Soupinou Vol.1 - Actualité manga

Soupinou Vol.1 : Critiques

Kesaran Nanigashi ja Keitto Shop

Critique du volume manga

Publiée le Vendredi, 31 Janvier 2020

Dans la froideur de l'hiver, les éditions Komikku nous proposent de se réchauffer un petit peu avec une série se voulant aussi mignonne que chaleureuse ! De son nom original Kesaran Nanigashi to Soup'ya-san, Soupinou est la toute première série de Yû Horii. Elle a été lancée en 2018 au Japon dans le MAGxiv, prépublication Pixiv de l'éditeur Mag Garden, et a vu sa prépublication s'achever fin décembre, tandis que le 3e et dernier tome est dans son pays d'origine le 10 janvier.


Nous voici ici plongés en Finlande, à une époque qu'on a envie de situer de nos jours (puisqu'il y a des téléphones portables), et plus précisément auprès de Nicolas et Tina, un frère et une soeur vivant ensemble dans leur maison en bois. Tous les jours, Tina s'applique à concocter des soupes selon les ingrédients qu'elle a, et les vend aux habitants avec éventuellement des pains et des desserts de sa conception également. Nicolas, lui, travaille plutôt à l'extérieur, et s'en va parfois chercher des ingrédients pour sa soeur. Une vie simple, mais conviviale, bientôt troublée par l'arrivée d'une bien étrange petite créature, passant par la porte pour s'envoler un peu partout entre les murs. Tandis que Nicolas émet l'hypothèse que cette petite boule de poils blancs ressemblant à du pissenlit (ou à une Noiraude des films de Ghibli, mais en blanc, a-t-on envie de dire) pourrait être un kesaran pasaran, c'est-à-dire un être mystérieux pouvant se multiplier et apporter le bonheur à son propriétaire, Nicolas l'enferme dans un bocal en pauwlonia puis le met au contact de vigne d'argent. Les jours suivants, un étrange phénomène survient alors: dans son bocal, la boule de poil acquiert des oreilles, puis des membres, et enfin un petit corps ! Pour qu'il ne s'enrhume pas, Tina l'affuble d'un petit pull pour poupée, décide de l'appeler Soupinou (un jeu de mots entre "soupe" et "choupinou", bien sûr), et voici la petite créature prête à devenir l'inséparable "animal de compagnie" du duo.


Une fois passée la rapide mise en place du chapitre 1, le schéma est simple: chaque petit chapitre, pouvant aller de six à une quinzaine de pages, propose des petits moments de vie au fil desquels Soupinou découvre des petites choses, expérimente, fait des petites bêtises ou étonne son monde, tout en rendant en permanence joyeuse et un peu gaga une Tina qui ne se lasse pas de l'observer et de le dorloter, le tout sou l'oeil bienveillant d'un Nicolas content de voir sa soeur ainsi et s'attachant lui aussi à l'étrange petite bête.


Soupinou qui court après sa queue, qui part faire des courses avec Tina, qui va à la cueillette aux champignons sauvages avec Nicolas, qui essaie d'imiter un chat ou un chient, qui se fait des amis hérissons, qui intrigue la meilleure amie de Tina qui essaie alors de l'amadouer, qui va à la pêche, qui mange des fruits secs la nuit... Qu'on soit clair: il ne faut jamais s'attendre à quoi que ce soit de très poussé, hormis peut-être dans le dernier chapitre qui voit nos héros se demander quand même un peu ce qu'est exactement Soupinou puis qui se termine sur une dernière case un peu intrigant. Concrètement, l'oeuvre, tout du moins pour l'instant, se contente de nous offrir une sorte de petite tranche de vie mignonne, rigolote et chaleureuse... et elle le fait plutôt bien ! Cela, on le doit en premier lieu à la frimousse et au comportement rigolo et mignon de Soupinou bien sûr (on dirait tantôt un petit animal de compagnie type rongeur par exemple, tantôt un tout petit enfant dans sa façon de coller Tina), mais aussi au côté "rayon de soleil" de Tina qui apparaît toujours joyeuse et conviviale, et aussi au cadre choisi par la mangaka. En effet, il est plutôt rare d'avoir un manga se déroulant en Finlande, et ce cadre n'est pas là que pour faire de la figuration: le climat froid contraste à merveille avec l'aspect chaleureux de la maison de Tina et Nicolas (que ce soit leur caractère convivial, ou tout simplement la maison elle-même, avec ses murs en bois, sa cheminée, ses soupes maison...), quelques lieux aux alentours ont du charme (le commerce du village, la forêt d'à côté où Nicolas va chercher les champignons...), la traductrice Melody Pages a eu la bonne idée de conserver quelques mots finlandais pour renforcer l'ambiance (mais en mettant des notes de traduction pour les expliquer, bien sûr)... On regrettera surtout que le côté culinaire, par exemple avec la confection des soupes, ne soit pas un peu plus prononcé. En revanche, il est très appréciable d'avoir droit, entre certains chapitres, à des petites pages bonus revenant entre autres sur certains aspects du pays ou du travail de nos héros: les soupes et pains finlandais typiques (mais les recettes, il faut se contenter d'une seule sous la jaquette), la façon dont on passe commande, quelques anecdotes sur Soupinou, l'importance des livres là-bas...


Visuellement, les designs humains sont parfois un peu inégaux, et pour eux l'expressivité nécessaire, surtout chez Tina dont le sourire est assez communicatif. Soupinou, lui, bénéficie d'un design aussi simple que réussi, avec une bouille chou et des gestes rigolos souvent efficaces. Quant au fond, la mangaka semble préférer y alterner entre des cases au fond blanc parfois un peu vides, et des planches où les décors sont bien présents et réussis. Pas forcément hyper détaillés, mais collant vraiment bien à l'ambiance voulue, que ce soit pour les intérieurs ou les extérieurs.


Si l'oeuvre ne semble pas avoir de grosse vocation côté histoires (on se contente de petites saynètes simples, en gros), on se laisse facilement porter par cette lecture légère, capable d'être aussi amusante que rafraîchissante et chaleureuse. On ne peut qu'espérer que la suite saura confirmer ce petit capital-sympathie et renouveler les choses, mais sur seulement 3 tomes il n'y a normalement pas de raison pour que ce ne soit pas le cas !


Côté édition, en plus d'une traduction soignée, on a droit à une bonne qualité de papier et d'impression, et à deux premières pages en couleurs tout à fait plaisantes. Soulignons aussi la jaquette qui, tout en restant fidèle à l'originale japonaise, offre un logo-titre différent plutôt bien imaginé.


Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Koiwai
14.75 20
Note de la rédaction