Critique du volume manga
Publiée le Mardi, 01 Octobre 2019
Après un quatrième opus consacré aux sides-stories, dont l'assez moyen Calibur mais le très bon Mother's Rosario, Reki Kawahara entame l'arc le plus ambitieux de Sword Art Online avec cet épais volume cinq, qui correspond aux tomes 9 et 10 japonais. Un début d'arc qui commence à remonter, puisque son écriture date de début 2011, soit avant l'adaptation animée et par conséquent la grande popularité de SAO.
Quelques temps après l'affaire Death Gun, Kirito occupe un petit boulot pour Seijirô Kikuoka et son système RATH, dont le jeune homme ne sait que peu de choses si ce n'est qu'il s'agit d'un monde virtuel novateur. Cette expérience prend un tournant nouveau après une agression par un ennemi bien connu, tandis qu'Asuna se trouvait à ses côtés. Présumé mort, Kirito se réveille pourtant dans l'Underworld, le monde virtuel du projet RATH duquel il ne peut sortir. A la recherche d'indices pour regagner la réalité, il atterrit au village de Ruild où il rencontre Eugeo, un jeune garçon d'à peu près son âge. A ses côtés, il va apprendre le fonctionnement de ce nouveau monde, et chercher le moyen de revenir parmi les siens.
En parallèle, Asuna se doute que l’hospitalisation de Kirito cache quelque chose, et va chercher à le retrouver et en savoir plus sur RATH...
Avec ce cinquième opus, Reki Kawahara semble avoir la volonté de dépayser son lectorat. Si on connaît maintenant le cheminement classique d'un arc de SAO, l'auteur nous prend au dépourvu avec un long prologue déstabilisant, au cours duquel Kirito vit son enfance dans un monde virtuel aux côtés d'Eugeo et d'une certaine Alice... Difficile de voir où l'écrivain veut en venir à cet instant, mais difficile de ne pas être curieux de découvrir où il cherche à nous mener.
La véritable histoire d'Alicization ne démarre finalement qu'après 70 pages, qui nous permet de retrouver Kirito dans sa réalité. Dès lors, il faut reconnaître que l'arc début sur les chapeaux de roue, introduisant des concepts complexes tels que la fluclight, et amenant des événements dramatiques qui nous permettent de confirmer qu'Alicization sera très certainement un arc différent, peut-être plus mature selon ce que la suite nous réserve, mais en tout cas beaucoup plus fouillé.
Car si Reki Kawahara avait le fâcheux défaut de survoler ses univers virtuels et se concentrer plus sur l'aventure de nos héros que sur l'immersion de ces mondes (chose paradoxale quand le propos de la saga est justement cette réflexion sur les univers virtuels comme réalités alternatives), il corrige largement le tir avec ce cinquième tome. Aussi, le volume jongle entre deux aspects, le premier étant l'aventure du protagoniste au sein de l'Underworld. A ce sujet, l'auteur nous offre un véritable redémarrage, un départ d'épopée où Kirito n'est plus nécessairement le héros invulnérable, et où il a tout à découvrir, au même titre que le lecteur. Si Reki Kawahara se permet quelques ellipses, il reste quand même fidèle à un parti-pris nouveau dans la saga : celui de développer une aventure plus conséquente, mais aussi de facilité l'immersion en développant énormément d'aspect de son nouveau monde. Si certains passages de narration trop insistants peuvent s'avérer ronflant, force est de reconnaître que ce nouveau rythme et ces ambitions apportent une dimension nouvelle à SAO.
En parallèle, le deuxième aspect de ce tome est un peu plus bancal. Du point de vue d'Asuna, il permet de faire progresser l'intrigue autour de RATH, notamment en dévoilant largement le personnage de Kikuoka. C'est très prenant d'une part tant les révélations sont nombreuses, mais parfois aussi un peu trop simple. C'est un défaut que Reki Kawahara n'a pas encore su corriger : ses phases de résolution sont assez ahurissantes, les déductions amenées sortant parfois du chapeau, et la fine équipe se montrant sans doute plus efficace qu'un Sherlock Holmes. Difficile de totalement y croire, le seul point fort de ces séquences étant d'amener une progression rapide du scénario.
En sortant de la lecture du volume, on comprend pourquoi celui-ci est intitulé « Alicization Beginning » (même s'il compile en réalité les tomes 9 et 10 japonais nommés « Beginningé et « Running). Tout semble être un immense démarrage pour préparer un terrain encore plus ambitieux, et les points forts du volume ne permettent tout de même pas de juger Alicization à cette simple lecture. Après des arcs assez succincts, prenant mais qui auraient pu faire bien mieux, Reki Kawahara nous lancent dans une véritable aventure dont il y a de quoi avoir hâte de connaître la suite.
Quelques temps après l'affaire Death Gun, Kirito occupe un petit boulot pour Seijirô Kikuoka et son système RATH, dont le jeune homme ne sait que peu de choses si ce n'est qu'il s'agit d'un monde virtuel novateur. Cette expérience prend un tournant nouveau après une agression par un ennemi bien connu, tandis qu'Asuna se trouvait à ses côtés. Présumé mort, Kirito se réveille pourtant dans l'Underworld, le monde virtuel du projet RATH duquel il ne peut sortir. A la recherche d'indices pour regagner la réalité, il atterrit au village de Ruild où il rencontre Eugeo, un jeune garçon d'à peu près son âge. A ses côtés, il va apprendre le fonctionnement de ce nouveau monde, et chercher le moyen de revenir parmi les siens.
En parallèle, Asuna se doute que l’hospitalisation de Kirito cache quelque chose, et va chercher à le retrouver et en savoir plus sur RATH...
Avec ce cinquième opus, Reki Kawahara semble avoir la volonté de dépayser son lectorat. Si on connaît maintenant le cheminement classique d'un arc de SAO, l'auteur nous prend au dépourvu avec un long prologue déstabilisant, au cours duquel Kirito vit son enfance dans un monde virtuel aux côtés d'Eugeo et d'une certaine Alice... Difficile de voir où l'écrivain veut en venir à cet instant, mais difficile de ne pas être curieux de découvrir où il cherche à nous mener.
La véritable histoire d'Alicization ne démarre finalement qu'après 70 pages, qui nous permet de retrouver Kirito dans sa réalité. Dès lors, il faut reconnaître que l'arc début sur les chapeaux de roue, introduisant des concepts complexes tels que la fluclight, et amenant des événements dramatiques qui nous permettent de confirmer qu'Alicization sera très certainement un arc différent, peut-être plus mature selon ce que la suite nous réserve, mais en tout cas beaucoup plus fouillé.
Car si Reki Kawahara avait le fâcheux défaut de survoler ses univers virtuels et se concentrer plus sur l'aventure de nos héros que sur l'immersion de ces mondes (chose paradoxale quand le propos de la saga est justement cette réflexion sur les univers virtuels comme réalités alternatives), il corrige largement le tir avec ce cinquième tome. Aussi, le volume jongle entre deux aspects, le premier étant l'aventure du protagoniste au sein de l'Underworld. A ce sujet, l'auteur nous offre un véritable redémarrage, un départ d'épopée où Kirito n'est plus nécessairement le héros invulnérable, et où il a tout à découvrir, au même titre que le lecteur. Si Reki Kawahara se permet quelques ellipses, il reste quand même fidèle à un parti-pris nouveau dans la saga : celui de développer une aventure plus conséquente, mais aussi de facilité l'immersion en développant énormément d'aspect de son nouveau monde. Si certains passages de narration trop insistants peuvent s'avérer ronflant, force est de reconnaître que ce nouveau rythme et ces ambitions apportent une dimension nouvelle à SAO.
En parallèle, le deuxième aspect de ce tome est un peu plus bancal. Du point de vue d'Asuna, il permet de faire progresser l'intrigue autour de RATH, notamment en dévoilant largement le personnage de Kikuoka. C'est très prenant d'une part tant les révélations sont nombreuses, mais parfois aussi un peu trop simple. C'est un défaut que Reki Kawahara n'a pas encore su corriger : ses phases de résolution sont assez ahurissantes, les déductions amenées sortant parfois du chapeau, et la fine équipe se montrant sans doute plus efficace qu'un Sherlock Holmes. Difficile de totalement y croire, le seul point fort de ces séquences étant d'amener une progression rapide du scénario.
En sortant de la lecture du volume, on comprend pourquoi celui-ci est intitulé « Alicization Beginning » (même s'il compile en réalité les tomes 9 et 10 japonais nommés « Beginningé et « Running). Tout semble être un immense démarrage pour préparer un terrain encore plus ambitieux, et les points forts du volume ne permettent tout de même pas de juger Alicization à cette simple lecture. Après des arcs assez succincts, prenant mais qui auraient pu faire bien mieux, Reki Kawahara nous lancent dans une véritable aventure dont il y a de quoi avoir hâte de connaître la suite.