Tamami - The observer Vol.1 - Actualité manga

Tamami - The observer Vol.1 : Critiques

Kansoku-sha Tamami

Critique du volume manga

Publiée le Lundi, 02 Juin 2014

Chronique 1
Seichirô Kakôin fait partie de l'élite, des riches de ce monde, de la classe dominante du Japon, et à ce titre il poursuit ses études dans la plus prestigieuse université du pays : celle de l'école Keihô, qui accueille les enfants de riches de la primaire à jusqu'aux hautes études.
C'est du moins ce qu'il fait croire à ses camarades, car en réalité, celui qui se fait nommer Seichirô n'est rien d'autre qu'Ichirô, un jeune homme sans le sou, vivant dans un taudis, et vouant un dégoût profond pour les enfants de riche dont l'avenir brillant est déjà tout tracé. Et c'est pour se faire une place parmi ceux qu'il déteste que, jour après jour, il se rend à l'université où il se fait passer pour un brillant élève, nouant des liens factices avec son entourage pour grimper les échelons. Et ça tombe bien, car une opportunité s'ouvre bientôt à lui, quand un camarade de la fac lui propose de le remplacer pour un cours particulier auprès d'une collégienne issue d'une famille extrêmement riche. Il est bien décidé à faire bonne figure pour se faire remarquer, mais il ne sait pas encore à quel point sa jeune élève, Tamami, va bouleverser ses plans...

Tel est le pitch de départ de Tamami the observer, nouvelle série en trois tomes des éditions Komikku, signée Hiroto Ida, un auteur jusque là inconnu en France. L'histoire nous plonge aux côtés d'un héros, ou plutôt d'un anti-héros rongé par l'ambition, ce qui le pousse à mentir à son entourage de riches, et, bientôt, à manipuler les autres, à commencer par Tamami, la fillette dont il se retrouve professeur particulier, et qui n'a pas fini de le faire tourner en bourrique tant elle a tout de la gamine pourrie-gâtée, donnant ses ordres et ne prenant même pas la peine de retenir le nom de celui qui est à son service. Seulement, cette fillette n'a pas fini de l'étonner, et l'auteur prend bien le temps d'intriguer autour de son statut particulier. Car alors qu'elle-même l'ignore, la jeune Tamami semble posséder une faculté pour le moins étonnante, que l'on devine peu à peu : celle de faire apparaître dans un objet clos (une boîte, un sac...) ce qu'elle pense y trouver. Le mangaka se réapproprie ici la célèbre expérience du chat de Schrödinger pour offrir un pouvoir plutôt original, qui intrigue autant le lecteur qu'Ichirô, l'ambitieux jeune homme y voyant évidemment un excellent moyen de parvenir à ses fins...

L'intrigue est alors bel et bien lancée, et Ichirô devra redoubler d'ingéniosité pour garder auprès de lui Tamami et pour, peut-être, grimper les échelons. Dans un premier temps, il s'agira pour lui de voler à son camarade la place de professeur officiel de la jeune fille, puis de consolider sa réputation auprès des autres, par exemple en aidant une étudiante à démasquer un escroc au jeu. Ce sont principalement ces deux "missions" qui occupent ce premier tome, et dans les deux cas on appréciera le grand sens de la ruse et de la manipulation d'Ichirô, un personnage principal pour l'instant encore assez énigmatique, à la fois sombre et intéressant, qui n'hésite pas à jeter sans état d'âme le discrédit sur les gens qui lui font obstacle, mais qui reste fascinant dans sa capacité à prévoir des pièges pour écarter les menaces. Dans tout ceci, le pouvoir de Tamami est encore discret, mais est utilisé à bon escient quand il le faut, Ichirô n'hésitant pas à manipuler la fillette qui, sous ses airs hautains, reste une enfant. L'évolution de la relation entre Ichirô et Tamami est également assez prometteuse, la gamine, extrêmement curieuse de tout et n'ayant globalement pas froid aux yeux, semblant s'intéresser de plus en plus à son prof, qu'elle suit un peu partout avec une certaine confiance mêlée de curiosité...
Il y a néanmoins, dans tout ceci, quelques limites liées à la facilité avec laquelle Ichirô résout ses deux premiers conflits. Le premier, contre son camarade et professeur officiel de Tamami, peine à dégager de la tension, de par le côté un peu ridicule du plan d'Ichirô à base de petite culotte, et encore plus au vu de la chute too much qui place un petit humour pas forcément bienvenue. L'affrontement contre l'escroc du jeu est déjà plus tendu mais souffre aussi de petites facilités, à commencer par la façon dont Ichirô parvient à mettre la main sur la trousse.

Il y a donc quelques imperfections plutôt propres à un début de série, mais dans les faits, Tamami the observer se lit tout seul et intrigue. Les premiers conflits sont un peu trop légers et faciles, mais le personnage principal attise beaucoup la curiosité de par ses ambitions et ses ruses, et le pouvoir de la jeune Tamami devrait beaucoup apporter à ses plans. C'est d'autant plus intrigant que la fin du tome accentue les mystères autour du pouvoir de Tamami et dévoile quelques bribes des raisons poussant Ichirô a tant détester les riches... Affaire à suivre !

C'est une habitude, Komikku nous offre une édition de bonne facture : papier épais et agréable, traduction vive, bonne qualité d'impression... Il y a juste, comme souvent, quelques fautes d'inattention discrètes.
 
 


Chronique 2
Notre société est composée de deux types d’individus : les dominants et les dominés. Ces derniers constituent le bas fond de la société et sont livrés à eux même, condamné à vivre dans le besoin, tandis que les premiers n’ont que des possibilités, doivent beaucoup à leur contexte familial et ne fréquentent surtout pas ceux des ghettos.

Seiichirô Kakôin est un dominant, fréquentant une université réputée et jouissant d’une bonne réputation auprès de ses camarades. Du moins, en apparence… Réellement, Ichirô Kakoise vit dans un taudis, n’a presque pas un sous pour vivre et, surtout, déteste cette société, au point d’être prêt à tout pour appartenir à la caste des dominants. C’est ainsi que le jeune homme se fait passer pour celui qu’il n’est pas et n’hésite pas à manipuler son prochain pour son propre intérêt. Ainsi, le jeune homme se trouve un bien intéressant objectif quand un de ses « amis » propose de le remplacer en tant que précepteur d’une jeune fille de bonne famille. Tamami possède un étrange pouvoir inconscient, celui de faire apparaître dans un petit espace clos ce qu’elle désire, un don qu’Ichirô va tenter d’utiliser à son avantage…

Continuant à développer son sympathique catalogue éditorial, Komikku nous propose un seinen à suspense basé sur des manipulations et conflits sociaux, le tout pour une histoire en seulement trois tomes. Bonne pioche pour l’éditeur ? Plutôt oui, car ce premier opus de Tamami the observer se révèle particulièrement sympathique.

Le titre nous propose de suivre Ichirô, individu évoluant dans une société divisée entre dominants et dominés, autrement dit riches et pauvres. Dès les premières pages, le personnage intrigue par son ambiguïté. Il n’a rien d’un surdoué ou d’un génie mais parvient à se faire passer pour un étudiant de la haute société, se forgeant un important cercle d’amis, alors qu’il méprise chacun d’entre eux et guette une occasion de les manipuler. Toutefois, Ichirô se démarque du cliché du manipulateur de base par le fait qu’il n’a rien d’un génie. Calculateur, certes, il n’est néanmoins pas l’individu le plus charismatique qui soit, faisant de lui un citoyen frustré dont le seul rêve est d’évoluer dans la société luxueuse. Le personnage s’avère ainsi intéressant à suivre, et le lecteur attend des développements autour de lui.

Ichirô va ainsi rencontrer Tamami, jeune fille de la haute société dont il sera le professeur particulier. Gamine capricieuse par excellence, sa particularité est d’être inconsciemment dotée d’un pouvoir étrange. Hiroto Ida, le mangaka, se base sur l’expérience du Chat de Schrödinger, un travail de l’ordre de la physique quantique. Que l’on se rassure, les personnages expliquent l’essentiel de cette expérience durant le récit, mais que les origines de cette pensée n’ai aucune influence avec le pouvoir de Tamami. Ainsi, la jeune fille a le don de faire apparaître ce dont elle croit la présence dans une boîte ou un objet hermétique. Cette faculté est présentée comme le centre de l’histoire et symbolisera l’outil de duperie de la part d’Ichirô, mais aussi l’intérêt que cet antihéros vouera à la demoiselle.
Le tome se découpe en plusieurs histoires mettant en scène ce duo improbable, des scénarios où la manipulation prime sur le reste. Le point d’orgue de chaque récit, c’est bien de savoir comment Ichirô parviendra à ses fins, que ce soit pour obtenir le titre de tuteur définitif de Tamami ou dévoiler au grand jour la tricherie d’un joueur malhonnête. Les chapitres de cet opus ne font pas avancer le scénario à proprement parler et il faudra au lecteur attendre la toute fin du volume pour en apprendre plus sur le personnage d’Ichirô. Tout reste assez vague mais dès ce moment, le personnage principal du récit apparaît plus sympathique, et surtout plus intéressant. On ne doute d’ailleurs pas une seule seconde que Hiroto Ida a toutes les cartes en main pour nous proposer deux prochains volumes passionnants.

En fait, cette absence d’intrigue générale est le principal souci de ce volume, sans compter que le mangaka peine un chouïa à exploiter correctement le pouvoir de Tamami. L’idée est ingénieuse, certes, mais n’est pas assez approfondie, créant la nécessité pour Ichirô d’avoir recours à des stratagèmes un peu simplistes. Ainsi, l’intensité du tome en pâtie, ce qui est dommageable pour un seinen à suspense.

Du côté du dessin, il est à noter l’habilité pour l’auteur de dépeindre graphiquement son personnage central, Ichirô. Tandis sympathique, tantôt fourbe, Hiroto Ida parvient à faire ressortir justement les différentes facettes de son personnage, un atout technique majeur étant donné le ton du récit.
Comme à son habitude, Komikku nous fournit une très bonne copie en matière d’édition. L’adaptation du titre est fluide et l’impression générale de bonne qualité. C’est un ouvrage de qualité que nous avons entre nos mains.

En ce printemps 2014, Komikku frappe fort avec trois nouvelles séries. Tamami the observer est un titre prometteur qui, s’il ne totalise que trois tomes, a les atouts pour devenir une courte série passionnante. Pour l’heure, l’œuvre s’avère intéressante mais pas encore passionnante, on attend que le mangaka aille plus loin dans la manipulation et dans le développement du don de Tamami. Le titre possède néanmoins un protagoniste intéressant dont nous suivrons l’évolution avec grand intérêt.
 
 

Critique 3

Depuis qu'elle s'est lancée dans l'édition, la librairie ou devrais-je dire les éditions Komikku ont promis de mettre en avant des titres avec un intérêt particulier, ceci dans le but de ne pas saturer le marché avec des séries qui se ressemblent toutes entre elles. Nous avons eu droit depuis à des titres plutôt sympas qui avaient tous un certain potentiel pour qu'on se penche dessus. Et bien il en est de même pour Tamami the observer qui a de quoi intriguer dès la lecture de son synopsis !

Le manga nous entraîne à suivre Ichirô, un jeune homme qui depuis fort longtemps côtoient les riches de la prestigieuse école de Keihô où sont inscrits les élèves les plus riches du pays. Son but ? Se faire ami-ami avec tout le monde pour rentrer lui aussi dans la case des "dominants" et avoir sa part de pouvoir. Pour cela rien de tel que de faire le bon copain de tout le monde, toujours prêt à servir dans ce univers faux où tout peut être renverser d'un moment à l'autre; d'ailleurs Ichirô n'est qu'un nom d'emprunt puisqu'il s'appelle en réalité Ichirô. Mais un jour, une rencontre va bouleverser sa vie et sa quête : Tamami, une collégienne en première année et surtout plein aux as. Alors que Ichirô s'engage pour être son nouveau professeur particulier il va se rendre compte que cette dernière possède un étrange pouvoir qui rappelle la fameuse expérience du chat de Schrôdinger, une expérience de pensée qui met en évidence la capacité de faire apparaître dans une boîte un objet dont on croit à la présence. En quelque sorte, il suffit à Tamami de croire qu'il y a un tel objet dans une boîte pour le faire apparaître comme par magie ! Ichirô va voir ici une grande opportunité pour se servir de ce pouvoir afin d'accomplir petit à petit son but...

Tamami the observer a cette qualité de dépeindre un monde tout à fait réaliste, illustrant la corruption engendrée par les riches et leur manière de pouvoir se permettre plus de choses que les gens "normaux", cependant à ça est ajouté une pincée de fantastique qui vient donner tout l'intérêt à la série. Le manga se classe parmi les titres comme Liar Game : mêlant suspens et stratégie, le héros doit utiliser sa matière grise en pensant à tout ce que peut apporter le pouvoir de Tamami pour arriver à ses fins.
La première moitié du volume se contente avant tout de nous présenter les personnages : Ichirô est typiquement ce genre de personnage qui en a marre de rester dans son contexte de vie et veut surgir parmi le reste des gens en montrant que lui aussi peut avoir du pouvoir. Tamami elle a tout de la peste sans sentiment qui aura de quoi énerver plus d'un, mais Ichirô devra la supporter telle quelle pour être en mesure de bénéficier de son pouvoir, pouvoir dont elle ignore d'ailleurs elle-même l'existence.

C'est dans la seconde partie du tome que l'on rentre dans le vif du sujet. Le nouveau duo, qui commence peu à peu à s'apprécier, vont être entrainés à défier un joueur de poker qui semble ne jamais perdre une partie. Ichirô découvrira très rapidement que cet homme triche forcément, mais comment montrer ça aux yeux de tout le monde ? Commence donc une partie endiablée où l'auteur nous dévoile comment il va exploiter le talent de ses personnages pour nous offrir des séquences au climax croissant au fil des pages, et tout ça pour un résultat plutôt envoutant !
Malgré tout, nous n'avons pas là non plus la révélation du seinen, pour cause il faut avouer que tout s'enchaîne avec une certaine facilité : les différentes scènes où les héros doivent se servir de leur talent sont un brin too much et auraient mérité un petit peu plus de réalisme. De même, on aurait apprécié un héros un peu plus développé, surtout sur sa volonté de défier les riches, comme par exemple un souvenir qui l'aurait poussé vraiment à faire ça, etc... Mais bon, pour un début cela reste efficace et très fluide et à part si vous êtes vraiment du genre pointilleux, cette lecture aura de quoi vous satisfaire d'un bout à l'autre. Notons que l'intrigue semble vouloir se développer grâce à la toute dernière page qui présente un personnage étrange épiant nos héros...

Au niveau du graphisme, l'auteur s'en sort pas trop mal même si son dessin est encore perfectible. Tamami justement s'avère parfois être dessinée de manière assez maladroite, un fait un peu dommage vu que c'est un des personnages principaux. L'édition elle se veut d'une très bonne qualité dans l'ensemble malgré quelques petites coquilles par-ci par-là, sans être très dérangeantes tout de même. Nous avons donc là une série qui commence sur de bonnes bases, et qui pourrait finir par être vraiment passionnante selon son développement dans les deux volumes qui suivent !
 

Critique 3 : L'avis du chroniqueur
Kiraa7

15 20
Critique 2 : L'avis du chroniqueur
Takato

14 20
Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Koiwai
14 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs