Critique du volume manga
Publiée le Lundi, 10 Janvier 2011
Devant les incertitudes liées au départ aux Etats-Unis de Ryutaro, mais aussi parce qu'il a décidé de choisir sa propre voie, Noboru, l'interne talentueux, s’écarte de l’équipe Batista. Malgré les réticences d'une Akira Kato dont le moral est au plus bas dans ce tome face au départ de son protégé et aux perspectives de plus en plus faibles de remporter les élections au poste de professeur, Noboru rejoint le docteur Kirishima. Celui-ci a dévoilé une stratégie pour l'organisation du centre hospitalier qui convient à bon nombre de médecins.
Noboru parvient à s'imposer auprès de Kirishima et obtient une place de second assistant lors d'une opération importante. Loin de se soucier des intérêts du patient, Kirishima souhaite faire de cette opération un modèle pour sa campagne. Mais devant un Kirishima qui semble lui échapper, le professeur Noguchi souhaite montrer qu'il manipule toujours qui il veut et quand il le veut. Ainsi, il surveille l'équipe médicale lors de l'opération... Un climat oppressant s'instaure alors, et les premières erreurs médicales arrivent.
Ce volume se concentre sur deux points. D'une part, l'on observe l'évolution du personnage de Noboru, qui cède aux promesses démagogiques de Kirishima. D'autre part, Gunji Kirishima lui-même se révèle tout au long de ce volume et l'on est ravis de voir que les auteurs en font une figure réellement complexe. De menteur, manipulateur et opportuniste, ce médecin se révèle beaucoup plus ambigu, pour finir tout à fait intrigant, mais toujours antipathique, en fin de tome. On appréciera l'engagement des auteurs pour enrichir la psychologie de leurs personnages, procédé propre à n'importe quel très bon seinen. Team Medical Dragon prouve par cet aspect qu'il se situe dans la cour des grands. Ainsi l'essentiel du tome se déroule dans une salle d'opération où les actes médicaux se mêlent aux souvenirs. Les auteurs nous offrent ici des révélations attendues depuis le début de la série : la relation entre Kirishima et Ryutaro est enfin introduite ! Une très bonne chose.
Le style de la série est toujours présent. Les références médicales sont multiples et les scènes tout à fait baroques et exagérées sont toujours de la partie : des métaphores graphiques comparant le tempérament des personnages à celui d'animaux ou de barbares... certains trouveront cela classe, d'autres amusant, d'autres ridicule.
Soulignons encore une fois l'adaptation exemplaire de Glénat, ne manquant pas d'expliquer les termes médicaux, soit tout au long des pages-mêmes du tome, soit dans un petit lexique en fin de tome, établi sous la supervision d'un médecin. Un lexique qui ne se veut pas particulièrement accessible, car le manga lui-même nous plonge souvent dans l'univers de la médecine, inaccessible au profane. Un lexique présent depuis 14 tomes déjà, et une initiative vraiment louable devant un manga qui s'ancre toujours davantage dans l'univers technique et passionnant de la médecine.
Les élections ne sont toujours pas terminées, mais on continue d'apprécier ce très bon seinen, qui on l'espère, sait trouver ses fans !