Tendre voyou Vol.6 : Critiques

Après une longue absence, Tendre voyou revient en force avec un volume épais contenant un couple que l’on a pour l’instant jamais aperçu, à savoir les grands frères de Mikado et Towa. Ceux-ci fréquentent la même université, mais Kuon ne supporte pas Nanao, à cause de son apparence libertine, légère. Une rumeur court d’ailleurs sur le jeune homme à l’air sérieux qui dit que derrière ses lunettes d’intellectuel se cache un tombeur invétéré qui met dans son lit toute personne croisant sa route, peu importe que ce soit une fille ou un homme. Le sérieux et très moraliste Kuon ne peut alors s’empêcher son regard de devenir méprisant au contact de ce batifoleur sans profondeur ni intérêt, seulement lorsque celui-ci lui saute dessus à son tour, il a bien du mal à ne pas remarquer la mélancolie de son regard ... et la chaleur de son corps. Indéniablement, les deux jeunes gens commencent à se rapprocher peu à peu, s’apprivoisent tant bien que mal et apprennent, chacun de leur côté, à comprendre les étranges sentiments qui les poussent en avant. Pourquoi Nanao ne se jette-t-il pas complètement dans les bras de son professeur, pourquoi Kuon ne parvient pas à repousser les avances de ce prédateur ?

C’est sans doute le meilleur couple de la série, car très pertinent dans leurs émotions, leurs hésitations, et avec des caractères plus nuancés et moins stéréotypés que les précédents. Leur allure posée contraste avec la passion que l’amour fait naitre en eux, créant alors des figures intéressantes, notamment Nanao qui hésite entre deux voies, qui se fait aider sans en avoir l’air et qui développe peu à peu son peu de confiance en lui. Kuon, également, se prête au jeu de la transformation en acceptant de nous dévoiler par à-coups ses sentiments contradictoires et torturés qui le pousse et le retienne en même temps. Cependant, cette jolie histoire est gâchée par quelques détails, notamment la politesse de Kuon, qui emploie le « vous » pour parler à Nanao, même après s’être considérablement rapproché de lui platoniquement parlant. De plus, on ne comprend pas toujours la rapidité avec laquelle sont amenées les scènes sexuelles, qui parfois est sans fondement. D’autant que Kuon n’est pas du genre à se laisser aller, au moins au début alors qu’il déteste Nanao, et que sa carrure lui permettrait de le clouer au sol en moins de deux. Peu crédible, c’est juste du plaisir pour les yeux ... et ça marche, mais tout en cassant légèrement l’aspect véridique et sérieux de la narration.