The Bullet Saint Vol.1 : Critiques

Critique du volume manga

Publiée le Mardi, 23 Novembre 2010

"Voilà comment je fis sa connaissance. C'était lui, la voix du vieux revolver..."

Au milieu des années quarante, l'armée d'indépendance de la Corée, luttant contre l'envahisseur japonais, envoie un tireur d'élite pour une mission secrète. Yukhyeolpo, déserteur de l'armée, est désigné pour détruire l'épée de Kisanagi, un des trésors sacrés de l'ennemi permettant de leur assurer la victoire. Mais le guerrier périt en se faisant exposer. Soixante années plus tard, Bae Retta, jeune femme professeur en archéologie est spécialisée dans les armes antiques, rêve toutes les nuits de Yukhyeolpo, jusqu'au jour où elle participe à des enchères secrètes. Alors qu'elle doit estimer l'authenticité des lots présentés, elle tombe sur le pistolet de l'homme qui hante ses rêves ! C'est alors qu'un groupe de ninjas s'introduit dans le lieu pour s'emparer de l'arme; Bae s'enfuit avec, réveillant alors l'esprit du héros déchu qui s'y était incarné !

Après Baptist, en cours chez l'éditeur Ki-oon, nous retrouvons le duo d'auteurs coréens Yu Gyung-Won et Mun Sung-Ho avec The Bullet Saint, série d'action palpitante matinée de fantastique et de mysticisme. Les auteurs prennent le parti de mélanger des inspirations traditionnelles et récit moderne, avec un duo de protagonistes qui n'ont a-priori rien en commun : Yukhyeolpo, ou Yuk, fut enrôlé de force dans l'armée coréenne, avant de rejoindre le rang des indépendantistes. Véritable chien fou, il n'a pas hésité à donner sa vie pour la cause qu'il défendait, et est à présent un esprit frappeur qui n'a plus à craindre la Mort. Bae est une métisse américano-coréenne. Jeune femme moderne, elle est dotée d'une certaine volonté de découverte, mais ne crache pas non plus contre quelques rémunérations ! Elle n'hésitera pas d'ailleurs à exploiter les talents de Yuk dans un travail d'exorcisme. Cependant, maintenant que l'esprit de Yuk s'est réincarné, la complémentarité du duo est difficile à cerner. Bae a-t-elle un vrai rôle à jouer dans la puissance du héros ? Difficile à dire.

Face à eux, nous retrouvons les opposants japonais d'antan cherchant à retrouver leur toute puissance. Nous retrouvons les mythes très connu de la culture nippone (Izanagi et Izanami, les trois trésors sacrés d'Amaterasu) remis au gout du jour sous le regard inédit d'auteurs de Corée. Malheureusement, en fin de volume, les choses se corsent. Voulant offrir une dimension internationale à son scénario (une initative louable en soi), Yu Gyung-Won nous noie dans une pléthore de personnages dont nous ne pouvons saisir l'importance, mettant énormément de choses en place dans une narration très précipitée. Nous retrouvions déjà ce défaut dans Baptist, mais avec un rythme bien moins soutenu. L'action reste prédominante, mais le récit gagnerait en efficacité en étant bien moins bavard.

Graphiquement parlant, c'est tout aussi déroutant. Le style très particulier de Mun Sung-Ho nous présente des personnages taillés à la serpe, avec un design parfois épuré, en jouant sur des contrastes très profond. L'impact visuel est saisissant, mais fait grandement perdre en visibilité. Pour en profiter pleinement, il faudrait un support conséquent, et on ne peut que constater la différence de niveau entre les éditions offertes par Ki-oon et Samji. L'encrage trop profond et le moirage des textures rajoutent à la confusion générale.

En définitive, The Bullet Saint est avant tout une série de genre, et qui malgré des considérations scénaristiques trop grande pour elle, se cantonne pour l'instant à un récit d'action très violent, parfois confus. Les bonnes idées sont pourtant là, mais noyée sous de grandes maladresses. Cependant, les auteurs confirment ici leur grand potentiel, qui ne demande qu'à être maitrisé.


Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Tianjun
13 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs