The Heroic Legend of Arslân Vol.4 : Critiques

Bien que désormais accompagné de deux nouveaux compagnons, ce faible renfort ne suffit pas à Arslan pour reprendre son royaume des mains de l'envahisseur Lusitanien aidé par le mystérieux homme au masque d'argent.
En quête de nouveaux alliés, le jeune prince se rend au sein de la forteresse de Kashan pour demander l'aide du seigneur Hodeyr, un fidèle de son père, le roi déchu. Mais ce fameux seigneur semble plus préoccupé par les avantages qu'il pourrait retirer de la situation que par le sort du royaume…

Ce quatrième tome s'ouvre une révélation incroyable : nous connaissons enfin l'identité et, par conséquent, les motivations de l'homme au masque de fer ! La haine qu'il semble éprouver envers la famille royale prend alors tout son sens. Et dès le début Arakawa nous démontre une nouvelle fois quelle magnifique auteure elle est par une mise en page sous forme de symétrie grandement symbolique.
Et ainsi, alors que le tome commence à peine, bien des choses sont remises en cause ! L'homme au masque de fer n'est peut-être pas le monstre qu'on croit. Et si sa vengeance était légitime ? Et si après tout il était dans son bon droit ? Mais cela justifie-t-il tous les massacres orchestrés par sa faute ?
Le personnage était intrigant, il devient absolument essentiel, passionnant, un élément clé de l'intrigue, l'élément principal même.

Ensuite nous revenons sur la petite troupe de nos héros qui en allant chercher un allié tombe sur un traître manipulateur, un passage bref, violent, sans trop de surprises, à peine nos héros pénètrent ils dans la forteresse qu'on peut deviner ce qui suivra, mais l’intérêt ne se trouve pas l’événement en lui-même, mais dans sa conclusion, et elle sera double !
Dans un premier temps, le jeune Arslan va être confronté à une réaction qu'il ne comprend pas : des esclaves lui reprochent la mort de leur maître ! Comment peut-on préférer la servitude à la liberté ? Ce sont alors toutes les convictions de notre jeune héros naïf qui sont remises en question, entraînant de nombreuses interrogations… Arslan ne cesse donc d'évoluer au cours de son périple, et alors qu'il n'est que fugitif, il se forge pour devenir le meilleur roi possible.
La seconde conséquence, bien plus dramatique, est la séparation de nos héros tombant dans une embuscade.
Toutes les péripéties du tome permettent de mettre en avant le personnage de Ghib, le voleur facétieux ayant rejoint la troupe dans le tome précédent. Le personnage se montre amusant, mais fiable et très rapidement il devient l'un des plus attachants.

On alterne entre passages calmes et action intense et violente, ce qui surprend toujours autant d'ailleurs. Il faut s'y faire, mais les scènes de batailles sont sanglantes et violentes...donc réalistes, et c'est très bien comme ça.
Ce qui est moins réaliste c'est l'apparition de la magie dans ce tome : cela peut surprendre, jusqu'à maintenant justement nous étions dans un monde de fantasy réaliste, plus proche du notre à l'époque des croisades que d'un monde fantastique. Ce tome change la donne à ce niveau et fait donc entrer le fantastique. On aime ou pas, mais cela surprend.

Nous avons là un quatrième tome à la hauteur des précédents, toujours aussi passionnant et surprenant qui se lit d'une traite sans relâcher l'attention du lecteur… Vraiment une grande série.

A noter en fin de tome, une interview croisée entre deux auteurs de talent : Hiromu Arakawa donc et Nabaku Suzuki, auteur notamment de l'excellent « Seven Deadly Sins ». Intéressant, mais un brin complaisant…