Tanya The Evil Vol.2 - Actualité manga
Tanya The Evil Vol.2 - Manga

Tanya The Evil Vol.2 : Critiques

Yôjo Senki

Critique du volume manga

Publiée le Lundi, 07 Mai 2018

Critique 2 :

Maudite par la divinité qu'elle a nommée Entité X, Tanya Degurechaff, anciennement un salaryman arrogant de notre monde, poursuit sa nouvelle existence dans un monde proche du nôtre mais où la magie existe, sous les traits d'une fillette de 11 ans aux capacités magiques incroyables qu'elle met au service de son nouveau pays, l'Empire. Après des prouesses au Nord du pays, elle poursuit les combats pour l'hégémonie impériale à l'ouest, et risque bien de se distinguer encore plus afin d'atteindre son objectif: gagner une promotion qui l'éloignera des combats. Sur les bords du Rhin, elle s'apprête à nouveau à faire éclater sa puissance, mais doit aussi prendre en compte la présence d'un binôme, le caporal Viktoriya Serebryakov, dont elle doit surveiller la bonne formation.

Après des débuts prometteurs dans un premier tome qui brillait pas mal pour son ton extrêmement cynique, les exploits de Tanya Degurechaff se poursuivent dans une première partie de tome 2 qui va sceller son surnom de "Diable du Rhin". Bien sûr, la mangaka Chika Tojo séduit à nouveau par certaines planches d'action très réussies, où elle sait exploiter l'aspect aérien des affrontements pour offrir quelques bons angles de vue, mais où elle s'applique aussi à faire ressortir toute la puissance de Tanya, ainsi que sa hargne via quelques plans rapprochés délicieusement excessifs. Mais on reste tout aussi intéressé par la manière dont la mangaka nous propose de voir Tanya à travers sa binôme en formation Viktoriya, demoiselle qui est pour l'instant malheureusement un peu discrète en elle-même, ais que l'on retrouvera sans aucun doute plus tard dans le récit. Si action il y a, Tojo ne la rallonge pas inutilement, et continue de bien tirer parti du récit d'origine de Carlo Zen pour y immiscer de nouvelles petites informations sur cet univers via des encarts, ainsi qu'une réelle portée stratégique et tactique où les interaction (notamment celles entre Tanya et Viktoriya) et le respect de la hiérarchie ont leur importance. L'ensemble gagne ainsi encore un petit peu plus en intérêt par rapport au premier tome, me^me si l'omniprésence de Tanya tend parfois à trop reléguer les autres personnages au second plan.

Heureusement, d'autres personnages ont l'occasion de mieux se montrer dans la deuxième grande partie du volume, où il est question d'admettre ou non Tanya à l'Université militaire impériale suite à ses impressionnants exploits. Tout en nous faisant suivre des enjeux militaires loin du front, Zen et Tojo mettent en avant des figures importantes: les généraux de brigade Rudersdof et Zettour, ainsi que le commandant Rerugen, et chacun d'eux possède son avis sur ce qu'il faut faire de la fillette prodige... Ici, chacun de ces hommes et de ceux qui les entourent permettent d'éclairer encore lus une certaine vision de Tanya: assurément, elle est exceptionnelle sur le front, possède une magie puissante, et est extrêmement mâture pour son âge (ce que les personnages ne savent pas contrairement au lecteur, c'est qu'il y a en elle l'âme d'un homme adulte, donc forcément !). Et pourtant, Rerugen, après l'avoir observée, ne peut qu'émettre des doutes sur elle et l'ambigüité qu'elle dégage parfois... Qui est la vraie Tanya ? Le lecteur, lui, le sait bien. Malgré quelques légères rallonges, cette partie est très intéressante, d'autant qu'elle montre à nouveau que Carlo Zen ne néglige aucun aspect de son scénario.

Pendant ce temps, Tanya, elle, continue de percer les pages tout au long de la lecture. Pour ses exploits bien sûr, mais aussi pour son caractère plus "machiavélique" que son entourage ne le pense. Au front, ses compagnons pensent qu'elle a de l'empathie alors qu'en réalité serait prête à verser le sang de tous ceux qui l'entourent pour parvenir à ses fins. Quand on la voit à l'Eglise ou en train de prier en combat, on la prend pour une jeune fille pure, alors qu'elle ne fait que maudire Dieu et qu'elle exploite pour ses desseins personnels le fameux esprit patriotique... Il en résulte un côté très cynique toujours aussi plaisant, et contribuent beaucoup à l'unicité de l'oeuvre.

