Taboo Tattoo Vol.11 - Actualité manga
Taboo Tattoo Vol.11 - Manga

Taboo Tattoo Vol.11 : Critiques

Taboo Tattoo

Critique du volume manga

Publiée le Mardi, 07 Février 2017

Dans le but d'entamer la confrontation finale contre la princesse Âryabatha, nos héros se mettent en route pour le Pôle Nord et, une fois sur place, parviennent à briser la bulle dans laquelle l'ennemie s'est isolée. Il ne leur reste plus qu'à pénétrer dans son antre. Mais une fois à l'intérieur, ils ne seront pas au bout de leurs peines face à un redoutable binôme ennemi, et plus que jamais la mort n’aura un parfum de souffrance et de sang...

Shinjirô installe vite son ambiance dans ce tome se déroulant quasiment entièrement dans le repaire ennemi, car le lieu en question est loin d'être ragoûtant : sol, plafond et parois semblent faits de muscles et de chair, pour un rendu qui dégage d'emblée quelque chose d'un peu crade et malsain. Une atmosphère parfaite pour faire entrer en scène deux ennemies redoutables... ou devrait-on plutôt dire une ennemie redoutable, puisque la dénommée Bukka n'est qu'une marionnette entre les mains de Harsha, cette dernière s'imposant sans difficulté comme la plus horrible psychopathe depuis le début de la série. Surnommée "le diable", la demoiselle, destinée comme ses "soeurs" à fusionner avec Ârya quand l'heure sera venue, ne se sent heureuse que quand elle torture, brise psychologiquement et physiquement ses proies avant de les tuer le plus lentement possible, les personnes tombant entre ses mains sombrant alors dans un désespoir ou une folie qui la comblent d'extase. Armée d'un pouvoir qui lui permet de contrôler les mouvements des autres, elle se fera un plaisir de mettre ses proies dans des situations ignobles : arrachant à mains nues les intestins pour les sectionner un peu et regarder son ennemi agoniser lentement, extirper un coeur palpitant de la poitrine pour l'exhiber devant les yeux encore ouverts de son propriétaire... voici quelques-unes des plus adorables mignonneries dont est capable la fifille. Vous l'aurez donc compris, ce tome est imprégné de gore vraiment crade et de cruauté, à cause d'une adversaire qui semble particulièrement forte, personne ne sachant vraiment comment contrer son incroyable pouvoir, et son camp lui-même ayant peur d'elle.

Si Taboo Tattoo n'a jamais été un modèle de finesse, sachez donc que Shinjirô va de plus en plus loin, ce qui pourrait en rebuter certains, car bien souvent c'est particulièrement gratuit, même si plutôt réussi visuellement. Cela dit, le gore est loin d'être le seul élément sur lequel Shinjirô joue de plus en plus.
Il y a toujours une petite pointe de fan-service, mais l'auteur prend plaisir à s'enfoncer de plus en plus souvent dans le douteux concernant ce point : par exemple, ici le "diable" Harsha a des allures de jeune fille se promenant sans culotte et jouissant en torturant ses proies, voilà qui vous donne une idée. Ça aussi, ça plaira ou non.
Le point où le mangaka part de plus en plus dans tous les sens reste toutefois un humour particulièrement fumé, comme si Shinjirô voulait lui-même troller sa série autrefois plus sérieuse que ça. Ne vous étonnez donc pas de voir le président américain, que l'on pensait mort après être tombé bêtement dans une crevasse, revenir de nulle part parce que le chef des armées américaines se doit d'être invincible, puis de le voir en armure voler dans le ciel comme Superman. Ne vous étonnez pas non plus d'apprendre que Sôsa pense avec ses muscles, réellement. Et étonnez-vous encore moins de découvrir le passé de Kâl et de son grand-père samouraï sénile, l'une ayant autrefois été un homme, tandis que l'autre fut l'un des leaders de la révolution sud-américaine en tant que mentor d'Hugo Chavez. Voilà... euh... Mieux vaut ne pas se poser trop de questions, vu que de toute façon ces petits délires n'ont généralement pas d'impact dans l'histoire, tout au plus brisent il un peu l'aura de charisme que dégageaient auparavant certains visages (comme Kâl).

Et Seigi dans tout ça ? Hé bien, il est assez peu présent, et pas vraiment actif, en se contentant de retrouver sur sa route une ennemie qui reste pour l'instant sage en préférant lui donner quelques infos face à Harsha. Il promet de se réveiller un peu plus par la suite, mais en attendant on peut s'étonner de le voir si peu hostile envers Îl (bah, après tout, elle a juste bouffé son amie d'enfance...).

Conclusion : à désormais deux tomes de la fin de la série, Taboo Tattoo, ça part de plus en plus en cacahuète. Entre la surenchère de scènes gores cruelles et celle de petits passages complètement nawak qui semblent avoir vocation humoristique, Shinjirô semble faire un peu ce qui lui passe par la tête tout en essayant de conserver un certain sérieux, ce qui donne un truc plutôt bizarre... mais plutôt rigolo à suivre si l'on accepte d'entrer dans les trips fumeux de l'auteur, d'autant que visuellement cela reste souvent bien fichu. Dans tous les cas, la série s'est étonnamment écartée peu à peu des ambitions affichées dans les premiers volumes, et ça, ça pourrait laisser des lecteurs sur le carreau.


Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Koiwai
11.5 20
Note de la rédaction