Critique du volume manga
Publiée le Vendredi, 12 Novembre 2021
Fiona Frost est une collègue de Twilight particulièrement efficace et fiable quand il s'agit d'accomplir de façon impassible ses missions sous son nom de code Nocturna... et pourtant, derrière son regard froid, perçant et sans sentiment qui a de quoi faire peur à un paquet de monde, cette espionne bout d'un amour secret pour notre héros, au point qu'elle considère Yor comme inapte à tenir le rôle d'épouse de Twilight, et qu'elle manigance discrètement dans le but de lui piquer la place ! Alors que Yor sent vaguement un danger peser au dessus d'elle, tout pourrait se jouer dans une nouvelle mission périlleuse où Twilight et Nocturna sont associés. L'objectif: récupérer chez un richissime magnat de l'industrie un tableau réputé qui appartenait autrefois à feu le colonel Zacharis, l'un artisans de la paix actuels, et qui dissimulerait un code secret qui pourrait mettre en péril ladite paix s'il tombait entre de mauvaises mains. Mais encore faut-il trouver un moyen d'infiltrer la demeure du magnat... ce qui tombe plutôt bien, puisque celui-ci a l'habitude chez lui des tournois de tennis clandestins dont le premier prix est, justement, la possibilité d'obtenir n'importe quelle oeuvre d'art de sa collection. Pour Twilight et Nocturna, la couverture est alors toute trouvée... mais parviendront-ils à briller au sport de raquette ?
On ne va pas se mentir: le pitch de base de ce nouvel arc est un peu idiot avec ce tournoi de tennis clandestin où l'on peut remporter directement le tableau convoité, mais c'est probablement fait exprès par Tatsuya Endo pour nous offrir un petit arc qui mise surtout sur un humour décomplexé, jusque dans sa conclusion absurde au vu de ce que cache réellement le code secret... Et même si l'on pourra se dire "tout ça" étant donné que cette première moitié de volume ne fait pas progresser d'un iota l'intrigue globale, l'ensemble est suffisamment bien porté par les différentes idées humoristiques de l'auteur, entre la façon dont Nocturna intériorise en permanence son amour fou pour Twilight (ce qui contraste parfaitement avec son visage impassible, même si au bout d'un moment on pourra éventuellement trouver que le mangaka utilise trop ce comique de répétition), l'obsession de la jeune femme pour séduire notre héros via ses qualités sportives, la dégaine des différents adversaires en match (entre les anciens pros qui ont des looks à sortir de taule et les deux frères beaucoup trop dopés), et une final où absolument tous les coups sont permis, à grands coups de pièges et de triches plutôt démesurées. Et après tout ça, on appréciera assez le petit chapitre conclusif où Nocturna vient se frotter à Yor pour un autre match qui va tourner très court, toujours avec la pointe d'excès qu'il faut. Tout comme on aimera le chapitre suivant centré sur les doutes de Yor et sur la façon dont Twilight va tâcher de la rassurer sur son rôle d'épouse en pleine beuverie, pour un résultat ayant le mérite de souligner, une nouvelle fois, que mine de rien Yor tient désormais beaucoup à cette famille montée de toutes pièces.
En somme, hormis pour bien installer une Nocturna assez drôle dans son genre et que l'on espérera forcément revoir plus tard, cet arc ne sert pas à grand chose, mais cela ne nous empêche jamais de passer un assez bon moment. Quant au dernier quart du tome, il revient à des enjeux de premier plan en nous immisçant auprès d'une Anya qui, au vu de ses notes, comprend bien qu'elle n'obtiendra jamais les 8 étoiles nécessaires à l'accomplissement de sa mission. Alors plus que jamais, il lui faut trouver le moyen de faire ami-ami avec Damien Desmond, pour un résultat qui, comme toujours, va partir un peu en cacahuète (enfin en cahouète, comme dirait la fillette). D'un côté, Anya reste fidèle à elle-même avec ses bouilles rigolotes, ses tentatives plus étranges qu'autre chose pour se rapprocher de Damien, et sa façon de comprendre certains trucs de travers. Et de l'autre côté, Becky n'est pas la dernière pour les quiproquos, en étant plus persuadée que jamais qu'Anya est amoureuse de Damien, et en entreprenant donc de l'aider à grands coups de sorties shopping de luxe. Là non plus, pas grand chose ne progresse, mais l'ensemble est agréable à suivre, entre autres pour la mise en avant de la richissime Becky, pour le fait qu'elle semble avoir trouvé en Anya une vraie amie (qui pourra peut-être aussi lui apprendre l'humilité et la faire un peu mûrir... Si si, Anya qui fait mûrir quelqu'un, ça serait peut-être possible), et pour les nombreux efforts faits par Anya dans son rôle, même si c'est à sa manière. Des efforts que Twilight lui-même voit bien... Car Twilight n'est pas oublié dans cette fin de tome, au fil d'un dernier chapitre où ils 'offre une petite infiltration pour observer les possibilités d'approcher Donovan Desmond, un homme que, rappelons-le, il ne doit pas tuer, mais dont il doit se rapprocher pour obtenir des informations. La tâche s'annonce toujours aussi compliquée, à moins qu'une ouverture n'apparaisse, en nous laissant alors sur des toutes dernières pages assez stimulantes.
Sans faire partie des meilleurs volumes à ce jour, ce 6e opus de Spy x Family reste alors, dans l'ensemble, une lecture très sympathique. Il n'y a pas de quoi vraiment bouder son plaisir... là où, en revanche, on pourra trouver à redire sur l'édition collector limitée proposée par Kurokawa parallèlement à l'édition standard. Sur le papier, on est sur quelque chose de très similaire à l'édition collector du tome 23 de One-Punch Man proposée par l'éditeur en septembre dernier, puisque les bonus se composent d'une jaquette alternative et d'une plaque métal collector. Et ces deux petits bonus ont éventuellement de quoi séduire: la jaquette alternative propose une illustration vraiment sympa mettant en avant Anya et certains de ses camarades de classe, tandis que la plaque en métal bénéficie d'une fabrication soignée avec relief mettant en avant Twilight, Yor et Anya (mais sans Bond, scandale !). Cependant, le constat est le même que pour le collector de OPM: 3€ de plus pour une jaquette et une petite plaque jolie 5 minutes mais inutile, ça ne convaincra pas tout le monde. Mais le pire vient d'ailleurs: non seulement la jaquette alternative est de base mal pliée (et tous les collectors étaient ainsi chez mon libraire), mais en plus elle est complètement gondolée à cause du film plastique trop serré, problème accentué par le fait qu'au lieu de faire une jaquette recto verso, Kurokawa a préféré faire deux jaquettes distinctes (avec verso blanc sur les deux, donc) placées l'une sur l'autre (une pour la jaquette standard et une pour l'alternative), chose qui avait déjà été faite sur le collector de OPM (mais on le redit ici, du coup, peut-être était-ce une condition imposée par l'éditeur japonais ?). Résultat, le tome ressemble un peu à rien puisqu'il faudra maladroitement triturer la jaquette collector (si tant est que vous êtes concerné par le problème).
On ne va pas se mentir: le pitch de base de ce nouvel arc est un peu idiot avec ce tournoi de tennis clandestin où l'on peut remporter directement le tableau convoité, mais c'est probablement fait exprès par Tatsuya Endo pour nous offrir un petit arc qui mise surtout sur un humour décomplexé, jusque dans sa conclusion absurde au vu de ce que cache réellement le code secret... Et même si l'on pourra se dire "tout ça" étant donné que cette première moitié de volume ne fait pas progresser d'un iota l'intrigue globale, l'ensemble est suffisamment bien porté par les différentes idées humoristiques de l'auteur, entre la façon dont Nocturna intériorise en permanence son amour fou pour Twilight (ce qui contraste parfaitement avec son visage impassible, même si au bout d'un moment on pourra éventuellement trouver que le mangaka utilise trop ce comique de répétition), l'obsession de la jeune femme pour séduire notre héros via ses qualités sportives, la dégaine des différents adversaires en match (entre les anciens pros qui ont des looks à sortir de taule et les deux frères beaucoup trop dopés), et une final où absolument tous les coups sont permis, à grands coups de pièges et de triches plutôt démesurées. Et après tout ça, on appréciera assez le petit chapitre conclusif où Nocturna vient se frotter à Yor pour un autre match qui va tourner très court, toujours avec la pointe d'excès qu'il faut. Tout comme on aimera le chapitre suivant centré sur les doutes de Yor et sur la façon dont Twilight va tâcher de la rassurer sur son rôle d'épouse en pleine beuverie, pour un résultat ayant le mérite de souligner, une nouvelle fois, que mine de rien Yor tient désormais beaucoup à cette famille montée de toutes pièces.
