Swinging Lovers - Actualité manga

Swinging Lovers : Critiques

Swinging Lovers - Itoshi no Senritsu

Critique du volume manga

Publiée le Jeudi, 09 Octobre 2014

Groupe de jazz commençant tout juste à se faire connaître, MICA est principalement emmené par Makiya, saxophoniste et chanteur, et Jinnai, pianiste et leader, qui entretiennent tous les deux une histoire amoureuse que dont les autres ont conscience même s'ils n'en ont jamais franchement parlé. Et c'est sous l'impulsion de Jinnai qu'ils décident de tenter de devenir professionnels. Pendant un concert, ils rencontrent le producteur Kakeyama, mais celui-ci est surtout intéressé par les talents de chanteur de Makiya, qu'il aimerait débaucher en laissant tomber les autres... Makiya quittera-t-il le groupe pour se lancer en solo, ou restera-t-il fidèle à MICA ?


Après l'inégal, mais intéressant Manazashi, Shino Suzuhara revient avec un one-shot qui date en réalité d'avant Manazashi. Swinging Lovers s'ancre dans le milieu de la musique, à travers trois chapitres et un épilogue prenant différents axes, pour un résultat loin d'être totalement convaincant.


Le premier chapitre, qui est le plus long (environ 100 pages), est aussi le plus intéressant. On y découvre malheureusement trop vite MICA, mais on reste intéressé par la relation assez passionnée et platonique qu'entretiennent Kamiya et Jinnai. Puis on suit avec intérêt leurs premiers pas vers le monde professionnel, rendus d'emblée difficiles par un producteur qui n'est intéressé que par le jeune chanteur... La mangaka promet alors de nous plonger dans les coulisses de la production musicale, où il n'est pas rare de mettre à mal un groupe pour récupérer le membre le plus talentueux, mais hélas les choses partent vite en vrille dès lors que Kakeyama dévoile sa véritable personnalité, celle d'un méchant bonhomme qui se verrait bien au lit avec Kamiya et le drogue dans ce but. Shino Suzuhara change trop vite de ton et plombe son récit avec des rebondissements peu crédibles qui ne sont là que pour apporter un peu plus de quotas boy's love. Alors que les difficultés musicales et la relation Kamiya/Jinnai s'annonçaient sympathiques, c'est plutôt dommage.


Cela dit, ce n'est rien à côté du chapitre suivant, véritable "what the f**k" où l'auteur laisse tomber Jinnai et MICA pour nous offrir un récit où Kamiya se retrouve séquestré et violé par Kunihito, un homme qui estime avoir autrefois été sauvé par la musique du groupe. Ce chapitre débute n'importe comment, on se demande ce qui est en train de se passer tant ça n'a aucun rapport avec le chapitre précédent, et le focus sur le passé et la psychologie tourmentée de Kunihito ne parvient pas à occulter la bêtise de Kamiya, qui se fait violer de façon assez trash (hmmm, la bouteille de coca-mentos dans le ***) et pardonne malgré tout très facilement à son tortionnaire sans garder beaucoup de séquelles immédiates.


Le troisième chapitre n'est guère beaucoup plus enthousiasmant. L'idée de suivre les tourments amoureux de Miya, un autre membre du groupe, à travers la petite dislocation du groupe était intéressante, mais la mangaka peine à bien définir et démarquer ses personnages, certains se ressemblant trop et n'ayant pas assez de backgrounds pour qu'on les apprécie (Tsugumu en tête). Et avec tout ça, on a surtout la sensation que l'auteur a un peu tout survolé sans faire acte de cohérence, l'épilogue trop bref ne sauvant pas grand-chose.


Visuellement, c'est bizarrement inégal. Le trait se focalise avant tout sur les visages, mais alors que certaines planches offrent des expressions profondes, nuancées et précises, d'autres sont beaucoup plus pauvres ou disproportionnées.


Swinging Lovers aurait pu être une bonne lecture, si Shino Suzuhara ne s'était pas tant éparpillée. Le récit est globalement décousu, l'auteure a du mal à dégager une ligne claire, et au final on n'en retient pas grand-chose.


Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Koiwai
8 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs