Sun-Ken Rock - Edition Deluxe Vol.9 : Critiques

La bataille fait rage entre les hommes de Ken et ceux de Kim Ban Phuong, un groupe de laissés pour compte par la Corée, qui agit au nom du clan Hakuryû-kai qui a pour ambitions de répandre le chaos dans le pays. Contre toute-attente, les alliés de Ken parviennent à mettre en déroute leurs opposants. Tout va donc se jouer entre les chefs des deux camps, Ken étant aussi là pour sauver Yumin, kidnappée par un ennemi qui ignore tout de sa véritable identité...

Après avoir connu des hauts et quelques bas, notamment avec le douloureux arc du show-business, Sun-Ken Rock est sur une bonne phase via ce combat intense où se greffent les différents enjeux du récit teasés jusqu'à présent. De l'implication du gang dirigé par le père de Yumin jusqu'au quiproquo entre elle et Ken... Toutes ces intrigues se mêlent à cette guerre opposant le plus puissant clan de la Corée, celui mené par Ken, à des marginaux victimes des disfonctionnements du monde. Avec la bataille finale qui approche, ces idées semblent excellentes sur le papier, l'essentiel étant de voir ce qu'en fait Boichi.

Des grands moments, il y en a dans ce volume, et surtout en ce qui concerne le combat entre Ken et Kim Ban Phuong, deux monstres de puissances qui s'opposent l'un à l'autre par la force des coups comme des idéaux. Tout le long du duel, chacun propose son point de vue sur la société coréenne, un aspect assez intéressant du volume malgré quelques aspects sociologie de comptoir, mais qui prouve le non-manichéisme rendant les deux opposants défendables, tout en conférant au combat une sorte de légitimité. Le tout étant appuyé par d'excellentes idées narratives de Boichi, on tient là l'un des affrontements les plus réussis de Sun-Ken Rock à l'heure actuelle.

L'autre point culminant vient de l'importance symbolique de Yumin, sa présence étant justifiée par sa relation avec Ken comme avec la mafia dirigée par son père. Boichi en profite ainsi pour résoudre l'une des intrigues de son œuvre, avec peut-être une certaine facilité, mais qui permettra à la suite du manga de proposer des interactions neuves.

Reste alors les défauts inhérents de la série, à savoir le mauvais goût que dresse Boichi dès qu'un être humain féminin entre en scène. Que ce soit quelques aspects du traitement de Yumin ou le combat opposant Kae-Lyn à son ennemie, rien n'est bien fin, loin de là. Malgré des tentatives d'humour ou, au contraire, de drames sérieux, Boichi en fait toujours trop de manière à être racoleur. Le coquin n'est pas utilisé de manière habile depuis un moment, et c'est d'autant plus dommage quand ça concerne le récit principal. Alors, on est tenté d'être plus clément avec le chapitre bonus dédié à Yumin, ses aventures érotico-comiques en marge de l'histoire centrale étant plus justifiables.

Néanmoins, malgré ses quelques faiblesses ou facilités, Sun-Ken Rock tient quelque chose par les évolutions proposées, sans compter une mise en scène réussie de l'affrontement entre les deux antagonistes et chefs de groupe. Pour la suite, nous sommes sur une légère zone d'incertitude, et c'est ce qui suscite notre curiosité à l'idée de découvrir le volume 10 de la version deluxe du manga phare de Boichi. On notera, d'ailleurs, qu'il ne reste que quatre tome de cette édition avant la fin de l'histoire, ce qui rend nos attentes encore plus fortes.