En somme, hormis pour bien installer une Nocturna assez drôle dans son genre et que l'on espérera forcément revoir plus tard, cet arc ne sert pas à grand chose, mais cela ne nous empêche jamais de passer un assez bon moment. Quant au dernier quart du tome, il revient à des enjeux de premier plan en nous immisçant auprès d'une Anya qui, au vu de ses notes, comprend bien qu'elle n'obtiendra jamais les 8 étoiles nécessaires à l'accomplissement de sa mission. Alors plus que jamais, il lui faut trouver le moyen de faire ami-ami avec Damien Desmond, pour un résultat qui, comme toujours, va partir un peu en cacahuète (enfin en cahouète, comme dirait la fillette). D'un côté, Anya reste fidèle à elle-même avec ses bouilles rigolotes, ses tentatives plus étranges qu'autre chose pour se rapprocher de Damien, et sa façon de comprendre certains trucs de travers. Et de l'autre côté, Becky n'est pas la dernière pour les quiproquos, en étant plus persuadée que jamais qu'Anya est amoureuse de Damien, et en entreprenant donc de l'aider à grands coups de sorties shopping de luxe. Là non plus, pas grand chose ne progresse, mais l'ensemble est agréable à suivre, entre autres pour la mise en avant de la richissime Becky, pour le fait qu'elle semble avoir trouvé en Anya une vraie amie (qui pourra peut-être aussi lui apprendre l'humilité et la faire un peu mûrir... Si si, Anya qui fait mûrir quelqu'un, ça serait peut-être possible), et pour les nombreux efforts faits par Anya dans son rôle, même si c'est à sa manière. Des efforts que Twilight lui-même voit bien... Car Twilight n'est pas oublié dans cette fin de tome, au fil d'un dernier chapitre où ils 'offre une petite infiltration pour observer les possibilités d'approcher Donovan Desmond, un homme que, rappelons-le, il ne doit pas tuer, mais dont il doit se rapprocher pour obtenir des informations. La tâche s'annonce toujours aussi compliquée, à moins qu'une ouverture n'apparaisse, en nous laissant alors sur des toutes dernières pages assez stimulantes.
Sans faire partie des meilleurs volumes à ce jour, ce 6e opus de Spy x Family reste alors, dans l'ensemble, une lecture très sympathique. Il n'y a pas de quoi vraiment bouder son plaisir... là où, en revanche, on pourra trouver à redire sur l'édition collector limitée proposée par Kurokawa parallèlement à l'édition standard. Sur le papier, on est sur quelque chose de très similaire à l'édition collector du tome 23 de One-Punch Man proposée par l'éditeur en septembre dernier, puisque les bonus se composent d'une jaquette alternative et d'une plaque métal collector. Et ces deux petits bonus ont éventuellement de quoi séduire: la jaquette alternative propose une illustration vraiment sympa mettant en avant Anya et certains de ses camarades de classe, tandis que la plaque en métal bénéficie d'une fabrication soignée avec relief mettant en avant Twilight, Yor et Anya (mais sans Bond, scandale !). Cependant, le constat est le même que pour le collector de OPM: 3€ de plus pour une jaquette et une petite plaque jolie 5 minutes mais inutile, ça ne convaincra pas tout le monde. Mais le pire vient d'ailleurs: non seulement la jaquette alternative est de base mal pliée (et tous les collectors étaient ainsi chez mon libraire), mais en plus elle est complètement gondolée à cause du film plastique trop serré, problème accentué par le fait qu'au lieu de faire une jaquette recto verso, Kurokawa a préféré faire deux jaquettes distinctes (avec verso blanc sur les deux, donc) placées l'une sur l'autre (une pour la jaquette standard et une pour l'alternative), chose qui avait déjà été faite sur le collector de OPM (mais on le redit ici, du coup, peut-être était-ce une condition imposée par l'éditeur japonais ?). Résultat, le tome ressemble un peu à rien puisqu'il faudra maladroitement triturer la jaquette collector (si tant est que vous êtes concerné par le problème).