Tanya The Evil Vol.8 - Actualité manga
Tanya The Evil Vol.8 - Manga

Tanya The Evil Vol.8 : Critiques

Yôjo Senki

Critique du volume manga

Publiée le Lundi, 26 Août 2019

L’assaut contre le fjord d’Os par le 203e bataillon se voit retardé par la défense opiniâtre d’Anson Sue et les mages de l’Alliance. L’enjeu est pourtant de taille, les escadrons de mages impériaux doivent impérativement neutraliser les batteries côtières pour permettre à la Flotte de la Mer du Nord de pénétrer au sein du fjord et couper les lignes de ravitaillement de l’armée de Regadonia.

La menace d’une « tâche indélébile » sur sa carrière inquiète au plus haut point Tanya qui ne souhaite qu’une victoire décisive, la moindre perte humaine pouvant avoir un impact considérable sur son avenir radieux au sein des huiles de l’Etat-Major. Son autre préoccupation reste l’indéfectible résistance du colonel Sue et de ses hommes, qui malgré la puissance de feu impériale qui décime les rangs des mages de la forteresse nordique, tente par tout moyens de mettre fin au règne du Diable du Rhin. Un plan qui était sur le point de réussir jusqu’à l’arrivée miraculeuse des fusiliers marins de la flotte impériale qui viennent à la rescousse des Ailes d’argent en achevant les dernières poches de résistance du fjord. Le reliquat des forces de Regadonia est obligé de se retirer pour organiser non pas une défense de la capitale, mais une fuite de ses meilleurs éléments au Royaume-Uni.

Rapidement on se rend compte du changement d’esprit soudain de l’humeur de Tanya. Cette victoire décisive sur Regadonia redonne espoir quant à l’avenir de l’Empire dont la Named a souvent remis en question à cause des choix stratégiques illogiques de l’Etat-Major. La victoire d’Os est non seulement une victoire militaire mais aussi politique, car avec la réédition prochaine de l’Alliance, l’Empire établit peu à peu son hégémonie sur le continent, au grand dam du Royaume-Uni. Nation qui, par ailleurs, prépare ses pions pour la stratégie à venir, du fait que l’affrontement contre l’Empire est inévitable, Albion cherche à préserver au maximum ses forces pour la suite des évènements. Même si l’on retrouve la patte habituelle de la série en fin de volume concernant les quiproquos quant au patriotisme et la droiture du commandant Degurechaff, la voir enjouée par le succès de son opération et de sa stratégie est étrangement plaisant, puisque c’est rare de la trouvée dans cet état, à moins bien sur que la corruption mentale de l’Elenium a encore eue raison d’elle.

Cependant, ce volume n’est pas, dans sa globalité, centré sur Tanya, mais sur la fuite d’Anson Sue et du Conseil des Dix vers Albion. Que ce soit les tractations politiques des services de renseignements, du questionnement de la création d’un gouvernement en exil, c’est surtout la question patriotique du colonel Sue qui est sous le feu des projecteurs. Contrairement à l’adaptation animée, Anson Sue survit à l’assaut du fjord et on précise davantage les événements qui mènent à l’exil de sa famille, comme l’obtention de son fusil-mitrailleur. Il est décrit comme un fervent patriote qui, a contrario de notre chère Tanya, à un profond amour pour son pays et souhaite le mener à la victoire malgré la défaite. De plus nous rencontrons pour la première fois la future antagoniste des Ailes d’argent, Mary Sue, qui possède une ressemblance physique flagrante avec Tanya, notamment au niveau des traits du visage ou de la coupe de cheveux, un tantinet plus longue, la seule différence frappante sont la couleur des yeux mais cette ressemblance avec notre protagoniste peut s’avérer être un point de dissonance pour la série, car si les deux facettes d’une même pièce sont identiques, quel est l’enjeu ? Bien que la différence entre les personnages se fonde au niveau du caractère ou du but recherché, il est dommage de constater que le style de Tojô reproduit des similitudes physiques de Tanya sur le personnage de Mary du fait qu’elle reste encore une enfant.

D’un autre côté, le style graphique de Tojô est incontestablement maitrisé s’agissant de l’arrière plan de la puissance de feu impériale, notamment en ce qui concerne la Flotte de la Mer du Nord. Les cuirassés présents lors de l’attaque du fjord correspondent à la classe König de la Marine allemande de la Première Guerre mondiale, qui étaient au moment de leurs lancements, les plus modernes et puissants de la machine de guerre impériale. Question blindé et chars d’assaut, Regadonia possède des Mark britanniques, un choix lourd de sens dans le Lore de la série puisqu’Albion aide l’Alliance en matériel et volontaires internationaux. Et lors de l’offensive impériale sur le front de Norden, l’Armée régionale envoie des Leichttraktor à l’assaut des tranchées ennemies, le prototype des blindés de la Wehrmacht. Cette justesse historique de l’équipement de l’armée impériale est un atout pour l’atmosphère du récit, on reste dans une période de progrès industriel et technologique qui sert un seul objectif : décimer l’ennemi. Ce style Tojô dans Tanya the Evil est déjà marqué par la finesse et la précision du trait pour tout ce qui touche à l’architecture et au paysage qui reflète l’époque donnée avec une justesse déconcertante, un style pourtant marqué de quelques points noirs s’agissant de certains choix de chara-design, mais reste dans l’ensemble un style qui colle avec l’ambiance et le ton de la série.


Critique 1 : L'avis du chroniqueur

14.5 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs