Sous les couleurs de l'aube - Actualité manga

Sous les couleurs de l'aube : Critiques

Kimi wo Someru Asayake ni

Critique du volume manga

Publiée le Mardi, 06 Juin 2023

Avec Sous les couleurs de l'aube, les éditions Hana nous proposent, depuis le mois d'avril dernier, de découvrir pour la première fois en langue française le travail d'Umi Tomoshibi (ou Umitomoshibi), une mangaka active exclusivement dans le domaine du boy's love depuis quelques années. De son nom original Kimi wo Someru Asayake ni (littéralement "Dans l'éclat de l'aube qui te teint"), ce récit a vu ses six chapitres être initialement prépubliés au Japon dans le magazine Gateau de l'éditeur Ichijinsha en 2021-2022, avant de paraître, le 14 janvier de cette même année, en un unique volume broché agrémenté d'un petit chapitre bonus, pour un total d'environ 170 pages.


Cette histoire nous immisce auprès de Suguru Mano, un photographe professionnel de 28 ans qui est spécialisé dans la photo de paysage, qui a déjà publié plusieurs livres, et qui vient d'arriver sur l'île d'Enoshima pour y prendre des photos, en particulier du ciel de l'île à certaines heures de la journée. Mais à peine arrivé, il voit, avec effroi, se jeter dans la mer un jeune homme qu'il pense être suicidaire. Une fois le quiproquo levé, Suguru fait donc la connaissance du garçon en question: Kengo Koshimizu, 24 ans, gérant d'un petit restaurant où il a pris la relève de son grand-père, qu'il revoit peu de temps après. En discutant les deux hommes sympathisent. Et en apprenant que Suguru n'a pas réservé de chambre d'hôtel pour son séjour, Kengo lui propose de le loger gratuitement chez lui, en échange d'un coup de main au restaurant puisque Suguru tient à tout prix à se rendre utile.


Commençons par aborder la principale qualité de ce manga, à savoir son rendu visuel qui est très souvent ravissant. Non seulement, Umitomoshibi propose pour ses héros des designs particulièrement beaux, à la fois variés dans leur look (l'un est un brun aux cheveux un peu long et à la peau blanche typique d'un japonais, et l'autre a un teint bronzé ainsi que des cheveux clairs et courts), doux dans leurs traits, nuancés dans leurs expressions, et suffisamment profonds grâce notamment à une bonne utilisation des trames pour les effets d'ombre. Mais en plus, l'autrice soigne assez l'atmosphère un peu poétique, calme et typique que permet l'île d'Enoshima avec son bord de mer, ses bâtisses et de brefs événements comme le festival des lanternes.


En somme, tout est là, graphiquement, pour nous emporter avec réussite dans une intrigue qui, elle, est malheureusement beaucoup plus standard. On suit gentiment le rapprochement des deux héros, on les voit se confier petit à petit en montrant alors bien le lien qui les unit de plus en plus, on découvre rapidement leurs quelques doutes (notamment ceux de Suguru dans son travail, où il craint de ne pas réussir à capter les teintes colorées du ciel d'Enoshima au petit matin), et l'on entrevoit leur rapport respectif à l'amour, entre Kengo qui est très sérieux de ce côté-là (pour sortir avec quelqu'un il a vraiment besoin d'être très amoureux) et Suguru qui a besoin de se reconstruire sentimentalement après un drame passé. Tout est là pour proposer une petite intrigue classique, mais bien que l'ensemble se suive tout seul, il est tout de même regrettable que tout aille si vite, en particulier l'évolution des sentiments de Kengo qui passe un peu soudainement du gars amical au mec fou amoureux.


A l'arrivée, Sous les couleurs de l'aube propose une histoire très banale et rapide mais pas déplaisante, et qui doit surtout son charme aux qualités visuelles de la mangaka. Quant à l'édition française, elle se veut très honnête avec une jaquette proche de l'originale japonaise, une belle première page en couleur mettant en avant les teintes du ciel d'Enoshima à l'aube, une qualité de papier et d'impression très correcte, un lettrage propre, e tune traduction appliquée de Léonore Carrascosa.


Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Koiwai
14.5 20
Note de la rédaction