Avec ce deuxième tome, Tanya the Evil confirme donc un petit peu plus ses qualités. Le récit créé par Carlo Zen s'avère assez riche et complexe, et il faut bien suivre pour parfois s'y repérer (notamment concernant le rôle de certains personnages) ,mais la mangaka offre pour le moment une adaptation manga très appliquée et convaincante.


Critique 1 :

Maudite par Entité X, Tanya n'aspire qu'à une chose dans son monde, semblable au sien, mais teinté de magie : gagner un avenir loin du front. Pour cela, elle va devoir faire ses preuves sur-le-champ de bataille. Fort heureusement, le corps qui lui a été donné est un vrai paradoxe : il est celui d'une enfant de 11 ans, mais regorge de magie. Cette fois, c'est en binôme que Tanya va devoir combattre, aussi place-t-on à ses côtés le Caporal Serebryakov, une jeune femme loin d'avoir l'assurance de notre héroïne...

Après un premier volume qui posait habilement les bases du récit tout en développant toute une orientation militaire tactique, cette suite se situe dans la même veine et va développer le parcours de Tanya, tout en jouant sur les tactiques du conflit et les mécaniques de l'armée de ce monde presque fictif. S'appuyant toujours sur la Seconde Guerre Mondiale, Carlo Zen livre, sans son scénario d'origine, un récit assez dense et qui ne plaira pas forcément à tous. Encore une fois, les actions de Tanya sur le front sont décortiquées, il ne s'agit pas simplement pour les soldats de s'entretuer, mais d'appliquer un protocole, de survivre au combat, et de respecter les tactiques mises au point.

Toute la première partie du volume s'articule donc sur les exploits de Tanya au front. Une première moitié qui jongle entre les différentes explications stratégiques et pas mal d'action, assurant d'ailleurs le spectacle du volume tant Chika Tojo, par son dessin, met parfaitement en évidence la puissance de Tanya. Pour dynamiser le tout, le récit instaure de nombreux autres éléments à l'action, notamment les interactions entre Tanya et le Caporal Serebryakov, un excellent moyen d'expliquer bien des éléments sans tomber dans la narration gratuite puisque notre héroïne fait presque office de formatrice ici.

Dans la suite du tome, c'est l'aspect militaire loin du front qui nous est présenté puisqu’après ses prouesses au combat, qui en étonnera plus d'un, c'est le cadre de l'académie militaire qui est montrée. On sent alors toute une volonté d'explorer différents pans de l'armée de l'Empire tout un créant un fil conducteur à la progression de Tanya au sein de celle-ci. Rien n'est laissé au hasard, aussi on peut s'attendre à ce que le parcours de la fillette évolue en permanence, ce qui permettra au récit de se renouveler.

Enfin, loin de faire dans la simple surenchère d'action, le tome continue de décortiquer ce curieux personnage qu'est Tanya. Jeune fille surdouée aux yeux des uns, mais salaryman maudit dans le corps d'une gamine pour les lecteurs, la demoiselle fait part d'une ambiguïté intéressante tout le long du tome. Aussi Tanya est capable d'être un soldat parfaitement complice avec ses camarades, comme prouver que les autres ne sont que des pions pour qu'elle puisse accomplit ses objectifs. Une héroïne qui revêt un masque solide aussi et qui feint d'être croyante tout en maudissant Dieu, ce qui aboutira même à une séquence pleine de foi, évidemment rendue absurde quand on connait le tempérament du personnage.

En définitive, Tanya The Evil poursuit sur sa voie, sans s'en détourner. Ne tombant pas dans la facilité, le récit garde son identité grâce à son développement de l'aspect militaire du titre, tout en jouant sur une héroïne qui a le caractère pour plaire aux lecteurs. Un divertissement toujours efficace donc, on suivra la suite avec autant d'intérêt.


Critique 2 : L'avis du chroniqueur
Koiwai

14.5 20
Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Takato
15 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs