Sun-Ken Rock - Edition Deluxe Vol.12 : Critiques

Le clan Hakuryû-Kai est passé à l'action afin d'étendre son pouvoir sur la Corée, après avoir joué de ses appuis pour mettre en déroute Park Tae-Soo. Mais Ken, loin d'avoir dit son dernier mot, s'associe à Yumi pour lancer sa contre-attaque, et il n'est pas seul. Ses fidèles compagnons se joignent aussi à la bataille pour prendre d'assaut l'hôtel de Pusan, là où se sont réunies les troupes ennemis. La Sun-Ken Rock Team se lancer alors dans le combat le plus sanglant qu'il n'ait jamais mené...

Avec cet avant-dernier volume de l'édition Deluxe de Sun-Ken Rock, première grande série de Boichi, nous entrons de pleins pieds dans le combat final, et approchons donc du climax de l'histoire. Un constat qui n'est que logique : Voilà un moment déjà que Hakuryû-Kai est présenté comme le grand ennemi à abattre, le clan à l'origine des maux de Ken comme de Yumi, aussi le gang japonais ne pouvait qu'être l'antagoniste final du récit.

Et dans ce grand tumulte, on apprécie particulièrement la manière dont Boichi parvient à embrasser un certain classicisme tout en partant dans des excès symboliques d'un arc final. De manière assez simple, Ken et ses amis sont d'abords confrontés à différents sbires, avant de pouvoir s'attaquer aux pontes du clan ennemi. Un cheminement cousu de fil blanc mais dans lequel le mangaka imprègne une indéniable niaque, que ce soit par des adversaires hauts en couleur ou de grands moments de bravoure pour nombre d'alliés du héros. Jusqu'ici, nous n'avions jamais trop senti les membres de la SKR Team en danger de mort, mais les choses sont différentes dans ce segments final. Les amis de Ken, plus nombreux qu'on aurait pu l'imaginer, risquent clairement leurs peaux, au point qu'on se questionne sur le sort de certains d'entre-eux à l'issue de la lecture. Le dosage est donc bien calibré, et tout à fait honnête pour un segment final d'une telle série de baston.

Vient ensuite l'amorce du grand duel décisif réunissant pas seulement Ken, mais aussi Yumi. Alors, Boichi joue sur différents tableaux, le premier étant la bagarre à base de poings entre deux combattants présentés comme les plus puissants qui soient. Ça ne manque pas d'impact, mais on apprécie toute l'intensité morale développée en parallèle, ce dernier combat étant aussi le lieu de tentatives de manipulations et d'oppositions symboliques, de manière à mener à leurs aboutissements certains parcours de personnages. Non pas que l'ensemble soit toujours d'une grande subtilité (ce qui a souvent été un petit défaut d'écriture de Boichi), mais la proposition fonctionne dans un tel cadre de baston finale, portée par le trait bien démesuré de l'auteur.

Il n'en faut pas plus, par ce tome prenant, pour nous offrir un début de climax qui tient en haleine et qui cristallise les meilleures qualités de la série. Il restera toujours cette philosophie de comptoir qui tend vers la série B, ou les élans sensuels un brin gratuits et pas très finauds, mais Sun-Ken Rock est indéniablement dans un arc final prenant et dans lequel on ne boude pas son plaisir. A noter que l'histoire se conclura dans la première moitié du tome Deluxe final, autant dire que la conclusion est à portée de mains.