Talentless Vol.1 - Actualité manga
Talentless Vol.1 - Manga

Talentless Vol.1 : Critiques

Munou na Nana

Critique du volume manga

Publiée le Jeudi, 14 Juin 2018

Après un Birdcage Castle pas déplaisant à suivre, mais qui doit confirmer, les éditions Doki-Doki nous proposent de découvrir en ce mois de juin leur deuxième série estampillée Square Enix, un titre en cours de parution depuis 2016 dans le magazine Shônen Gangan, aux côtés de séries comme IM ou A Certain Magical Index. Au programme, une histoire mettant en scène des adolescents ayant des pouvoirs... Encore ? Oui, mais en exploitant le sujet d'une façon un petit peu étonnante, Talentless pourrait tout à fait réussir à tirer son épingle du jeu.


Nous sommes dans un monde où certaines personnes ont des pouvoirs, et où elles sont alors envoyées en formation dans une école d'élite sur une île perdue au beau milieu de l'océan, afin d'être prêts à combattre une mystérieuse menace nommée "les ennemis de l'humanité". Nanao Nakajima fait partie de ces élèves depuis 6 mois, mais cet adolescent plutôt discret a beaucoup de mal à s'intégrer parmi les autres, d'autant que son pouvoir est un peu considéré comme faible. Régulièrement pris à partir par la brute ou le beau gosse de sa classe, il préfère rester effacé. Mais voilà qu'arrivent dans la classe deux nouveaux élèves: un dénommé Kyôya, et surtout Nana, jolie et joviale jeune fille qui attire très vite l'attention, et qui se prend rapidement de sympathie pour Nanao. Le jeune garçon ne sait pas encore à quel point Nana, qui n'est pas sur l'île par hasard et qui prétend avoir le pouvoir de lire dans les pensées, va bouleverser sa vie...


Le premier chapitre de Talentless s'avère assez malin dans sa construction. En nous plongeant aux côtés de Nanao que l'on pense être le personnage principal, le scénariste Looseboy pose de façon assez intrigante les premières bases de son récit, et c'est à travers les yeux de cet adolescent que l'on découvre la pétillante et mignonne Nana, demoiselle qui, en sympathisant avec lui, va le pousser à s'affirmer un peu plus. On pense alors se diriger vers un récit classique où un jeune adolescent replié va évoluer et s'affirmer... et la toute fin du premier chapitre vient alors parfaitement tout faire basculer dans un bon moment-choc ! Ce moment-choc étant vraiment l'élément qui surprend et qui lance la série, il est peut-être dommage que le synopsis en 4e de couverture en dise légèrement trop sur Nana. Mais il faut avouer qu'il est plutôt difficile de présenter la série sans en dire trop, c'est pourtant ce qu'on va essayer de faire dans la suite de cette chronique.


On comprend dès le chapitre 2 que le réel personnage central est donc Nana, adolescente qui cache bien des choses sous son joli minois joyeux, car elle n'est pas sur l'île innocemment et doit mener une mission précise. Une mission loin d'être jolie... Quelle vérité se cache derrière l'envoi des porteurs de pouvoirs sur l'île ? Qui sont réellement les "ennemis de l'humanité" ? On découvre très vite les réponses à ces questions, en même temps que la vraie mission de Nana. Et dès lors, c'est un autre regard que l'on porte sur le récit. Un regard qui peut être déstabilisant, dans la mesure où les frontières entre le bien et le mal deviennent d'emblée très floues à travers Nana, héroïne qui, pour l'instant, accomplit son rôle sans état d'âme. Pourtant, les "ennemis" qu'elle doit abattre n'apparaissent clairement pas méchants, certains montrent même vraiment un bon fond, alors est-elle vraiment du bon côté ? C'est peut-être cette ambiguïté qui offre le plus de promesses à la série.


En attendant, suivre Nana est intéressant, car dès le 2e chapitre les auteurs nous plongent vraiment à ses côtés, fomentant ses plans et faisant attention à tous les détails pour ne pas se faire démasquer. De fil en aiguille, des petits éléments qui paraissent au départ incohérents, comme le soi-disant "pouvoir" de la jeune fille, finissent alors par être assez bien pensés même s'il y a quelques facilités, et on reste assez pris par le sens de l'observation et de la déduction que l'adolescente, sûrement entraînée pour ça, montre. Néanmoins, elle pourrait très vite tomber sur un obstacle de choix en Kyôya, l'autre nouvel élève arrivé en même temps qu'elle, qui parvient à intriguer tout au long du volume avant de révéler un peu plus son potentiel à la fin.


Les choses sont donc facilement prenantes et intrigantes au final. Néanmoins, il y a un point où pour l'instant le récit peine à être immersif, et c'est son univers global qui reste trop en surface. On ne sait pour ainsi dire rien de l'état du monde, on n'a que quelques données sur les porteurs de pouvoirs et sur l'île, et on se pose forcément quelques questions fâcheuses qui ont vite besoin d'une réponse. Pourquoi les porteurs de pouvoirs sont-ils apparemment tous des ados ? Pourquoi envoyer une gamine pour une mission pareille ?


Visuellement, Iori Furuya a un trait bien estampillé Square Enix. Rien de très original, mais l'ensemble a le mérite d'être assez clair et très expressif, malgré quelques inégalités. Dans l'ensemble, ça accompagne bien le récit.


En somme, il y a des choses à améliorer, mais ce premier volume de Talentless sait très facilement piquer la curiosité, surtout pour l'ambiguïté de son héroïne et de sa mission.


Doki-Doki livre une belle édition, avec un papier bien épais, une très bonne qualité d'impression et une traduction soignée de Jean-Benoît Silvestre. On appréciera aussi la première page en couleur.


Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Koiwai
14 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs