Critique du volume manga
Publiée le Vendredi, 07 Décembre 2018
Les éditions Ototo poursuivent l'édition des différents titres Sword Art Online, qui ne se limitent désormais plus à la retranscription des arcs du light-novel, s'étendant même aux adaptations de jeux-vidéos (comme Hollow Realization), ou des séries totalement originales (Girls Ops). Il n'est donc pas étonnant que le film Sword Art Online : Ordinal Scale, initialement sorti en 2017 au Japon, ait aussi connu sa propre version manga. Une bonne idée pour ceux qui se limitent à la version bande dessinée de la saga, notamment parce qu'Ordinal Scale présente quelques liens avec le scénario principal de SAO, Reki Kawahara ayant écrit cette intrigue.
Au dessin de ce titre, un certain IsII, que nous découvrons en France, mais qui a quelques titres à son actif au Japon, notamment une adaptation manga de Rinne no Lagrange.
En 2026, un nouvel appareil apparaît sur le marché : l'Augma. Ce dispositif de Réalité Augmentée, agissant sur son utilisateur, superpose des éléments virtuels sur la réalité. Parmi toutes les applications présentes sur la machine, un jeu fait de plus en plus parler de lui : Ordinal Scale. RPG en Réalité Augmentée, il compte déjà de nombreux joueurs dont Asuna, Klein, et évidemment Kirito. Seulement, au fil des parties, une rumeur se répand : les boss l'Aincrad seraient repris lors de campagnes du jeu. Quel mystère se cache derrière tout ça ?
La version manga d'Ordinal Scale se veut très fidèle au film éponyme, et ceux qui ont vu le long-métrage à plusieurs reprises ne seront pas surpris par les événements présentés dans ce premier opus. Pour les autres, force est de reconnaître que cette nouvelle intrigue apporte un peu d'originalité dans le paysage SAO grâce au concept de l'Augma, utilisant la Réalité Augmentée plus que la Réalité Virtuelle. Bien qu'il s'agisse encore d'un jeu « virtuel », ce principe permet de redistribuer un peu les cartes, et de mettre Kirito en retrait avec comme excellent prétexte l'utilisation crédible de la réalité. Il faut être assez athlète pour briller dans Ordinal Scale, permettant à d'autres personnages, comme Klein, de briller un peu.
Le concept, associé au style très précis et dynamique d'IsII, rend une lecture prenante en ce qui concerne l'action de ce premier tome. Plusieurs combats ont lieu dans ce volume, donnant lieu à une lecture efficacement rythmée et, surtout, à des scènes d'action habilement découpée et lisible, ce qui ne fut pas toujours le cas dans les mangas Sword Art Online. Le film ayant, de son côté, mis la barre assez haut dans les moments d'action, cette adaptation manga lui rend assez bien justice. Néanmoins, le mangaka ne cherche pas à simplement recopier le storyboard du film et apporte son propre découpage, sa propre narration, implantant alors sa patte dans cette version manga.
Mais outre l'action pure, c'est un scénario de plus en plus intrigant qui se dessine. Pour le moment, il est difficile de savoir où ce lien avec l'Aincrad nous mènera, mais les premiers éléments d'un grand mystère sont plantés, de manière à garder une pointe de curiosité dans ce nouvel arc effréné. Les nouveaux personnages, un en particulier, y sont pour beaucoup : si l'idole virtuelle Yuna se révèle aussi sympathique que pétillante, c'est bien le mystérieux Eiji qui laisse planer pas mal de soupçons, ce dernier se présentant déjà comme l'un des grands adversaires du titre... L'intrigue est donc posée, et on en attend beaucoup de la suite à ce niveau-là.
Côté édition, Ototo livre une nouvelle très bonne copie. Quelques pages couleur pour inaugurer le titre, un papier de très bonne qualité, et traduction dynamique signée Nicolas Pujol.