Teacher in the Destruction Classroom Vol.1 : Critiques

Sensei! Bokutachi ga sekai wo horoboshimasu

Critique du volume manga

Publiée le Lundi, 15 Septembre 2025

Les premiers jours du mois de juillet dernier ont été l'occasion pour les éditions nobi nobi de lancer, au sein de leur collection shônen, le manga Teacher in the Destruction Classroom. "De son nom original Sensei! Bokutachi ga Sekai wo Horoboshimasu" (littéralement "Professeur ! Nous allons détruire le monde" ) , cette série est prépubliée au Japon depuis 2022 sur le site Manga Up ! de Square Enix, et elle compte sept volumes à l'heure où ces lignes sont écrites. Il s'agit de la dernière série en date de Kina Kobayashi, une mangaka dont c'est la toute première publication française et qui, avant de débuter sa propre carrière en 2015, a été assistante pour Hiro Mashima sur Fairy Tail.

On découvre ici un monde où la magie existe et où elle est indispensable pur nombre de tâches, si bien que, parmi la partie de la population qui sait l'utiliser, les jeunes, nommées "oeufs de magiciens", suivent généralement un cursus pour parfaire leurs capacités dans des écoles dédiées. C'est le cas de l'école de magie Orion où, depuis peu, Solo Pastry est devenu le professeur principal de la classe 2-D. Or, non seulement Solo n'a aucunement la fibre de l'enseignement et déteste même ça, mais en plus sa classe est considérée la classe des ratés, les douze élèves qui la composent étant vraisemblablement de véritables cancres.

Alors, que fait donc là Solo ? Eh bien, la vérité est qu'il n'est autre que "Number Zero", un redoutable sorcier tueur gages très réputé et bossant pour Chronos, une guilde en marge de la société, fondée par une personne prête à tout pour éliminer le "mal". Et d'après sa nouvelle mission donnée par la gouvernement lui-même via le Bureau de la Magie, le plus terrible des maux se terrerait en chacun des élèves de la classe 2-D qui, d'après une magicienne spécialisée dans la précognition, sont voués à devenir plus tard une menace pour le pays. Avec l'aide d'Ibuki, un jeune garçon fan de lui et infiltré dans la classe en tant qu'élève, "Number Zero" a pour mission de tuer chacun des adolescents s'il le faut... et pourtant, contrairement à Ibuki qui n'aurait rien contre l'élimination pure et simple pour en finir rapidement, notre cher tueur à gages, lui, s'y refuse, pour la bonne raison que ces élèves, même s'ils sont tout ce qu'on veut (cancres, casse-pieds...), n'ont encore absolument rien fait de mal. Alors, plutôt que de les laisser dans cette situation et de les considérer comme des cas désespérés, n'y aurait-il pas moyen, en les observant et en s'intéressant un peu plus à eux, à leur redonner confiance, à les sortir de leur côté désabusé, et à changer leur destin pour qu'ils ne deviennent pas maléfiques ?

C'est là tout le sujet de ce début de série qui, bien qu'ils suive pour l'instant un schéma hyper linéaire avec deux cas successifs d'élèves à aider, n'en reste pas moins assez entraînant. Car derrière les personnalités pour l'instant somme toute assez classiques, ce début de série a sans aucun doute plus d'un argument à faire valoir, avec le cadre d'une école de magie sûrement hérité (comme bien d'autres oeuvres) de Harry Potter, le contexte d'assassinat en milieu scolaire pouvant évoquer Assassination Classroom, une pointe de GTO via les parfois à la limite de la légalité que Solo devra adopter pour changer la situation de ses élèves en perdition, et une ambiance générale plutôt chaleureuse et très vivante qui nous fait un peu penser à Iruma à l'école des démons. Ainsi, tout en offrant déjà quelque chose d'attachant chez les premiers élèves mis en avant (la très pétillante Miko Cecilia qui ne manque pas de faire des efforts derrière son premier abord insouciant, le délégué de classe Shao Shahar et son inquiétant mais assez touchant but permettant déjà d'évoquer le cas des magies interdites), ce généreux premier opus d'environ 260 pages souligne aussi que ces jeunes potentiellement maléfiques restent avant tout des humains, et plus encore des gosses qui ont surtout besoin d'attention puisque, malheureusement, leur étiquette de cancres fait qu'aucun professeur ne s'est jamais vraiment intéressé à eux jusque-là.

Solo/Number Zero sera-t-il alors celui qui changera la donne, alors même qu'à la base il déteste enseigner et n'aime pas trop les gosses ? Seule la suite nous le dira. Et en attendant de voir ça, on a concrètement un volume où tout se met plutôt bien en place, et où le rythme assez soutenu et le dessin expressif amènent ce qu'il faut de peps pour nous garder intrigués. Espérons juste que la mangaka évitera de rester dans un schéma trop linéaire et redondant !

Côté édition française, enfin, csi l'on excepte quelques coquilles ayant échappé à la relecture, c'est une copie satisfaisante qui nous est proposée: la jaquette reste fidèle à l'originale japonaise, le logo-titre imaginé par Lucie Archambault est soigné, la première page en couleurs sur papier glacé est sympathique, le papier est souple et suffisamment opaque, l'impression effectuée en France chez Dupliprint est très bonne, la traduction assurée par Teddy Dumont est claire et vivante, et l'adaptation graphique du Studio Charon est très propre.


Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Koiwai
14.5 20
Note de la rédaction