Critique du volume manga
Publiée le Mercredi, 03 Septembre 2025
Ca y est: depuis la toute fin du mois d'août, le dixième et dernier volume (sans compte le recueil/spin-off sorti au japon en 2021) de The Night Beyond the Tricornered Window est enfin disponible en langue française, plus d'un an et demi après le neuvième tome qui nous laissait dans une situation assez tendue : pour enfin contrer une bonne fois pour toutes le Professeur, découvrir sa vraie identité et sortir Hiyakawa de la "pièce" dans laquelle il a été enfermé par l'antagoniste à des fins funestes, Mikadô, Erika, Sakaki, Mukae et l'inspecteur Hanzawa ont décidé d'unir leurs forces, dans une dernière bataille où, à leur échelle, ils ont tous un rôle à jouer, ce qui est déjà une belle petite prouesse de la part de Tomoko Yamashita qui prend ainsi soin de ne négliger aucun des acteurs principaux de son oeuvre.
Ainsi, nous avions laissé Mukae alors qu'il est parvenu à atteindre un Hiyakawa à l'apparence jeune sans pour autant pouvoir vraiment l'extirper de là, tandis que Mikadô a fini par se retrouver face au Professeur. C'est, dans un premier temps, ce dernier binôme qui est au cour de la première partie du tome, puisque l'heure est enfin venue pour ces deux-là de se confronter, et pour le Professeur de dévoiler son identité exacte en risquant fortement de bousculer en profondeur Mikadô, en plus d'expliquer enfin les origines du pouvoir qu'il possède depuis toujours et de ce que sa mère bien-aimée a pu elle-même endurer.
Quant à la suite du volume, elle repose sur une question: Hiyakawa, enfermé (au sens propre comme au sens figuré) dans des ténèbres insondables issus de sa propre psyché, soigneusement manipulé par le Professeur, peut-il encore être sauvé ? Pour y répondre, Mukae, Erika et Sakaki comprennent vite que tout reposera sur Mikadô lui-même, et plus précisément sur la force et la complexité du lien qui l'unit à l'exorciseur, et sur sa capacité à extirpé son partenaire de ses plus anciens et profonds tourments.
Jusqu'au bout, l'intrigue reste bien pensée et, surtout, très bien écrite par une mangaka qui n'oublie rien, que ce soit les aspects relationnels entre ses personnages, leur profondeur psychologique, la façon dont cela lui permet d'évoquer même rapidement un petit paquet de sujets autour de choses typiquement humaines (les émotions négatives comme la haine, la colère, le désespoir et la solitude, l'importance des liens sociaux, l'identité...), le tout restant emballé sous un dessin suffisamment fin et où certaines émotions sont fort bien cristallisées. Ainsi ressort-on très satisfait de ce final qui, s'il le fallait encore, confirme les facultés de scénariste de cette grande autrice. Après ça, il va de soi qu'on n'aurait absolument rien contre une publication française du tome spin-off !