Tamahagane Vol.1 - Actualité manga

Tamahagane Vol.1 : Critiques

Tama Hagane

Critique du volume manga

Publiée le Mardi, 28 Février 2012

Tamahagane est un seinen d'Umetaro Saitani sorti chez Doki Doki. Le mangaka est connu chez l'éditeur pour We need kiss et G.C.U., des mangas coquins et de qualité très médiocre. Peut-il relever la barre avec Tamahagane ?

L'histoire du manga est somme toute classique. Hayato et Sakura sont deux lycéens qui doivent participer à un tournoi de kendo. En réalité, Sakura, la capitaine du club de kendo, a entraîné son ami dans cette aventure car il manquait un membre pour y participer. Après une séance d'entraînement plutôt mouvementée, Hayato remarque qu'un étrange tatouage est apparu sur son bras. Cette marque rappelle à Sakura un sabre que le jeune homme détient dans son débarras. Ils vont le chercher, Hayato le dégaine, et les deux lycéens se retrouvent transportés comme par enchantement en 1864 au milieu d'un passage à tabac. Porté par son courage et par la puissance de son sabre, Hayato vient en aide à Kasumi, une jeune fille dont la principale caractéristique est d'avoir une poitrine généreuse. C'est ainsi que débute Tamahagane, une histoire à base de voyage temporel, de samourais, de sabres interdits et de petites culottes.

C'est donc par le biais d'un schéma vu et revu à maintes reprises qu'Umetaro Saitani choisit de débuter son récit. Comme on peut le deviner, la suite des événements manque elle aussi cruellement d'originalité. Les situations prévisibles s'enchaînent les unes aux autres. L'auteur aura vite fait de nous présenter le grand méchant et ses sbires, ainsi que le alliés du héros. Les personnages sont tout ce qu'il y a de plus manichéens. De cette manière le lecteur a vraiment l'impression d'être pris pour une buse. Mais il n'est pas au bout de ses surprises... En arrivant en 1864, Hayato voit ses cheveux pousser d'un coup (sans aucune explication, mais après tout, on s'en fout un peu), nous offrant ainsi l'une des coupes de cheveux les plus ridicules vues dans un manga. Sans que le lecteur ne sache pourquoi, tous les personnages de 1864 affirment que le sabre de Hayato a été forgé par le maître de Kasumi, aujourd'hui décédé. On remarque ainsi, qu'en plus de ce lien, les deux personnages arrivent à manier le sabre interdit, parlent de la même manière et surtout ils ont la même coiffure ridicule !! Coïncidence ? A moins que le lecteur soit pris pour un abruti...

Définitivement les ficelles scénaristiques sont trop grosses... Tout est prévisible, de l'intrigue au déroulement des combats. Quand l'auteur tente de maltraiter un de ses personnages, on n'y croit pas une seule seconde. Tamahagane est bourré de clichés du shonen employés de manière galvaudée. Ne vous attendez pas à voir des combats crédibles entre samourais... Ici l'auteur fait porter des attaques censées être classes par ses personnages. Oui, censées. Parce que le résultat est plus ridicule qu'autre chose. Sans compter que le déroulement des combats est stéréotypé à souhait. Hayato n'est pas avantagé mais d'un coup le pouvoir du sabre se révèle, alors il prend le dessus. Mais c'est sans compter sur une botte secrète de son adversaire. Mais grâce au pouvoir de l'amitié Hayato reprend le dessus. Pffff, c'est pathétique...

Les personnages sont tout aussi ridicules. A commencer par le héros. On sent la volonté de l'auteur de le rendre charismatique, mais le résultat n'est pas là. C'est plus une tête à claque qu'autre chose. Il répète souvent «tu dépasses les bornes», et on se demande bien si c'est une tentative de comique de répétition ou bien si l'auteur pense donner du charisme à son personnage ainsi. En tout cas, c'est manqué. En plus c'est un idiot comme on en a rarement vu. Il ne réagit à rien et ne comprend rien. Il peut avoir une marque qui apparait sur le bras ou des cheveux qui lui poussent d'un coup jusque dans le dos qu'il reste stoïque, comme si tout était normal... Sakura ne sert à rien. Sa présence est justifiée par le fait qu'elle aime étudier l'histoire et ainsi elle explique quelques situations à l'abruti qui sert de héros. Mais le manga est tellement peu crédible qu'on passe facilement outre son contexte historique. Son autre fonction est de se faire tripoter les seins, déshabiller et de montrer sa petite culotte à tout bout de champ. Comme tous les autres personnages féminins du manga. C'est désolant... Mais on en attendait pas plus de la part d'Umetaro Saitani. Les autres personnages sont eux aussi des clichés sur pattes. Inutile de s'attarder dessus. L'auteur essaie juste de leur donner du charisme, mais il foire son coup à chaque fois. Le résultat est un mélange entre pathétique et comique.

Pour couronner le tout, le trait de l'auteur n'est pas terrible, vraiment trop irrégulier. Sur certaines cases les visages des personnages sont réussis, mais il faut bien les chercher... En plus de ça les combats virent au n'importe quoi et les suivre devient rapidement un calvaire. Même les scènes de fan service ne sont pas toujours appliquées... Au niveau des décors, c'est minimaliste. On en attend tout de même beaucoup plus pour un manga se déroulant au Japon de l'ère Edo.

Il n'y a rien à redire sur le travail de Doki Doki qui nous rend une copie correcte. Si le volume ne contient aucune page en couleurs, l'éditeur a conservé les croquis de l'auteur et a traduit et expliqué des faits historiques.

En définitive, Tamahagane est un divertissement sans réelle prétention. Mais c'est un divertissement raté. N'ayons pas peur des mots, il s'agit bien là d'une croûte qui fera sourire les amateurs de second degré et de mauvais goût. Une histoire vue et revue, des ficelles grosses comme le monde, des personnages ridicules, du fan service gratuit, voilà à quoi se résume le seinen d'Umetaro Saitani. Si vous cherchez un bon manga, passez votre chemin. Après un tel début, on attend rien des deux volumes suivants...


Critique 1 : L'avis du chroniqueur
jojo81
8 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs