The Elf and the Hunter Vol.5 : Critiques

« Je veux rester avec elle pour toujours. Mais « elle », qui est-ce ? »

Afin de récupérer le cœur de Yura, ce dernier, Magritte et Lennart n'ont d'autre choix que de pénétrer au sein du plus grand donjon du monde, Univers. Là, ils retrouvent l'énigmatique En en compagnie d'une bien inquiétante jeune fille. Elle s'appelle Hiéronymus, semble avoir un lien très étroit avec l'objet maudit se trouvant à l'intérieur de Yura, et est celle qui est en possession de son cœur. Bientôt, Yura est pris à parti par cette Hyéronymus, qu'il a l'étrange impression de connaître, et qui veut le posséder par la force. Pour sauver une bonne fois pour toutes celui qu'elle aime, la petite elfe devra affronter seule à seule cette mystérieuse antagoniste...

Au bout d'une histoire qui aura su faire monter ses enjeux autour de l'objet maudit en Yura tout en mettant toujours en valeur la relation entre les deux personnages principaux, l'heure est venue pour la série d'Umetaro Aoi de s'achever avec ce cinquième volume forcément assez intense, puisqu'il a la charge de tout régler et de répondre à tout, ce qui sera fait avec soin. Mais alors que cette dernière ligne droite aurait pu se limiter à un simple combat final contre Hiéronymus, l'auteur se révèle heureusement plus malin que ça pour, jusqu'au bout, souligner les thèmes de son œuvre.

Ainsi, tout en proposant de courtes séquences d'action/tension classiques visuellement mais très claires, le mangaka trouve le moyen de développer comme il se doit les choses autour des dernières interrogations de son récit. Qui est réellement Hiéronymus ? Pourquoi a-t-elle mis cet objet maudit à l'intérieur de Yura ? Pourquoi est-ce à tout prix Yura qu'elle veut et pas quelqu'un d'autre ? Si l'auteur répond à tout ça, c'est pour mieux mettre ensuite en avant deux choses.

D'un côté, le parcours de Hiéronymus elle-même, cette dernière étant très loin de n'être qu'une simple méchante à abattre. Dans sa volonté de la comprendre plutôt que de juste l'affronter, notre chère Magritte la pousse à dévoiler son passé, son origine, ce qu'elle est, la tristesse de son existence maudite, et surtout ce que peuvent représenter pour elle En et Milette (qui l'ont acceptée telle qu'elle est) puis Yura, avec en toile de fond une idée directrice claire : la peut profonde de se retrouver seule et d'être éternellement rejetée.

De l'autre côté, la relation entre Magritte et Yura, bien sûr, jusque dans les dernières pages aussi adorables que satisfaisantes. Ici, tout est tourné vers l'amour mignon tout plein que se portent les deux personnages principaux de l'oeuvre, jusque dans leur désir de se protéger et d'être simplement ensemble, dans la raison réelle qui a poussé Yura à accepter l'objet maudit de lui-même, et dans les sentiments dépassant totalement les frontières entre humains et elfes avec ce que ça implique de longévité. Avec, à l'arrivée, une belle mise en valeur de l'importance de savoir simplement profiter au maximum du bonheur que l'on peut passer avec les gens qu'on aime.

La série de fantasy d'Umetaro Aoi, loin du simple manga d'aventures, met alors surtout en avant la beauté des relations bâties avec les personnes qu'on aime et les précieux moments passe ensemble, ce qui rejoint un peu les sujets de sa précédente série, la très chouette Le bonheur c'est comme un bento de yuzu, paru en France aux éditions nobi nobi !. On gardera un excellent souvenir de cette courte série attachante et rondement menée !