédient sorti du chapeau qui ne sert que de deus-ex machina voué à résoudre une situation qui semblait inextricable. Rien ne va dans l'écriture de cet acte final, et sans doute parce que Kaiu Shirai a trop précipité les choses dans chercher à les approfondir et à nous les rendre pertinentes. Quel tristesse pour un auteur qui, sur une grosse partie du récit, semblait savoir où il allait et comment il y allait.

Il nous reste alors un seul espoir : Le volume final. Peut-être que celui-ci nous prendra à contrepied en donnant une autre dimension aux événements du tome 19, nous poussant à revoir notre jugement et apprécier avec recul l'ensemble du dernier arc ? Rien n'est impossible, d'autant plus qu'il y a de quoi être curieux de découvrir le fin mot de l'histoire et les quelques révélations qui peuvent nous attendre, par exemple la promesse faite par Emma. Mais pour l'heure, la chute est douloureuse, et le contenu de ce tome sera difficilement rattrapable. Un gros, gros dommage.
  

Critique 2 : L'avis du chroniqueur
Koiwai

11.5 20
Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Takato
9 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs