The Fable Vol.3 - Actualité manga
The Fable Vol.3 - Manga

The Fable Vol.3 : Critiques

The Fable

Critique du volume manga

Publiée le Lundi, 27 Septembre 2021

Chronique 2 :

Suite à l'affaire avec le catcheur, Ebihara se fait quelque peu remonter les bretelles par le boss du clan Maguro, qui lui avait pourtant demandé de ne pas implique Sato dans ce genre d'affaires: s'il arrivait quelque chose à notre héros, cela pourrait en effet se retourner contre le clan ! D'autant que le boss évoque une hypothèse qui pourrait tout à fait gagner en importance sur la longueur: ils ne savent pas grand chose de concret sur "Fable", un terme qui pourrait tout à fait désigner plusieurs tueurs.
Takahashi, de son côté, se souviendra longtemps de sa nuit chez Yoko... ou pas, puisqu'il ne se rappelle absolument pas ce que la jeune femme lui a fait subit, tout ivre qu'il était. C'est penaud qu'il retourne au travail, le boss du clan ayant un nouveau job à lui confier en compagnie de Kuro. Kuro qui, précisément, ne s'est pas remis de l'affaire du catcheur, en se prenant littéralement d'admiration pour Sato en qui il flaire le tueur à gages !
Quant à Satô lui-même, après un conseil du patron, et surtout après avoir retrouvé son humoriste préféré Jackal dans une sitcom de seconde zone, il prend conscience qu'il se doit d'aller de l'avant, et entreprend donc de se dénicher un travail ! Mais entre l'obligation de se faire un CV et ses premiers pas en tant que salarié, tout va-t-il se passer comme prévu ?

Dire que les deux premiers volumes de The Fable étaient séduisants est un euphémisme: en quelques chapitres, Katsuhisa Mnami a d'ores et déjà posé un univers tout à fait plaisant, entre le cadre mafieux prometteur, une galerie de personnages secondaires pas pique des hannetons, et surtout un personnage principal atypique autant dans sa personnalité déconnectée que dans la nouvelle vie qu'il essaie de se construire pour son année sabbatique, le tout donnant lieu à un humour pince-sans-rire assez exquis. Le seul risque dans tout ça, ce serait que la série finisse par devenir redondante... mais soyons clair: avec tout ce qui est encore installé dans ce troisième opus, ça ne risque pas d'arriver de sitôt !

Du côté de Sato, tout d'abord, le voici donc face à un nouveau challenge, essentiel dans cette "mission" confiée par le Patron, consistant à ce qu'il se construise une vie normale pendant cette année à Osaka, loin de son job habituel de tueur. La nouvelle étape n'est autre, donc, de dénicher un petit boulot, chose que l'auteur décortique avec une bonne dose d'humour, que ce soit pour la tronche du CV de son héros qui est bourré de mensonges, pour l'aspect improbable des seules vérités qu'il y met (Jackal en centre d'intérêt, forcément), pour le moyen qu'il trouve de quand même se faire embaucher, pour les qualités qu'il y montre malgré tout au point de vite se mettre son nouveau patron dans la poche... mais cette nouvelle étape pour l'ancien tueur montre déjà différents degrés d'interprétation, le côté initialement radin du patron pouvant apparaître comme une petite critique du monde du travail pour les métiers les plus précaires, tandis que les premières interactions de notre héros avec ses nouveaux collègues soulignent son décalage en société (l'étonnement des autres quand il dit tout naturellement manger la peau des pastèques, par exemple) avec toujours cet humour pince-sans-rire (dû au fait que Sato parle toujours au premier degré)... du moins, jusqu'à ce qu'il évoque brièvement la manière dont il a grandi, ce qui permet de rappeler de plus belle pourquoi il méconnaît aussi mal la société. Mais les nouveaux collègues de Sato ne sont pas en reste, entre le dénommé Kainuma qui a des lubies vicieuses vraiment pas glorieuses, et surtout Misaki, l'énergique et jolie jeune femme déjà croisée précédemment, celle-là même qu'Ebihara avait interdit à notre héros de côtoyer, et qui semble elle-même avoir ses petits secrets au vu de la fin du volume.

Pendant que notre héros tâche de s'intégrer dans son nouveau job, ou qu'il s'interroge sur ce qu'est le romantisme (donnant lieu à quelques répliques ubuesques), il se passe également pas mal de choses du côté du clan Maguro. On attendra avec intérêt de voir ce que donnera Kojima, un "petit frère" d'Ebihara tout juste libéré après 15 années de prison, qui a clairement un tempérament agressif, mais qui ne collera peut-être plus avec un milieu yakuza qui, en 15 ans, a pas mal changé sur certains points, en évoluant au fil de ce que la société lui a imposé. Et on s'amusera beaucoup des frasques de Kuro, garçon qui ne semble décidément pas bien malin au vu de certains de ses actes, et dont l'admiration pour Sato crée déjà quelques situations très drôles (notamment pendant la scène du bar), en plus de susciter certaines attentes puisque que le gaillard rêverait de devenir son disciple...

Alors, au bout de ce troisième tome, la recette reste toujours aussi bonne. Katsuhisa Mnami rebondit parfaitement sur ce qu'il a déjà mis en place, afin d'offrir un récit qui évolue et s'enrichit encore, tout en ne perdant jamais, entre autres choses, son humour assez unique.


Chronique 1 :

Après avoir mis à l'épreuve « Fable », Ebihara se fait réprimander par son supérieur. Depuis l'arrivée du tueur à gages en année sabatique, le clan Maguro en voit de belles puisque Takahashi est en piteux état après avoir fait les frais des frasques de Yôko, tandis que Kuro va développer une fascination pour l'assassin.
De son côté, Satô cherche à s'intégrer le mieux possible au monde qui l'entoure. Lorsqu'il visionne une série télévisée dans laquelle joue Jackal, il souhaite davantage se prendre en main en cherchant un travail, chose qui ne sera pas de tout repos pour le garçon qui peine à remplir un CV...

Sur ses deux premiers tomes, le manga de Katsuhisa Minami a su trouver un équilibre saisissant, ce par ses idées, son ton et son rythme. Associant la tranche de vie humoristique à l'univers yakuza avec un zeste de suspense par moment, The Fable pouvait se frotter rapidement à un piège, celui de la redondance. Mais force est de constater que ce n'est pas avec cette suite que la lassitude s'installera, pour notre plus grand plaisir.

Ainsi, après des confrontations avec le clan Maguro, « Fable » doit se heurter à l'un des plus grands obstacles dans la vie d'un adulte : Trouver un emploi. Un postulat simple qui naît de l'expérience du héros face au show télévisé dans lequel joue son acteur fétiche, et qui va pourtant garnir une part importante de ce troisième tome. Le mangaka croque alors son protagoniste dans une situation précise, mais toujours avec légèreté et tendresse. Les maladresses de « Satô » face aux rudiments de la société rendent à la fois le personnage drôle mais aussi attachant, une constante depuis le premier tome qui ne fait que se renforcer dans cet acte de la recherche d'emploi. Le tout est aussi réussi parce que Katsuhisa Minami sait gérer son rythme et ne fait jamais de surplace dans sa progression, aussi la recherche mène rapidement « Fable » devant la fatalité du monte du travail, à laquelle d'autres intrigues viendront encore se greffer. Pas de temps mort donc, l'auteur parvenant toujours à se renouveler quand il s'agit d'amener des situations précises devant ce protagoniste singulier. L'effet s'accentue même à la toute fin de tome traitant d'un collègue de travail stalker avec Misaki, la jeune fille dont « Fable » ne devait pas s'approcher, mais qui devient ici un personnage important de la série, avec son lot de mystères.

Mais dans tout ça, quid du clan Maguro ? Les membres du groupe mafieux ont leurs propres péripéties qui viennent régulièrement se greffer au parcours de Satô, par exemple le fort intérêt que va nourrir Kuro pour le tueur, tandis qu'Ebihara va avoir à faire avec un de ses subalternes violents fraichement sorti de prison. Au-delà du fait que l'auteur semble poser des pions pour la suite, il profite de ces personnages pour aborder un discours sur le monde des yakuzas tout à fait intéressant. Parce que la société a évolué, les méthodes mafieuses doivent suivre. Difficile de savoir ce qu'il en est réellement de la pègre japonaise, mais cette intention contribue à ne pas faire de The Fable qu'un simple manga humoristique, mais un récit qui sait tenir compte du monde qui entoure les personnages, pour un rendu parfois solennel et mélancolique. Une nouvelle fois, l'alchimie est impeccable et donne au titre une ambiance unique.

The Fable continue sur sa bonne voie, Katsuhisa Minami trouvant toujours de quoi dynamiser le quotidien du tueur à gages tout en amenant différentes intrigues de personnages intéressantes, et en les confronter à la société qui les entoure de manière à ce que chaque situation mette en avant une vision contemporaine du monde. Le récit demeure savoureux à chaque chapitre, et notre intérêt quant à l'œuvre ne faiblit jamais. On sait aujourd'hui que l'auteur a donné une suite directe à sa série initialement conclue en 22 tomes (et un volume d'histoires courtes). Et si l'alchimie du récit est maintenue durant toute la saga, on signe volontiers pour une telle longévité.
  

Critique 2 : L'avis du chroniqueur
Koiwai

16 20
Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Takato
16 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs