The Moon on a Rainy Night Vol.2 - Actualité manga
The Moon on a Rainy Night Vol.2 - Manga

The Moon on a Rainy Night Vol.2 : Critiques

Amayo no Tsuki

Critique du volume manga

Publiée le Mercredi, 20 Décembre 2023

Ce deuxième volume s'ouvre sur un cauchemar fait par Kanon et nourri par certains de ses traumatismes du collège, avant que son réveil en plein cours ne lui vaille quelques remarques du professeur Miura, un enseignant qui articule mal si bien que la jeune fille sourde peine à lire sur ses lèvres. Mais si l'on excepte ce type de petit souci, le fait est que depuis que Saki est entrée dans sa vie, l'adolescente handicapée auditivement a commencé à beaucoup plus ouvrir son coeur, au point de même sympathise avec deux autres filles de la classe et, bientôt, de décider de rejoindre le club de littérature, géré justement par monsieur Miura.

Ainsi Kanon continue-t-elle, tout doucement, de s'ouvrir, elle qui tâchait de rester solitaire après ce qu'elle a visiblement subi au collège de la part de la dénommée Ayano et d'autres camarades. Et de fil en aiguille, cela permet évidemment à Saki de continuer à mieux cerner sa nouvelle amie chère, pour tenter de toujours plus la comprendre: le fait qu'elle déteste les traitements de faveur simplement parce qu'elle est sourde (d'autant que ça lui a joué des tours très cruels par le passé), son désir d'être considérée normalement sinon elle a le sentiment de ne pas être traitée d'égal à égal, le fait qu'elle n'aime pas qu'on lui impose des choses sous couvert de bonnes intentions même si ses interlocuteurs ne pensent pas à mal, son dégoût envers les étiquettes que l'on tend à placer sur les gens (comme elle-même, par exemple, devait simplement être vue en tant que sourde), ou même des choses plus terre-à-terre à commencer par la raison pour laquelle elle ne porte jamais de vêtements que les garçons pourraient apprécier, raison bien plus profonde qu'on aurait pu le croire au départ. Le talent de la mangaka est de bien nous faire sentir à quel point la façon d'être de Kanon a été nourrie par ses expériences passées, ce qui rend le personnage véritable crédible, assez juste et touchant, et d'autant plus réaliste quand Kuzushiro en profite pour aborder encore quelques détails sur la conditions des personnes handicapées, par exemple les difficultés propres aux enfants SODC (c'est-à-dire qui ont des frères et soeurs handicapés ou malades), ou les inégalités dans des choses courantes comme le cinéma (au sujet des sous-titres et autres services pour sourds et malentendants). Saki, elle, tâche sincèrement d'être la meilleure amie possible: forcément elle ignore encore beaucoup de choses, et elle fait encore des erreurs, mais se blesser mutuellement sans le vouloir fait aussi partie des relations humaines et des amitiés, et il n'y a qu'en partageant ce qui nous a blessé que l'on peut rectifier le tir. Cela, les deux jeunes filles semblent l'avoir bien compris en ayant alors une relation bénéfique même dans les moments un petit peu plus tendus, et cet état de fait ne sera certainement pas contredit par deux personnages prenant de l'importance dans ce volume.

L'un n'est autre que monsieur Miura, un professeur qui aurait pu rester dans un rôle distant mais qui a aussi des choses intéressantes à véhiculer, à la fois dans son propre background puisque l'on découvre rapidement sa situation familiale visiblement délicate, et dans son désir d'écouter Kanon précisément d'égal à égale. Quant à l'autre, il s'agit tout simplement de la petite soeur collégienne de Kanon, la dénommée Rinne, jeune fille tellement attachée à sa grande soeur et ayant vu à quel point elle a souffert au collège, si bien qu'elle prend d'abord en grippe Saki en pensant qu'elle est une de ces personnes voulant se lier à une handicapée uniquement pour se faire bien voir, pour se donner bonne conscience et pour avoir l'impression de faire une bonne action. Saki saura-t-elle lui prouver le contraire ? on vous laisse découvrir ça, mais une chose est sûre: même si le déroulement autour de Rinne est plutôt classique, on y ressent notamment très bien l'attachement profond qu'il y a entre les deux soeurs, et ce que la petite soeur a pu apporter à Kanon en l'aidant beaucoup après qu'elle est devenue sourde.

Ajoutons à tout ça la pointe sentimentale qui naît tout doucement de manière assez belle et naturelle, ainsi que le talent encore présent chez Kuzushiro pour croquer les émotions de ses héroïnes, et on obtient un joli tome 2, qui confirme facilement les qualités déjà vues dans le premier volume, et qui jouit d'un grand soin dans l'écriture de ses deux personnages centraux.


Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Koiwai
15.75 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs