Critique du volume manga
Publiée le Jeudi, 06 Mars 2025
Remilia Rose Graupner ne cherche plus à ravager le monde. Contrairement à l’histoire du jeu d’origine, la vilaine n’aspire qu’à venger Emi, l’âme de la jeune fille venue d’un autre monde avec laquelle elle a noué un affect puissant. Cherchant à contrecarrer les desseins capricieux de Pina, la « Demoiselle étoilée », Remilia profite de sa mise au rebut pour fonder un village recueillant les démons laissés pour compte. Ceci n’est que la première étape de son plan qui, entre autres, la mènera à confronter les dieux responsables du miasme qui infeste le monde…
Après un premier tome qui nous menaient de surprise en surprise tant les vrais enjeux se dessinaient en contredisant tour par tour les premières pistes du scénario, il y avait de quoi être curieux de découvrir le périple de Remilia dans son plan de vengeance contre la « candide » (et, surtout, insupportable) Pina, une trame qui se concrétise dans ce deuxième opus. Et de nouveau, rien n’est convenu dans le scénario de Makiburo qui semble prendre un malin plaisir à ne pas partir dans le classique, et profite à fond des possibilités d’un tel univers de fantasy pour dresser le plan grandiloquent de Remilia. Pêle-mêle, l’héroïne (ou la vilaine, c’est selon) rend secours à des enfants démunis comme elle part en guerre contre les dieux. Tout un programme !
À vrai dire, il y aura presque de quoi avoir le vertige tant ce deuxième tome ne perd jamais de temps dans ce qu’il raconte. Explorant les possibilités de son monde, dont elle a découvert la vraie nature grâce aux savoirs d’Emi, Remilia mène un périple qui met en avant la grandeur de l’univers, sortant alors l’intrigue de la simple querelle amoureuse en aristocratie princière. En somme, ce deuxième opus insiste sur le « lore » et fait voyager la protagoniste dans la terre des dieux, permettant non seulement de donner un sens à certains aspects de ce monde, mais aussi simplement d’apporter au récit une ampleur démesurée dès le deuxième opus. Une dimension que Nazuna Shiraume, la dessinatrice du manga, s’approprie pleinement par son style, souvent fin et élégant comme à l’accoutumée, mais qui vient aussi surprendre par des élans plus majestueux, voire même horrifiques, à certains moments clés. La mangaka sait faire éclater son style pour retranscrire les différentes orientations de cette suite, renforçant le cachet qu’a l’aventure de Remilia, une quête de vengeance sans pareil.
On pourrait même dire que la protagoniste nourrit un plan qui va d’évolutions plus convenues, notamment avec l’apparition d’un vrai chevalier à ses ordres, à des péripéties plus intenses et risquées, comme c’est le cas en fin de tome qui mène déjà Remilia face à l’une des grandes entités qui façonne son monde. Avec ces deux premiers tomes, « The One Within the Villainess » prouve son talent à ne jamais aller dans la demi-mesure, restant ainsi surprenant et plaisant à suivre. Un récit de vilaine qui embrasse les codes du genre, mais qui se montre désinvolte par toutes les aventures développées en parallèle. Il n’en faut pas plus pour être convaincu par la série, aussi nous attendrons de retrouver Remilia avec une certaine hâte !