Sword Art Online - Light Novel Vol.2 - Manga

Sword Art Online - Light Novel Vol.2 : Critiques Fairy Dance

Sword Art Online - Roman

Critique du volume manga

Publiée le Mardi, 23 Février 2016

Le cauchemar Sword Art Online s’est achevé après la victoire de Kirito sur le malveillant créateur, Akihiko Kayaba. La forteresse de l’Aincrad a disparu, et tous les joueurs encore en vie ont pu rejoindre le monde réel. Tous… ou presque, puisque plusieurs dizaines de joueurs ne se sont pas réveillés, dont Asuna, l’être cher au cœur de notre héros. Plus étrange encore, Agil aurait reçu l’information de la présence d’Asuna, enfermée dans un autre VRMMORPG : ALfheim Online. Un nouveau challenge d’imposé pour Kirito qui n’est pas conscient d’une chose, la présence de sa sœur, Suguha, dans ce même jeu virtuel…

Quelques mois après le premier volet, Ofelbe ne perd pas la main et propose la suite de Sword Art Online dans un second opus qui regroupe en réalité les tomes trois et quatre japonais, proposant alors l’arc Fairy Dance dans son intégralité. Certains connaissent peut-être l’histoire en long et en large grâce à l’anime et aux manga chez Ototo, mais il est indéniable que le support original, le texte écrit par Reki Kawahara, propose une tout autre vision de l’intrigue, plus longue et plus captivante.

Contrairement à l’arc Aincrad où l’écrivain naviguait d’une aventure à l’autre et n’avait pas vraiment exploité son univers dans le récit clef, le faisant alors dans des side stories, Fairy Dance propose une progression beaucoup plus juste et rythmée, développant un véritable scénario dans une optique bien précise et à travers un fil conducteur que Reki Kawahara semblait déjà avoir en tête au début de cette nouvelle histoire. Ainsi, le rythme est parfaitement entretenu et l’écrivain respecte le schéma classique d’un scénario romancé, enlevant alors le côté épisodique que l’on pouvait trouver dans le premier tome. En ce sens, c’est une aventure captivante que nous découvrons ici, sans compter qu’un très grand nombre de nouveautés est apporté.

C’est bien sûr l’univers d’ALfheim Online qui renouvelle grandement l’univers de l’œuvre. Exit alors le cadre assez simpliste d’Aincrad puisque le jeu présent s’apparente plus aux MMORPG tel que nous les connaissons, avec ses concepts de races et surtout différents axes de gameplay et de quêtes qui sont davantage décortiquées, donnant l’impression que l’auteur a voulu rendre un cadre plus riche dans lequel le lecteur se plongerait facilement comme s’il se lançait lui-même dans un jeu-vidéo. Cette densité associée à l’histoire évoluant en permanence et du point de vue de différents personnages, nous obtenons alors un récit de Fantasy certes destiné à un lectorat plutôt jeune, mais maîtrisé et efficace d’un bout à l’autre, ce même si les enjeux sont assez limités cette fois-ci puisqu’ils ne concernent que Kirito et Asuna.

Un ménage est aussi fait du côté des personnages puisque nombre d’intervenants de l’arc Aincrad n’ont droit qu’à une apparition au cours de l’épilogue, laissant place à Kirito, Asuna et surtout Suguha qui remplace l’Eclair Fulgurant en tant qu’accompagnatrice du héros. De manière assez peu originale, l’écrivain fixe rapidement une tension amoureuse dans le binôme, une romance que certains trouveront malvenue de par le lien entre Kirito et Suguha, mais qui est loin d’être superficielle par rapport à l’adaptation animée qui ne présentait les choses que de manière lisse. Ici, les personnages gagnent en complexité grâce à une narration qui s’adapte à tous les instants aux besoins de l’histoire. Le point de vue à la première personne n’est plus seulement celui de Kirito, que nous connaissons maintenant très bien, mais Suguha en fait aussi l’objet ce qui permet ainsi de découvrir une adolescente finalement attachante, perdue dans ses émois sentimentaux qui trouvent en ALfheim Online une certaine échappatoire à la réalité.

Ainsi, le lien entre réalité et mondes virtuels est une nouvelle fois le sujet central du récit, mais dans une autre optique que Aincrad qui visait à faire du jeu une réalité de laquelle les joueurs ne pouvaient se soustraire. Dans Fairy Dance, c’est la perception des deux mondes par les personnages qui est mise en avant, chacun voyant des avantages et des inconvénients dans l’un et dans l’autre, mais cherchant s’en cesse à s’évader des tourments de la société pour atteindre un univers onirique et sans limites, synonyme de liberté. Les mondes virtuels nous font pousser des ailes comme ils nous font perdre nos repères quant à la réalité, tant d’éléments qui sont au cœur de l’intrigue et prouvent bien que Reki Kawahara a connaissance de son sujet, en bon joueur de MMORPG qu’il est.

A côté du texte, on retrouve évidemment les illustrations d’abec, présentes au cœur du récit en noir et blanc, mais aussi sur des pages couleur en début et fin de volume. Si on peut regretter que l’artiste ne s’intéresse peut-être pas assez à des séquences clefs, aimant notamment beaucoup se pencher sur les personnages féminins du récit, son travail est visuellement superbe et l’harmonie des couleurs qu’il utilise saisissantes tant elles parviennent à retranscrire les multiples facettes d’ALfheim online, notamment l’une des grandes scènes de la bataille finale en fin de roman.

L’édition d’Ofelbe est une fois encore d’excellente facture, notamment dans l’impression de l’ouvrage qui utilise un papier d’excellente qualité et sait utiliser les différentes illustrations d’abec pour en faire un livre esthétiquement superbe. En revanche, quelques coquilles ont échappé à la vigilance de l’éditeur, notamment certains espaces au cœur de quelques mots, un problème qui n’est toutefois pas récurrent et reste finalement rare au cours de la lecture.

Le second volet de Sword Art Online est différent du premier dans sa manière d’écarter le danger et la dimension de survie, mais le périple nouveau de Kirito n’en est pas moins correctement rythmé, bien écrit et la narration habilement menée de manière à décortiquer en profondeur l’univers et la psychologie des personnages. En ressort une lecture qui, certes, ne révolutionne pas vraiment la Fantasy, mais propose une aventure captivante et des questionnements toujours aussi intéressants sur les univers virtuels et le rapport que nous pouvons avoir avec la réalité. Si l’anime, sur sa première saison, est une œuvre superficielle, le roman d’origine, lui, est d’une tout autre ampleur et permet un émerveillement bien plus conséquent.


Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Takato
16 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs