Critique du volume manga
Publiée le Vendredi, 09 Mai 2025
Les éliminatoires de la région de Kanagawa pour le concours national de koto se poursuivent. Le club de Himesaka a épaté la galerie grâce à ses musiciennes à la coordination parfaite, et c’est au tour d’un autre concurrent de taille de s’illustrer : le lycée Hakuto, vainqueur du récent festival de musique traditionnelle. Au cours de la prestation, le pilier du club qu’est Kanzaki illustre la profondeur de ses notes et surprend l’assemblée à son tour…
Le déroulement de ces éliminatoires se poursuit à bon train, avec toute l’intensité que cela implique. Alors, ce treizième opus se divise en deux parties très distinctes et impactantes à leur manière : la prestation du club du lycée Hakuto d’une partie, et celle de Tokise de l’autre.
Les enjeux de chacun de ces actes ont beau différer, ils n’en restent pas moins importants. Dans un premier temps, le lycée Hakuto a droit au focus qui lui est dû, en particulier son champion, Kanzaki. Le personnage est finalement apparu de manière très succincte jusqu’à présent, et la qualité de vainqueur du club du précédent festival de musique traditionnelle poussait à davantage de développement. Comme à son habitude, Amu jongle entre une écriture d’une belle finesse, en symbolisant la musique (le koto dans le cas présent) comme vecteur de salut, le tout sur une harmonie esthétique éblouissante. Non seulement les histoires de Kanzaki et de Yamamoto, son professeur référent, sont touchantes, mais la prestation du club est un autre moment de maestria visuelle de la part de l’autrice.
Et pourtant… le volume est encore loin de nous avoir sorti tous ses jokers. C’est évidemment la prestation du club de Tokise qui est fermement attendue au tournant. Car la montée sur scène de nos héros n’implique pas seulement sa potentielle réussite à ces éliminatoires : ce sont aussi les réconciliations entre Satowa et sa mère qui se jouent, ce qui impliquent dès lors une émotion forte. Et c’est presque sans surprise qu’Amu nous bouleverse de nouveau par cet épisode charnière, plein de symbolique et dont la pureté de la mise en image vient nous chambouler. Petit à petit, le club de Tokise n’a eu de cesse de représenter l’harmonie, une sorte de pouvoir de l’amitié retranscrit sous le prisme du club de koto, ce qui fonctionne grâce à ce que l’autrice parvient à raconter et à représenter. Son imagerie est forte et si poignante qu’on en oublierait l’enjeu clé, celui de la qualification pour le concours national.
On referme ainsi ce volume avec une sensation étrange. D’un côté, la frustration de ne pas encore connaître le verdict des qualifications de Kanagawa est là. Mais la richesse du tome l’emporte sur cette sensation, et l’exaltation de la démonstration du club de Tokise conjugué aux pouvoirs de narration d’Amu nous offre l’un des moments les plus puissants de la série depuis ses débuts. Le constat, déjà présent depuis un moment, est donc sans appel : Sounds of Life est un petit bijou qui mérite un plus grand engouement.