Star Wars - Leia Princesse d'Alderaan Vol.1 : Critiques

STAR WARS: Leia Oujo no Shiren

Critique du volume manga

Publiée le Mardi, 20 Décembre 2022

Pour notre plus grand plaisir, les éditions nobi nobi! continuent de puiser dans les récentes productions manga de l'univers Star Wars. Des titres qui sont globalement qualitatifs, si on prend en exemple la trilogie Étoiles Perdues, particulièrement excellente. Pour l'une de ses nouvelles sorties, la maison a ciblé une autre adaptation de Claudia Gray, l'une des romancières les plus importantes de l'univers littéraire Star Wars moderne, qui est d'ailleurs à l'origine du roman initial Étoiles Perdues. Leiya : Princesse d'Alderaan adapte donc le roman du même nom, initialement paru en 2017 aux États-Unis, soit juste avant la sortie en salles de l'épisode VIII qu'est Les Derniers Jedi (une information importante à retenir).

Le manga fut lancé en 2019 sur l'application Line Manga, s'achevant en 2021 avec son second volume. A la barre de cette adaptation, un artiste à la carrière jeune, qui se spécialise dans les versions manga de grandes licences de la pop culture américaine. Aussi nous pouvons le retrouver dans les anthologies Tribute to Star Wars, Luke Skywalker Légendes et Star Wars Visions (adaptation de la série du même nom, qui est elle-même une anthologie). Un court manga donc, qui nous permet de découvrir ou redécouvrir l'une des intrigues de Claudia Gray, le tout sous la patte d'un jeune auteur dont la simple couverture de ce premier opus prouve la pertinence sur du Star Wars.

En réalité, tout transpire la passion de la part de Haruichi dans ce premier tome, des pages couleur reprenant la tragédie de la chute d'Anakin jusqu'à la présentation de l'un des deux nouveaux espoirs : Leia. Il faut dire que l'artiste est un passionné de la saga initiée par Georges Lucas, si bien qu'on sent une certaine recherche graphique pour coller le mieux possible à l'univers. Une minutie très bien représentée par cette Leia, plus jeune, mais qui évoque le visage d'une Carrie Fisher alors dans la vingtaine, quand « Un nouvel espoir » fut tourné.

Leia est donc le personnage central de cette intrigue écrite par Claudia Gray. La demoiselle a été élevée par le sénateur Organa et son épouse, sur la paisible planète Alderaan. Ainsi, elle devra elle-même assumer le trône de son monde, quand le moment sera venu. Et justement, Leia n'aspire qu'à une chose : Être digne de ce rôle ! Seulement, ses parents étant trop occupés à s'occuper de leur règne plutôt qu'observer l'épanouissement de leur fille, c'est à la future princesse de prendre les devants, et faire ses preuves.

Une base assez simple donc pour ce récit qui, sur quelques aspects, rappelle des points de scénario de la récente série live Obi-Wan Kenobi, des années avant sa production. Mais juger le titre à l'évidence de ce pitch serait sous-estimer le talent de Claudia Gray pour créer du drame pertinent et des connexions habiles avec le grand univers Star Wars. Ainsi, si la quête de Leia s'annonce comme celle d'une valeureuse héroïne sans torts aucun, c'est petit à petit que l'intrigue vient déconstruire cette aura de la protagoniste parfaite pour lui opposer l'univers politique complexe de la licence, le même qui a fait fuir des milliers de spectateurs lors de la sortie de la prélogie. Et pourtant, c'est en dressant cette politique au sein de l'ère de la trilogie originale, par l'ascension exaltante d'une Leia attachante, que ce premier volume s'avère brillant. Manichéenne, la saga initiale est vue sous un autre jour, se servant de tous les éléments qui se sont greffés à l'univers au fil du temps, jusqu'à tisser des liens avec la postlogie, et plus particulièrement l'épisode VIII ! La base abandonnée de Crait semblait sortir de nulle part ? Le manga offre ici un développement intéressant, sans trop en faire et sans insister sur le fan-service. L’œuvre se base sur les connaissances du lecteur pour trouver sa richesse, tout en ne laissant pas sur la touche celui qui ferait ses premières armes avec ce manga. Chez Claudia Gray, tout est bien dosé, chose que Haruichi a compris et retranscrit habilement dans son découpage et dans sa narration.

Alors, on se régale avec ce début d'épopée dont la mièvrerie initiale laisse vite place à un ton plus crédible, jouant sur la complexité politique de cette ère sous le régime dictatorial de l'Empire. Outre être le passé de la princesse Leia, l’œuvre est aussi celui de l'Alliance Rebelle, dont la formation est directement liée à certains éléments et personnages des épisodes VII-VIII-IX. Et avec ce manga, on autre constat s'impose : Les adaptations ne sont nullement opportunistes, mais contribuent à développer justement tout un univers. Évidemment, s'appuyer sur les romans de Claudia Gray paraît simple, aussi on ne demande qu'à voir ce que donnerait un manga original à l'époque de la chute de la République ou de l'Empire.

Une très belle lecture qu'est celle de ce premier opus de Leia : Princesse d'Alderaan. On en attend forcément beaucoup du second tome, qu'on attendra avec hâte !


Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Takato
16 20
Note de la rédaction